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Hyderabad en Inde : un diamant brut

hyderabad.jpgHyderabad, la cinquième ville d'Inde, a un passé à la fois riche et complexe. Voici une explication sur l'évolution spectaculaire qu'elle a connu, de capitale culturelle à métropole moderne.

 


Occupant un territoire pratiquement aussi vaste que le Royaume-Uni, Hyderabad était jadis l'état indien le plus riche, le plus grand, et le plus puissant. Les raisons de sa réussite en tant que centre culturel et commercial du pays, se trouvent 400 ans en arrière. En 1512, la dynastie Qutub Shahi a pris le pouvoir sur le royaume du Bahamani, et a bâti la ville fortifiée de Golconda, qui prendrait ensuite le nom de Hyderabad.

Les Qutub Shahi sont restés les maîtres des lieux pendant 170 ans, et c'est sous leur domination que Hyderabad est devenue l'un des endroits les plus importants du monde, en matière de commerce de diamants, de perles, d'acier, et d'ouvrages imprimés. A cette époque, le mot Golconda était synonyme de richesse extraordinaire, de princes dorés, de chevaux et de commerçants enturbannés.

Aujourd'hui, les mines légendaires de Golconda sont réputées comme étant l'endroit d'où sont extraits les plus gros diamants au monde, dont le Hope, le Pitt, Kohinoor, Darya-i-Noor, et le diamant Jacob de 187 carats (le septième plus gros au monde, pesant 37 grammes).

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C'est à cette époque que la ville a développé sa culture indo-perse et indo-musulmane, sa réussite et sa richesse attirant les voyageurs (parmi lesquels Marco Polo) venus de Perse, de Turquie et d'Arabie. Les sultans profitaient de ces influences étrangères, ainsi que de leur richesse artistique et littéraire pour baigner l'état dans une renaissance culturelle. Hyderabad séduisait les poètes, les érudits et les artistes, et les célébrités culturelles du moment s'y côtoyaient.

Mais le succès et la prospérité d'Hyderabad attirèrent aussi un flow constant de souverains qui voulaient leur part de sa richesse, et la ville passa de main en main, connaissant successivement apogées et déclins, au gré des différents régimes.

Finalement, la ville fut prise par Asaf Jah I, qui s'autoproclama Nizam (dérivé du mot Urdu, Nizam-ul-Mulk, qui signifie "chef du royaume") et déclara son indépendance en 1724. Progressivement, sous la dynastie Asaf Jah, Hyderabad retrouva sa place de ville majeure, et reçut le surnom de "Ville des Nizams". Généreux mécènes en matière de littérature, d'art, de culture, de joaillerie, et de gastronomie les Nizams, dirigèrent Hyderabad pendant plus de 200 ans, jusqu'à l'indépendance de l'Inde, en 1947.

La transition vers l'indépendance de Hyderabad, ne fut néanmoins pas sans heurs. Le dernier Nizam, Sir Osman Ali Khan, souhaitait qu'Hyderabad rejoigne le Pakistan au moment de la scission de l'Inde en 1947. Contrairement à d'autres états princiers, qui fusionnèrent aussitôt avec l'Union Indienne lors de son accession à l'indépendance, le Nizam d'Hyderabad chercha à faire perdurer l'autonomie de la ville.

Bien que 97% des 17 millions d'habitants aient souhaité être intégrés à l'Inde, le Nizam se laissa  aveugler par les discours d'une minorité, et décida de remettre en cause la puissance de l'état indien, sans mesurer les conséquences que ce choix aurait pour son peuple. En 1948, cela donna lieu à un chapitre sanglant dans l'histoire du pays, lorsque les troupes du Nizam affrontèrent l'armée indienne, et 27 000 personnes furent tuées au cours de l'opération Polo.

 

Hyderabad : l'autre silicon valley indienne

L'état d'Hyderabad n'obtint donc son autonomie qu'en 1948. Il n'est sans doute pas surprenant qu'avec une histoire aussi colorée et source d'inspiration, la capitale Andra Pradesh continue à marquer des points. Sous la domination du 'chief minister' (chef élu du gouvernement autonome)  Chandrababu Naidu, Hyderabad a reçu le surnom de "High-Tech City", et Naidu lui-même, a été qualifié, par Business Week Magazine et par Time, de dirigeant qui a donné une place à sa région sur l'échiquier mondial.

C'est l'un des lieux de prédilection des investisseurs étrangers et on l'appelle aussi "l'autre Silicon Valley" (sachant que la première est bien évidemment Bangalore) ou "Cyberbad" en raison de la vitesse à laquelle elle a sû attirer les géants de l'IT, comme Microsoft, IBM, Wipro, Dell, Google, Yahoo, Oracle, ou encore Accenture.


