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Médecines d'Ailleurs: à la découverte des pratiques médicales dans le monde

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Bernard Fontanille a parcouru le monde pendant un an pour voir comment la médecine est pratiquée ailleurs. Ses voyages l'ont profondément marqué. Rencontre avec un humaniste au grand coeur...

Trois questions à Bernard Fotanille, médecin urgentiste, auteur du livre Médecines d'Ailleurs.

bernard-fontanille-medecines-dailleursBusiness Traveller France : en tant que médecin avez-vous découvert des pratiques médicales qui vous ont séduit lors de ces voyages?

Bernard Fontanille : la médecine tibétaine ou chinoise est reconnue aujourd’hui même si les principes physiologiques utilisés par la médecine chinoise ne correspondent pas à ce que nous avons démontré avec la médecine occidentale.

Cependant je pars du principe que si les médecins/guérisseurs sont reconnus, c'est qu'ils sont utiles.

Un guérisseur m’a dit :«si je ne soigne pas bien, on me chasse».

Il y a un vrai pragmatisme! Mais je ne suis pas parti avec ce principe là, de découvrir de nouvelles formules pour guérir.

Je voulais voir avant tout comment mon métier était pratiqué dans le monde : cependant j'ai découvert une somme de connaissances phénoménales.

Ce qui m’a frappé, lors ces rencontres, c’est à quel point les malades ont besoin qu’on les écoute, qu’on s’occupe d’eux, pas seulement au niveau médical.

Dans la pratique de la médecine une chose m'a étonné. 

Dans la plupart des sociétés traditionnelles, les consultations sont souvent effectuées en groupe alors qu’en France et en Occident les consultations sont privées et le secret médical important.

Le groupe participe aux consultations et peut épauler les malades...

Business Traveller France : y a-t-il un pays, un endroit que vous avez particulièrement apprécié? en terme de paysages mais aussi de société?

Bernard Fontanille : dans les pays que j’ai traversé les gens avaient généralement à manger et la médecine traditionnelle leur convenait, ils n’était pas malheureux.

J’ai adoré les paysages et les habitants de l’Ouganda, d’Afrique du Sud et du Xingu au Brésil, où l’on voit des micro-sociétés avec une organisation qui leur est propre.

Dans certaines tribus, il y a une personne qui a le droit de se moquer de tout le monde ou des femmes qui ont le droit d’avoir plusieurs hommes...Ceci afin d’éviter les conflits.

Après tous ces voyages, il me vient à l’esprit que l’un des secrets du bonheur, c’est le lien.

Je n’ai pas vu de gens seuls dans mes voyages, contrairement à certaines personnes âgées chez nous.  

Ce qui m’a frappé c’est également que le niveau social des médecins était le même que celui des patients, alors qu’ici en Occident les médecins sont des notables.

En Occident, la médecine a évolué : auparavant l’argent était un moyen pas une fin...

Le changement a été particulièrement fort dans le secteur hospitalier avec les impératifs de rentabilité...

Business Traveller France: les médecines douces sont de plus en plus présentes dans le milieu du voyage (saunas, spas, alimentation bio dans les restaurants, cours de yoga...). Pensez-vous que les occidentaux redécouvrent leurs vertus? Certaines pratiques millénaires comme le sauna ont disparu dans la plupart des pays d'Europe avec l'avènement des religions au Moyen-Age...

Bernard Fontanille : je ne renie en rien ma formation médicale classique.

En Occident notre médecine est arrivée à un tel niveau technologique qu’elle permet de réparer des excès.

Nous pouvons manger des hamburgers à satiété, nous gorger de sodas, puis quelques années plus tard nous faire soigner nos artères avec des stents.

Au contraire dans de nombreuses sociétés traditionnelles, le mode de vie vise à préserver la santé comme avec l’alimentation ou le sport en Asie (beaucoup de légumes, de fruits, de riz, de poissons, peu de viandes...).

A Okinawa, où l'on dénombre de nombreux centenaires, les personnes âgées font beaucoup d’activités, mais cela demande du temps.

Les médecines douces demandent plus d'efforts personnels.

Par exemple au Japon, les autorités organisaient des activités pour les personnes agées afin qu’elles vivent bien.

Mais cela coûte cher et commence à être remis en question.

Je pense qu’il faut être pragmatique: pourquoi ne pas utiliser certaines médecines douces pour soigner certains maux?

L’idée n’est pas de renier la médecine occidentale, au contraire, mais d’intégrer certaines pratiques.

D’autres questions se posent : voulons-nous vivre longtemps à tout prix ou vivre bien et en pleine forme jusqu’à la fin?

Informations Pratiques :

Livre Médecines d'Ailleurs de Bernard Fontanille et Elena Sender, éditions de la Martinière, 216 pages, 29 euros TTC.

Les voyages de Bernard Fontanille sont également diffusés durant tout le mois de mars sur Arte du 3 au 28/03 tous les jours à 17H45.

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