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Toronto, une ville verte

 

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Toronto, le poumon financier du Canada voit naître une quantité de projets innovants, dans le domaine  environnemental. En voici un aperçu.


Faites un tour en tram dans les rues de Toronto, et vous ferez un véritable voyage d'un monde à un autre, en quelques arrêts. Du quartier pittoresque de China Town, à celui de Little Portugal, en passant par le district verdoyant de Victorian Cabbagetown, c'est autant de cultures différentes qui se côtoient dans tout Toronto. La ville a d'ailleurs remis en cause ses vieilles valeurs conservatrices à la faveur d'un nouvel état d'esprit positif.

Sur les plus grosses artères de la ville (Bay Street, King Street, Yonge Street, et Queen Street), celles où les voyageurs d'affaires seront amené à passer le plus claire de leur temps, les trams emmènent les usagers vers leur lieu de travail, des tours de verre noir, où, malgré la crise, les affaires continuent. Du monde de la finance, à celui des produits pharmaceutiques, de l'IT ou des conférences médicales, Toronto garde le cap.

Toronto est la capitale financière du Canada, et cela se remarque par le nombre de grands hôtels qui  ont élu domicile dans son centre-ville : Sheraton, Le Méridien, Intercontinental, Hilton, Four Seasons, Park Hyatt (le Hyatt Regency et ses 394 chambres, ont ouvert leurs portes en janvier dernier) et Fairmont.

toronto-fairmont.jpgAu sommet du Fairmont Royal York Hotel, le jardin en terrasse offre une vue superbe de la ville. Au loin, le lac Ontario ressemble à une tache bleue sur l'horizon. Sur ce paysage, le deuxième plus haut bâtiment au monde (la CN Tower) se détache pour monter vers le ciel. Mais d'autres éléments attirent l'attention sur le toit du FRYH : des ruches et quelques abeilles qui semblent légèrement endormies dans le ciel automnal.

Mélanie Coates, directrice de la 'Green Team' de l'hôtel, explique : «Ce jardin a été construit il y a dix ans, environ, ce qui montre que l'hôtel était déjà concerné par les questions environnementales, à cette époque là.»

Les cinq restaurants et quatre lounges de l'hôtel ont toujours utilisé les produits du jardin (menthe, basilic, coriandre, lavande), mais les abeilles ont fait leur arrivée en 2008, et la première récolte a produit environ 140 kg de miel. On profite d'ailleurs de cette production dans les desserts du restaurant Epic, et on peut visiter le jardin en terrasse, de mai à septembre (il n'y a pas grand chose à voir en hiver à cause de la neige).

Mélanie Coates explique également que l'hôtel propose un forfait appelé «shop with the chef» (faites les courses avec le chef), qui permet aux clients de se rendre au marché en compagnie du chef du Epic, Ryan Gustafson, afin de lui soumettre leurs envies. Ces clients sont ensuite honorés par la présentation d'un menu basé sur leurs choix.

À de nombreux égards, le Fairmont, représente ce vers quoi l'ensemble de la ville cherche à évoluer. En quittant ce qui est la plus grande cuisine d'hôtel du Canada, et en suivant un long couloir, vous trouverez des ouvriers qui réparent les meubles, ainsi que des ingénieurs et des électriciens, des plombiers et une énorme blanchisserie qui utilise des grosses machines à vapeur. L'hôtel est une véritable créature en plein mouvement.

toronto-mairie.jpgRemontez de deux pâtés de maisons au nord, à Bake Street (au delà de l'endroit où se trouve le chantier de construction du Trump International Hotel and Tower), et grimpez sur le toit de l'Hôtel de Ville. Dans des boxes proprement alignés, est exposé un projet de 'Démonstration Toit Vert' qui consiste en la création d'espaces verts sur des immeubles construits par l'homme.

Le projets de toits verts de l'Hôtel de Ville couvre 650 m², et compte différentes variétés florales très prisées pour leurs qualités d'isolation (à terme, l'ensemble des constructions de la ville devront avoir des toits verts). Vous pouvez effectuer des circuits de découverte de ce projet, selon les disponibilités (appelez Access Toronto au +41 6338 0338 pour vérifier).

Lawson Oates, directeur du Toronto Environment Office, siège à l'Hôtel de Ville et il est enthousiaste à l'idée de rendre Toronto 'vert'. Il s'est récemment exprimé à Tokyo au sujet de la climatisation des bâtiments grâce aux toits verts et à l'agriculture en milieu urbain. Il dirige par ailleurs la campagne Live Green Toronto.

«Il faut changer la manière de penser des gens, et on parviendra à cela par l'éducation», explique-t-il. «Les hôtels prennent de nombreuses initiatives et nous voulons que ce message soit entendu par tous les professionnels de la ville : 'vous pouvez obtenir des résultats par vous-même; vous n'avez pas besoin d'attendre que le gouvernement agisse'.»

Lawson Oates considère que le climat a déjà été altéré par nos agissements, mais que nous pouvons néanmoins arranger les choses. «Ce que nous devons faire maintenant, c'est accepter que le climat a irrémédiablement changé, nous adapter à l'état actuel des choses, et avancer afin de réduire notre empreinte carbonique.»

Alors, qu'est-ce que cela signifie pour les voyages d'affaires. Mélanie Coates, de chez Fairmont, plaide pour le réalisme face aux possibilités qui se présentent. «Les voyages d'affaires sont indispensables. Tout le monde pensait que nous pourrions nous contenter de vidéo conférences, mais rien ne peut être comparer aux rencontres face à face», ajoute-t-elle.