Sunnil Reddy, directeur de IVRCL et directeur du management de IVR Prime (deux sociétés opérant dans le domaine de l'ingénierie, des services et de la construction) explique : "Historiquement parlant, Hyderabad a toujours été une ville riche. C'est le centre cosmopolite le plus important du sud de l'Inde, et elle a toutes les armes pour devenir une 'super ville'."
Tishman Speyer, l'une des principales sociétés américaines de développement immobilier (qui a construit le Rockefeller Centre de New York) et son homologue basé à Dubai, Emaar, font leur entrée sur le marché, et le panorama de la ville est en plein bouleversement. Hyderabad développe également ses zones industrielles, dont la promotion et le financement sont assurés par le gouvernement d'Andhra Pradesh.


hyderabad-puce.jpgFab City en est un exemple. Elle tend à devenir un centre de fabrication d'électronique high-tech, à l'échelle mondiale. Les prédictions comptent sur 5000 emplois créés à Fab City, d'ici à 2009, et jusqu'à 1,4 millions d'emplois à l'horizon 2016, répartis dans plus de 200 industries connexes. Une autre illustration provient de Genome Valley, où se côtoient une multitude d'entreprises, de laboratoires, et d'institutions médicales dans le secteur de la bioscience. Elles ont se sont peu à peu étalées sur plus de 600 km² en périphérie de Hyderabad. Ce projet a pour but de favoriser la croissance par les partenariats, les collaborations et les objectifs à bénéfice mutuel dans les biotechnologies.


Hyderabad ne perd par pour autant de vue, le secteur de l'IT, à l'origine de sa folle ascension : le nouveau Parc de Nanotechnologie est dessiné sur le modèle de la Silicon Valley de Californie. Ce parc aura pour but de faire fleurir la créativité intellectuelle, dans les domaines de pointe de la technologie (nanotechnologie, biosciences, et projets internet de nouvelle génération).


Profitant de ce boom de la construction, le système hôtelier de la ville a vu la demande subir une forte hausse. Veer Vijay Singh, directeur des opérations de GVK Hotels et président de l'Association des Hôtels et Restaurants, nous éclaire sur ce point : "De 1990 à 2001, Hyderabad comptait un excédent du nombre de chambres disponibles, avec un taux de remplissage entre 40 et 50%. Cependant, en 2005, la ville a vécu une véritable explosion en matière d'IT, de sous-traitance et d'infrastructures, et tous les projets du gouvernement ont atteint un niveau d'activité d'environ 80 à 85%".


"Soudainement, on parle partout de chambre d'hôtels complètes, et aujourd'hui, plusieurs grands hôtels vont voir le jour, dans des quartiers comme Gachibowli et Shamshabad. D'ici 2011-2012, la capacité du parc hôtelier d'Hyderabad devrait doubler, passant de 4000 à 8000 chambres."


Parmi les hôtels actuellement en chantier, le Leela Palace Kempinski (dont l'ouverture est prévue en 2009), un Fairmont de 350 chambres, et un hôtel "sept-étoiles" du Group Emaar, ainsi que des propriétés gérées par des chaînes de renommée mondiale, comme Oberoi, Taj GVK, Hilton, Le Méridien et Hyatt.


Le secteur hôtelier n'est pas le seul à être en pleine expansion. L'immobilier est en ce moment extrêmement porteur, selon Sunil Reddy. "Il y a six mois, le marché immobilier mondial était soi-disant en plein essor, mais aujourd'hui il est en crise", explique-t-il. "Cependant, à ce niveau-là, Hyderabad, dont les infrastructures sont largement supérieures à celles des autres villes du Sud de l'Inde, reste abordable, ce qui attireles grosses huiles du secteur."


Parmi les projets d'aménagement des infrastructures, le Metro Rail : cela permettra de désengorger la circulation dans la ville. Heureusement pour Hyderabad, deux des plus importantes sociétés de construction du pays, sont basées dans ses murs, GVK et GMR. La première, qui a pris en charge la construction des aéroports internationaux de Bombay, fait état d'un actif de 50 milliards de Roupies (environ 760 millions d'euros), et conduit des projets d'une valeur de quelques 150 milliards de Roupies. De son côté, GMR a endossé les projets d'aéroports internationaux de Hyderabad et de Delhi, et a aussi empoché un contrat pour bâtir, à Istanbul, le nouveau terminal de l'aéroport International Sahiba Gokcen.


