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Tourisme spatial: naissance d’un institut Européen

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Ce matin l’Institut Européen du Tourisme Spatial est né avec un engagement fort en faveur du développement de ce secteur en France et en Europe. Un appel du 18 juin pour tenter de rattraper le retard de l’Europe dans ce domaine.

Au début du XXIème siècle, il semblait impossible que l’avion devienne un mode de transport de masse: qui pensait alors faire voler des familles dans des biplans?

Plus tard, l’avion était un moyen de transport réservé aux élites ou aux hommes d’affaires.

Aujourd’hui, comme on peut le voir au Salon du Bourget, grâce à des politiques et des industriels visionnaires et des ruptures technologiques sans cesse plus avancées, l'aviation est l'un des secteurs qui connait l’une des plus forte croissance au monde.

D’ici 2032 la flotte d’avions de ligne va doubler pour atteindre 41240 avions contre 18580 en 2012.

Aurjoud'hui l'espace est la nouvelle frontière du tourisme et d'ici 50 ans, le secteur du  tourisme spatial pourrait bien connaitre un essor similaire à celui du «jet tourisme», d’où l’idée de développer ce secteur encore moribond en Europe avec la création de l’Institut du Tourisme Spatial.

L'Institut a été créé le 18 juin 2013 et réunit des militaires, des astronautes, des journalistes, des acteurs du monde du tourisme...afin d'informer de promouvoir et de développer ce marché encore peu connu en France.

15000 personnes prêtes à payer 100000$ pour aller dans l'espace

Le marché du vol suborbital est estimé à 15000 personnes prêtes à payer 100000 dollars d'ici 2021 selon le cabinet de Conseil Futron (les vols sont actuellement proposés entre 150000 à 200000 dollars).

Un marché potentiel sans doute sous évalué puisque le monde compte environ 800 milliardaires et 20 millions de millionnaires en dollars dans le monde, mais demain?

Des tarifs divisés par 100 d'ici 2040

«D’ici 2025-2035 le prix d’un voyage dans l’espace devraient être divisés par 10 puis par 100 d’ici 2040» explique Michel Messager, membre du Conseil National du Tourisme.

Ce qui devrait permettre tout comme dans l'aérien après guerre de démocratiser cette expérience.

Dans le monde il y actuellement un foisonnement de projets sans commune mesure dont de nombreux créés par les milliardaires de la Silicon Valley comme Blue Origin, créé par Jeff Bezos (le fondateur d’Amazon), SpaceX lancé par le patron de Paypal, mais aussi par d’autres entrepreneurs comme Space Adventures d’Eric C Anderson (qui a envoyée le premier touriste de l’espace dans l’ISS en 2001) ou Virgin Galactic créée par Richard Branson.

Mais ces projets anglo-saxons ne sont pas les seuls, la Chine, l’Inde prévoyant également de tels projets.

La plupart des ces sociétés privées prévoient d’envoyer des touristes dans l’espace à une altitude suborbitale, soit à environ 100 kms du plancher des vaches.

Les Spaceports: les aéroports de demain?

spaceportMais il ne faut pas voir le marché qu’en terme d’aéronefs ou de transport.

«De nombreux Spaceport vont se créer dans le monde avec des boutiques, hôtels...» ajoute Michel Messager.

Il existe déjà le Spaceport de Virgin Galactifc au Nouveau-Mexique ouvert en 2011 (voir ci-contre) mais bien d’autres projets sont en cours aux Emirats, à Singapour, en Tunisie (Tozeur), en Chine...

Des endroits qui pourraient attirer des milliers de visiteurs grâce à des hôtels, restaurants, parcs d’attraction...

 Sans compter les hôtels de l’espace dans le futur avec des projets initiés par Hilton, Orbital Technologies, Galactic Suites (4 millions de dollars pour 3 nuits!) et même Playboy, pour s’envoyer en l’air (ou plutôt dans l’espace)!

La sécurité: principal challenge comme dans l'aérien

Il reste qu'un obstacle important reste à passer pour développer ce secteur: la sécurité des vols.

La défaillance d'un moteur de fusée est d'environ 1 à 2% et c'est le principal hic du programme Virgin Galactic et d'autres porjets avec des moteurs de fusées ou hybrides.

Les premiers vols ne pourraient de ce fait pas décoller avant fin 2014 voire 2015.

Les projets les plus simples comme celui de l'avion spatial Lynx pourraient finalement être plus faciles à développer (l'avion décolle et se pose comme un avion de ligne).

L'Europe est en retard dans le tourisme spatial

Au final, le tourisme spatial est un marché potentiel immense qui est en train d'émerger et vis à vis duquel l’Europe est pour le moment en retard.

On note cependant quelques lueurs d’espoirs: Novespace, une filiale du CNES a pu réaliser en mars dernier les premiers vols commerciaux de son A300 Zero G, réservés jusqu'à présent aux missions scientifiques.

La demande pour des vols commerciaux avait été effectuée en 2006 au CNES et l'autorisation n'a été octroyée que récemment ce qui a permis à Novespace d'inaugurer des vols cette année.

Seules 3 sessions seront commercialisées en 2013 en mars, en juin au départ du Bourget (complet) et le 25 octobre (complet).

Certains pays européens comme l’Espagne et la Suisse ont également sous le coude un projet de Spaceport, mais rien d’important à l’échelle européenne.

Une société suisse, Swiss Space System, travaille de son côté sur le lancement de vols suborbitaux: un A300 amènerait une navette jusqu'à 10000 pieds d'où elle décollerait pour atteindre une altitude de 80 kms. Thalès vient d'ailleurs de s'associer au projet.

Les premiers vols ne décolleraient pas cependant avant 2018, pour le transport de satellite à bas coût sur le dos de la navette .

La société suisse a cependant révelé que la prochaine étape serait de développer une version habitée de sa navette «afin de proposer un mode de transport de passagers à très haute vitesse» permettant le transport intercontinental supersonique.

Ce nouveau moyen de transport ralliera les continents à une vitesse de Mach 3, soit trois fois la vitesse du son.

Encore une voie de développement intéressante des vols suborbitaux...totalement différente du tourisme spatial.

«J’ai voulu créer l’institut pour que tout le monde puisse découvrir comme moi les vols à haute altitude qui préfiguraient les vols en apesanteur des sociétés de tourisme spatial. C’est formidable de voir la courbure de la terre et le noir de l’espace. Dans ce domaine l’Europe ne doit pas être à la remorque des américains» explique le général Marc Alban.

Il est à noter que l’institut a été créé le 18 juin comme un clin d’oeil sans doute à l’appel du Général de Gaulle: il est vrai qu’après avoir laissé totalement tomber l’ensemble du secteur des technologies de l’information et de l’Internet, l’Europe pourrait un jour, si elle n’y prend garde, perdre son importance dans l’aéronautique, l’un des rares domaines de haute-technologie où elle est leader.

Car c’est dans le spatial que seront développées une grande partie des technologies de pointe qui seront utilisées demain dans le civil.

«Notre patrie est en péril de mort (technologique NDLR), luttons tous pour la sauver, vive la France!» Général de Gaulle.

«Mais je vous dis que nous sommes devant une Nouvelle Frontière, que nous le voulions ou non. Au-delà de cette frontière, s'étendent les domaines inexplorés de la science et de l'espace, des problèmes non résolus de paix et de guerre, des poches d'ignorance et de préjugés non encore réduites, et les questions laissées sans réponse de la pauvreté et des surplus» J.F.Kennedy.

www.spaceinstitut.co

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