Créer des bijoux glamours exige des nerfs d'acier et des années d'expérience. Sara Turner vous présente l'homme qui transforme les rêves en une réalité scintillante.
Le magasin phare Asprey de Londres est un trésor de curiosités. Une fois que vous quittez New Bond Street pour y pénétrer par les portes tournantes (les mêmes portes qui ont vu passer les élégants de l’époque Edward avec leurs chapeaux en soie), vous pourrez facilement perdre quelques heures à admirer des coupes d'argent, des bagages en cuir violet fabriqués à la main vanité et des horloges éternelles.
Mais les véritables trésors de la boutique sont ses bijoux – scintillants et glamours à en mourir. J'ai toujours voulu savoir comment les bijoux, spécialité d’Asprey sont créés. Pour en savoir plus, je grimpe jusqu’au dernier étage du bâtiment (avec une pause pour admirer l'extraordinaire collection de livres rares du magasin) jusqu'à ce que finalement je me trouve dans une pièce lumineuse et aérée. Le long de la fenêtre s’alignent de vieux bureaux en bois et au-dessus de l'un d'eux trône un bol de diamants.
Je suis ici pour rencontrer l'homme responsable de l’objet de mes fantasmes, un anneau "diamant coupe Asprey". Stuart Greig, un charmant Londonien avec un goût pour l'or, a travaillé dans le commerce des bijoux depuis l'âge de 15 ans, commençant en tant qu’apprenti dans un atelier, à quelques mètres du magasin Asprey. Il a travaillé durant toute sa carrière dans ces rues.
Mais s’est-il habitué à la manipulation de diamants. « Non, jamais. Je reste pétrifié par les grosses pierres », m’explique t-il en riant. « La semaine dernière était tout à fait passionnante - j'ai monté une paire de boucles d'oreille en diamants valant plusieurs millions. 53/4 carats dans chaque pierre. On ne voit pas ça tous les jours, sinon on finirait par devenir blasé. »
Asprey est l’un des rares magasins sur Bond Street à abriter encore ses ateliers dans le bâtiment et les ateliers de petits bijoux y produisent des merveilles chaque jour. À ma grande surprise, il y a très peu de matériel de haute technologie impliqué dans le processus – ils n’ont besoin que de quelques outils et d’années d'expérience. Stuart explique : « C'est la trousse traditionnelle - marteaux et pinces en acier. Cela n'a pas changé depuis l'époque des Romains. Il y a environ 20 pinces différentes, et j'ai les mêmes depuis 20 ans. C'est le strict minimum dont j’ai besoin. Je peux travailler une simple pierre de diamants en environ un jour. Si c'est plus compliqué – par exemple un anneau éternité - cela peut prendre une semaine. J'ai fait des bijoux qui ont pris six mois, comme un énorme oiseau en diamant incrusté ».
La première étape pour faire un anneau est la sélection du métal, qui est ensuite fondu pour pouvoir être remanié complètement. « Pour moi, l'or est magnifique quand il est fondu » me confie Stuart. « La couleur est fantastique. Il est par exemple d’un jaune lumineux. Le platine d'un blanc pur, comme le soleil quand il est fondu - il brille comme une ampoule électrique. »
« Pour des bijoux modernes en métal, mon préféré est le platine, parce que vous pouvez le souder de façon précise. Il est beau et propre tout le temps. Mais l’or jaune traditionnel de 18 carats est très amusant - comme il est légèrement plus doux, vous pouvez le tailler, le couper, en faire toutes sortes de choses. »
Très bien, le métal a la bonne forme, prochaine étape. « Je prends une tige de métal et le travaille de façon à ce qu'il soit proche de la taille que je veux ». La machine pour ce geste semble également ne pas avoir changé depuis des siècles. C'est une grosse pièce qui comprime progressivement le métal en tige de plus en plus petite.