Malgré ces touches de modernité, Hyderabad est fière de son passé coloré, et de nombreuses vues valent le détour, si vous avez quelques heures à tuer, entre deux réunions. Si vous êtes intéressé par le parfum historique de la ville, avec ses palais majestueux, ses bazars et ses mosquées pittoresques, alors il faut vous rendre dans la Vieille Ville. Le marché Charminar est un autre site célèbre, reconnaissable entre mille grâce à son arche gigantesque, construite il y a 400 ans pour protéger la ville contre la peste.


L'une des plus anciennes zones marchandes de la ville, Abids, compte quelques unes des plus vastes salles d'exposition de bijoux, textiles, artisanats et cordonnerie.


On peut s'y réveiller aux sons conjugués du namaz (prière musulmane), et des cloches du temple Hindu, et les monuments historiques y côtoient les grattes-ciel modernes; Hyderabad reste une métropole en constante croissance, ce qui n'empêche pas sa couleur et son caractère traditionnels de demeurer intacts.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES HYDERABAB


CLIMAT :
la plupart du temps chaud. La meilleure époque de l'année pour visiter la ville se situe  entre septembre et février. Evitez de vous y rendre en été, la température peut alors atteindre les 45°.


LANGUE : On y parle en majorité l'hindi, le telugu et l'anglais. Les locaux sont fiers de s'exprimer dans leur langue native, l'Hyderabadi, un mélange d'urdu, d'hindi et de telugu, mais vous pourrez parfaitement vous débrouiller avec un anglais et un hindi de base.


TRANSPORT : Disposant de l'un des meilleurs réseaux de bus d'Inde, Hyderabad et ses bus RTC parcourt l'ensemble des rues de la ville. Avec des tarifs à partir de 5 Roupies (moins de 8  Cents), les bus sont souvent bondés et peuvent s'avérer assez dangereux pour un voyageur seul. En plus des taxis locaux et des transports prépayés, les pousse-pousse à trois roues sont un autre mode de locomotion constitue également une bonne alternative. Les prix au compteur sont au minimum de 12 Roupies (environ 20 Cents). Il y a aussi des trains (les MMTS) qui parcourt la ville sur 13 lignes.


VETEMENTS : A part si vous sortez dans des restaurants ou des bars, évitez les tenues légères. Même en hiver, le maximum dont vous aurez besoin pour rester au chaud, c'est une veste ou un pashmina.


PONCTUALITE :
Les habitants d'Hyderabad sont des retardataires invétérés. Attendez vous à au moins une demi-heure de retard, pour des rendez-vous informels.


MARCHANDAGE :
Le marchandage est monnaie commune, sauf dans les centres commerciaux. En particulier si vous êtes un touriste, démarrez à un quart du prix demandé, puis  augmentez votre "mise".


SECURITE :
En règle générale, Hyderabad est relativement sûre pour les voyageurs, et les habitants sont amicaux et hospitaliers.

GASTRONOMIE : On trouve dans cet état une importante communauté Parsi (originaire de l'ancienne province iranienne de Pars), des Kayasths du Nord de l'Inde, des Maharashtriens et des descendants de la noblesse locale. Hyderabad est donc un carrefour les cultures du Nord et du Sud du pays. Les Hyderabadi (c'est le nom des habitants de la ville) ont façonné un mode de vie particulier, un cocktail alliant traditions hindoues ancestrales et cultures islamique et telugu. Cela transpire dans la nourriture locale. Pour les Hyderabadi, la cuisine est une obsession, et les repas sont de véritables célébrations.


BIRYANI :
Il s'agit d'un plat basique d'Asie du Sud, à base d'épices, de riz, de viande et de yahourt. La cuisine du Nizam se prévalait de plus de 49 variétés différentes de biryani, composés de cailles, de crevettes et de cerf. La légende veut que ce plat de renommée internationale, soit le fruit du mélange entre Mughlai et Telangana (cuisines d'Hyderabad). Sa saveur enchantera  assurément vos papilles gustatives.


IRANI CHAI :
Pur produit hyderabadi, les cafés Iran chai ont intégré la culture de la région lors de la venue de commerçants persans. Confectionné à partir de feuilles de thé et de lait condensé sucré, le chai est habituellement servi accompagné des célèbres biscuits Osmania à la fois sucrés et salés.


DESSERTS :
La liste des desserts locaux, authentique et délicieux, est sans fin, mais celui que l'on se doit de goûter est le double ka meetha, une sorte de pain aux raisins, et le qubani ka meetha, un met irrésistible aux abricots cuits.


KEBABS : Préparés au feu de charbon, les kebabs sont de fins morceaux de viande, marinés dans des épices et cuits selon différentes techniques (le boti, sheek, et le kalmi). Les kebabs constituent depuis des siècles le symbole de la nourriture Hyderabadi.

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