«Cependant, il y a un choix à faire. On peut choisir d'être plus conscient et les consommateurs ont le pouvoir de faire entendre leurs souhaits. Les hôtels chercheront toujours à accéder aux demandes de leurs clients; si tous les clients refusent d'utiliser des bouteilles en plastique, et de voir leurs draps nettoyés tous les soirs, l'hôtel devra s'y plier. Il s'agit tout simplement de se débarrasser de nos mauvaises habitudes.»

Un autre projet mené par l'Hôtel de Ville encourage les habitants de Toronto à consommer des produits locaux. Par exemple, à Toronto, on importe des pommes de Nouvelle Zélande, ce qui confère aux tartes aux pommes une énorme empreinte carbonique. La Charte Alimentaire de Toronto promeut la nourriture locale et l'approvisionnement en produits régionaux. Lawson Oates ajoute : «Nous voulons favoriser la mise en place de jardins urbains, et certains restaurants mettent un point d'honneur à se fournir dans un rayon de 150 kilomètres.»

L'un de ces restaurants est celui de Jamie Kennedy au Gardiner Museum, près de la rue chic Bloor Street (où vous trouverez aussi le splendide Royal Ontario Museum et le très agréable Bata Shoe Museum). Kennedy travaille main dans la main avec la communauté, tout comme Jamie Oliver au Royaume Uni, pour promouvoir la production locale et la gastronomie durable. Le déjeuner dans ce restaurant comprend des salades de betterave fraiche, des confits de canard avec lentilles du Puy et du bacon fait maison. Le sommelier propose des vins de la VQA (Vintners Quality Alliance, l'Alliance des Viticulteurs Qualité), qui indique la provenance exacte des vins, vous avez donc l'assurance que c'est un produit local.

Il y a un autre toit vert au Metro Toronto Convention Centre (MTCC), qui dispose de 55740 m² d'expositions et d'infrastructures de réunion, dont 64 salles de réunion, un théâtre de 1330 places, et deux salles de bal.
Le MTCC est reconnu pour son rôle pionnier dans l'utilisation du système 'Deep Water Cooling' de Toronto. Il s'agit de récupérer de l'eau du lac autour des îles Toronto et de la faire passer par un échangeur de chaleur, qui opère ainsi un refroidissement sans avoir recours à des énergies fossiles. Par ce procédé on obtient de l'air conditionné pour les 51 immeubles de sa structure. Lawson Oates affirme : «Nous cherchons à étendre ce procédé.»

toronto-velo.jpgJ'ai pris un taxi jusqu'au bord du lac en compagnie de Louisa Mursell, de la société Bike Train, qui permet aux gens d'embarquer leur vélo lorsqu'ils prennent le train, grâce à des cartes de la région du Niagara (voir encadré). Sur le chemin, elle m'a fait remarqué les espaces verts de la ville. Il y a 1500 parcs, et 8000 hectares de terrain, ainsi que cinq parcours de golf. La ville est tellement tourné vers les cyclistes qu'ils sont plus de 400 000 à parcourir les 187 km de pistes cyclables (380 si l'on compte les bandes et les pistes cyclables). «J'aime considérer Toronto comme une ville dans un parc», me confie-t-elle.

Louisa Mursell m'a emmené dans l'un des plus anciens espaces verts. Le Leslie Street Spit, de 5km de long, fut à l'origine construit pour protéger le port extérieur, mais ces 40 dernières années, c'est devenu une extraordinaire réserve naturelle.

Pendant la semaine, ce cordon littoral est fermé au public, car sa fonction première est toujours d'actualité, mais le weekend, vous pouvez y pédaler en toute sérénité. Vous aurez même peut-être la chance d'apercevoir des harfangs des neiges, des tortues, des serpents, des loutres, des castors, ou encore des coyotes.

Depuis la plage, dans cette plénitude sauvage, vous pouvez observer, au loin, les lumières de la ville. Toronto revient au calme, à l'heure du dîner, ce qui est une autre illustration de sa prise de conscience environnementale, sans empêcher les affaires de se dérouler.

Pour plus d'informations, rendez-vous sur  www.torontotourism.com, www.ontariotravel.net, ou  www.toronto.ca/livegreen.

LES CHUTES DU NIAGARA

toronto-chutes-du-niagara.jpgIl n'est pas envisageable de se rendre à Toronto sans faire un tour du côté des chutes du Niagara, à seulement une heure et demie de route, ou deux heures de train, par la compagnie ferroviaire VIA.

Une fois arrivé sur place, plusieurs possibilités s'offrent à vous. Vous pouvez choisir de prendre la navette du Parc National, qui vous emmènera sur les activités mise en place le long de la rivière Niagara, par exemple le superbe jardin aux papillons, ou le spectaculaire téléférique du Tourbillon qui descend le long du ravin. Vous pouvez aussi opter pour une aventure à travers les vignes régionales. Bike Train vous propose des circuits complets, vous pouvez donc passer la journée sur votre vélo, à visiter le site.

Si vous ne vous sentez pas en mesure de fournir ce type d'effort, vous pouvez passer la journée à naviguer d'une attraction à une autre. Le complexe Table Rock abrite des restaurants (notamment Elements on the Fall, d'où la vue est imprenable), des boutiques de souvenirs, et toutes sortes d'animations sur le thème des chutes du Niagara. J'ai pour ma part été intéressé par le forfait 'Journey behind the Falls', qui m'a permis de me voir asperger par les chutes, et surtout d'apprécier le grondement de la cascade.

Pour faire encore plus simple, vous pouvez vous contenter de marcher le long du chemin principal, en direction des chutes, tout en admirant les jeux de lumières et l'arc-en-ciel qui orne le site.

@Crédit photo: Tourism Toronto

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