« Je prends ensuite une paire de pinces », poursuit Stuart, « et plie le tout, pour approcher la taille de doigt que je veux. Ensuite, je le soude et le pose sur cette grande masse d'acier, qui est parfaitement ronde, et tape l'anneau avec un maillet pour m’assurer qu'il est beau et rond. »
« Une fois ces étapes finies, je tourne un autre morceau de métal pour fabriquer le collet qui maintient la pierre en place. C'est probablement la plus longue partie parce qu'il peut être de formes diverses - quatre griffes, huit griffes, et toutes sortes de dessins fantaisistes. C'est là que vous avez besoin d'une bonne paire d’yeux et de beaucoup de patience, et que vous risquez de virer au bleu si ça se passe mal ».
Le résultat est un anneau avec un diamant parfait, élégant et chic. Le "diamant coupe Asprey" dispose de 61 facettes réflechissant la lumière (la forme brillante en a généralement 57). Il a été conçu exclusivement pour Asprey par Gabi Tolkowsky, le grand neveu de l'homme qui a inventé la forme brillante. Le design prend ses racines au 17ème siècle.
Comme dans le reste de la gamme de bijoux Asprey, le design est classique avec une touche contemporaine. La plupart des dessins sont inspirés par les anciens modèles d’archives. Des catalogues datant des années 1920 montrent des diamants art déco et des bijoux en platine, faits pour les rois et reines du monde entier.
Mais si l’objet de vos désirs n'est pas dans le catalogue, ne vous inquiétez pas - aujourd'hui pour plaire aux clients internationaux richissimes, la devise Asprey, présente sur ses armoiries déclare : « Tout peut être fait. » En d'autres termes, si vous pouvez l'imaginer, Stuart et ses collègues peuvent probablement le créer pour vous.
Pour plus d’informations, visitez le site ASPREY.
La coupe Asprey
Il y a quatre points qui entrent en compte dans le choix d'un diamant, que ce soit pour un pendentif, une bague ou des boucles d'oreilles. Ces "quatre C" sont importants, mais vous pourrez en privilégier un au détriment d’un autre (comme la taille pour plus de clarté). Lors de l'achat d'un diamant, vous devriez toujours recevoir un certificat précisant sa qualité et ses caractéristiques.
Coupe
Il existe de nombreuses coupes, dont la plus célèbre est probablement la brillante (ronde), émeraude (rectangulaire) et princesse (carré). Avec une coupe les diamants revêtent une personnalité et révèlent leur nature éblouissante - la coupe permet à la lumière d’être réfractée et d’obtenir la brillance.
Clarté
Lorsque les diamants sont formés, au fond de la croûte terrestre, ils ont souvent de petites imperfections, ou marques de naissance. Selon la taille et le nombre de ces "inclusions", un diamant se voit attribuer un degré de clarté. Les diamants purs sont les plus chers, bien que les très légers défauts soient invisibles à l'œil nu.
Couleur
Les diamants purs, qui sont constitués de carbone pur, sont tout à fait transparents et incolores. Bien qu'un œil peu exercé puisse considérer que de nombreux diamants sont incolores, ils sont couramment teintés d’une légère couleur jaune en raison de la présence d'azote. La présence d'autres impuretés peuvent créer d'autres couleurs – de l’acier gris au vert, rose ou rouge dans des cas extrêmement rares.
Carat
Contrairement à l'or, où les carats symbolisent la pureté du métal, le carat d'un diamant représente son poids. Plus il a de carats, plus il en vaut la peine.
L’histoire d’un succès
L'un des plus grands atouts d’Asprey est son magasin au 167 New Bond Street, que l'entreprise occupe depuis 1847. Le bâtiment conserve encore bon nombre de ses caractéristiques originales - y compris les escaliers géométriques élégants, les cheminées décorées, les plafonds voûtés et les baies vitrées - mais la conception d’époque géorgienne a reçu un superbe lifting en 2000 par Norman Foster et le designer d'intérieur est signé David Mlinaric. L'atrium central de la boutique s'élève désormais vers une verrière ingénieusement conçue, semblable à celle du British Museum, alors qu’en dessous un escalier en colimaçon semblant tenir seul ajoute à l'impression de hauteur.
