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L'impact du Brexit dans le domaine des voyages

Les anglais viennent de voter à hauteur de 51,9% pour une sortie de l'Union Européenne. Cette décision va avoir de nombreuses implications tant pour les compagnies aériennes, que pour les agences de voyages, les étudiants…

brexit

Le Brexit qui était encore donné perdant hier soir, mais finalement ce matin comme dans un mauvais rêve, il a finalement gagné. Le Royaume-Uni va donc être le second pays à sortir de l'UE après le Groënland il y a 30 ans.

Dès la nouvelle connue les bourses et la Livre Sterling ont plongé : les marchés financiers s'inquiètent d'une crise qui pourrait être pire qu'en 2008. Le Premier Ministre David Cameron vient d'annoncer qu'il allait céder sa place en octobre 2016.

Comme pour de nombreux secteurs, le domaine des voyages va être totalement bouleversé par la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.

Le Brexit devrait être couteux pour de nombreux acteurs dont les compagnies aériennes. Ryanair et Easyjet avaient fait campagne contre le Brexit. Car du fait du Brexit la participation du Royaume-Uni au marché aérien unique est remise en question. Ce marché permet aux compagnies aériennes des pays membres de voler dans tout état de l'Union. Le Royaume-Uni va sans doute faire la demande pour rester dans ce marché, mais celle-ci n'est pas sure d'être acceptée.

En cas de réponse négative de l'UE, Easyjet va devoir obtenir un certificat de vol de l'UE afin de pouvoir opérer des vols dans l'Union.

Selon HSBC, si le Royaume-Uni quitte le marché unique aérien, 30% des opérations d'Easyjet seront affectées (ou même 40% si le certificat de sa filiale suisse est remis en question) contre également 30% pour Ryanair (pour ses vols vers le Royaume-Uni).

Easyjet avait dévoilé son plan B en cas de Brexit. En effet, une compagnie non membre de l'Union Européenne doit obtenir une licence dans un pays de l'Union

Elle avait indiqué qu'elle pourrait créer une holding européenne afin d'obtenir un certificat de vol européen. Une autre option pourrait consister pour Easyjet à utiliser sa filiale suisse qui possède un Airline Operating Certificate.

Au niveau de Ryanair, basée en Irlande, l'impact sera inexistant pour ses vols vers l'Union Européenne, puisque l'Irlande fait partie de l'UE.

Mais elle va sans doute devoir demander de nouveaux certificats de vol pour le Royaume-Uni dans le futur. Les actions des 3 compagnies aériennes IAG, Ryanair et Easyjet étaient en baisse de 18 à 22% ce matin.

IAG a déclaré :«suite aux résultats du référendum et de la volatilité du marché et alors qu'IAG s'attend à une hausse significative de son résultat opérationnel, la société ne s'attend pas à générer une augmentation du profit opérationnel absolu aussi fort qu'en 2015».

De son côté, Easyjet a assuré : «ce vote n’aura pas d’impact conséquent ni sur notre stratégie ni sur notre capacité à générer une croissance en termes de résultats et de bénéfices pour nos actionnaires. EasyJet s’était préparée à cette éventualité jusqu'au vote référendaire et a travaillé sur un certain nombre d'options qui lui permettront de continuer à voler dans tous ses marchés. La priorité sera d’accélérer le dialogue entre le Royaume-Uni, les Etats Membres de l’Union Européenne et leurs régulateurs afin de garantir que le Royaume-Uni continuera à faire partie du marché unique du transport aérien européen. Ceci permettrait aux compagnies européennes de voler librement au sein du Royaume-Uni ainsi qu’entre l’Europe et le Royaume-Uni et aux compagnies aériennes du Royaume-Uni de voler librement en Europe, comme aujourd’hui».

A court-terme cependant, la baisse de la Livre Sterling pourrait au contraire être favorable aux compagnies aériennes de la région en incitant les touristes à visiter les îles.

Le Brexit va aussi entrainer d'importants changements au niveau de la libre circulation des personnes.

Alors qu'une simple carte d'identité suffisait pour se rendre au Royaume-Uni et inversement, on ne sait pas encore quels seront les nouvelles modalités: la mise en place de visa est peu probable mais en l'absence de statut négocié avec l'UE pour le moment, difficile à dire quelles seront les formalités à accomplir.

Les contrôles au niveau de l'Eurostar risquent de devenir encore plus drastique et vont sans doute allonger les files d'attente.

Le Brexit pourrait par ailleurs entrainer un nouveau référendum au niveau de l'Ecosse qui a voté majoritairement pour rester dans l'UE: l'imbroglio serait dans ce cas encore plus important si l'Ecosse quittait le Royaume-Uni.

Des voyageurs français se rendant en Ecosse en voiture devraient donc passer la frontière d'un pays hors UE avant de prendre le ferry puis de repasser des contrôles à la frontière de l'Ecosse pour revenir dans la zone UE.

Il est à noter cependant que selon la BBC, 450 parlementaires anglais pro Remain sont favorables à ce que leur pays reste au sein du marché unique et donc qu'il continue d'approuver la libre circulation des personnes.

Pour les britanniques, la chute de la Livre et la migration de services bancaires vers le continent va avoir de sérieuses conséquences: le secteur financier est le plus important de l'économie anglaise et le PIB risque donc de baisser.

Ceci ajouté à une baisse de la livre, risque d'accélérer la chute de l'économie à court-terme.

Pour les voyageurs de l'Union Européenne, le Royaume-Uni deviendra-t-il la bonne affaires pour faire du shopping?

Un autre désagrément important pour les voyageurs sera lié aux frais d'itinérance de téléphonie mobile qui devraient exploser: l'Union Européenne avait négocié des tarifs attractifs pour tous les pays européennes, et ceux-ci ne s'appliqueront plus.

Mais les conséquences les plus tristes seront sans doute pour les étudiants européens et anglais qui ne pourront plus bénéficier du programme Erasmus, alors que le Royaume-Uni est le second pays plébiscité par les étudiants français après l'Espagne.

Le sort des expatriés européens à Londres et anglais en Europe est également en suspens: quid de leur statut?

Pour les agences de voyage enfin, c'est un véritable imbroglio alors qu'il va falloir revoir les termes juridiques des contrats…

Au final le Brexit va avoir les mêmes impacts qu'un divorce: plus de liberté, mais moins de liens, plus de tracasseries administratives et juridiques pour tous les acteurs du tourisme, avec de gros maux de tête en perspective…Un véritable BrexHead !

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