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Vers la disparition des poissons dans les océans?

Une étude de la FAO (Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture) alerte sur la raréfaction des poissons à long-terme dans les océans. Un conseil de l'aquarium de Monterey est plus que jamais d'actualité: l'humanité devra manger de plus en plus de poissons d'élevage ou réduire sa consommation…

stocks marins fao 2016

Selon la FAO pour la première fois dans le monde la consommation mondiale de poissons a dépassé 20 kilos par an et par habitant de la planète, grâce à une production d'élevage plus importante et plus de captures.

Cela entraine des effets pervers sur l'écosystème marin: ainsi un tiers des stocks de poissons commerciaux sont actuellement pêchés à des niveaux non viables, «soit 3 fois plus qu'en 1974» s'alarme la FAO.

En 2013, quelque 31,4 pour cent des stocks de poissons commerciaux, régulièrement surveillés par la FAO, étaient surexploités : un niveau Qui s'est heureusement stabilisé depuis 2007.

59% des stocks en surpêche en Méditerranée et jusqu'à 96% dans l'ouest de la Méditerranée!

La situation est particulièrement critique dans certaines zones comme en mer Noire et en Méditerranée où 59 pour cent des stocks évalués ont été péchés à des niveaux biologiquement non viables. Cela est particulièrement vrai pour les plus gros poissons comme le merlu, le mulet, la sole et les brèmes de mer. «Dans l'est de la Méditerranée, l'éventuelle prolifération d'espèces de poissons envahissantes constitue une source d'inquiétude» pointe la FAO. À l'ouest, entre la mer Tyrrhénienne et les côtes espagnoles, 96 % des stocks de poissons seraient même surexploités!!!

En 2014, la production mondiale de la pêche de capture s'élevait à 93,4 millions de tonnes, ceci comprend notamment les prises issues de la pêche continentale, légèrement en hausse ces deux dernières années.

Le colin d'Alaska était l'une des principales espèces, remplaçant l'anchois pour la première fois depuis 1998 et «prouvant ainsi l'efficacité des pratiques de gestion de ressources».

En 2014, des prises record concernant quatre groupes de grande valeur, à savoir les thons, les homards, les crevettes et les céphalopodes, ont également été enregistrées.

Aujourd'hui, 90% des 4,6 millions de navires de pêche sont situés en Asie et en Afrique et seuls 64000 d'entre eux mesurent plus de 24 mètres. Il est à noter au contraire que la plupart des grosses unités très critiquées pour racler les fonds marins à tout va sont possédées par les nations les plus riches. Les chalutiers industriels, qui représentent qu'environ 1 % de cette flotte, ramènent la moitié des prises…

Ces cinq dernières décennies, l'approvisionnement mondial en poisson destiné à la consommation humaine a surpassé la croissance démographique.

La Chine représente 60% de la production d'aquaculture

Heureusement l'aquaculture se développe très rapidement.

Les premières estimations suggèrent que la consommation par habitant, qui dépasse maintenant les 20 kilos et a donc doublé depuis les années 1960: cette croissance est due en grande partie à l'aquaculture.

Le rapport indique que si la Chine reste de loin le premier pays à pratiquer l'aquaculture.

La Chine a produit 45,5 millions de tonnes d’animaux aquatiques d’élevage en 2014, soit plus de 60 pour cent de la production aquacole mondiale.

Parmi les autres grands producteurs figurent l’Inde, le Viet Nam, le Bangladesh et l’Égypte.Au Nigéria, la production aquacole est 20 fois plus importante que lors des deux dernières décennies et l'ensemble de l'Afrique subsaharienne semble suivre ce rythme.

Le Chili et l'Indonésie ont également enregistré une croissance remarquable, tout comme la Norvège et le Vietnam, à présent numéro 2 mondial et numéro 3 en termes d'exportations de poisson.Sans surpaies, le saumon et la truite restent les principaux produits exportés t ont remplacé les crevettes.

A l'avenir et dans les pays aux ressources les plus diminuées, les consommateurs devront s’habituer à manger des poissons d'élevage même si le problème subsiste car selon les spécialistes «les poissons mangent des poissons». En Europe, les principales espèces produites sont carnivores (truite, saumon). Hors, les poissons d'élevage carnivores (truite, saumon, bar, daurade, turbot) consomment des farines et de l’huile de poisson produites à partir de petits poissons pélagiques sauvages (80 %) et des co-produits de la transformation des produits aquatiques (20 %).

Dans le futur, les poissons sauvages deviendront un met rare dans la plupart des pays. Seules les nations ayant su gérer au mieux leurs stocks marins, pourront continuer à en profiter et la sécurisation des zones de ressources halieutique va sous doute devenir un enjeu majeur à l'heure de la raréfaction des ressources...

D'autant que la surpêche est sans doute encore très sous-évaluée par la FAO alors que de nombreux bateaux opèrent sans pavillon et que les chiffres officiels de la pêche en mer ne bougent plus depuis 20 ans soit autour de 90 millions de prises, signe d'une raréfaction des ressources.

Hormis la Méditerranée, le déclin serait important en Atlantique Nord-Ouest, Sud-Est et dans le Pacifique Ouest. Il est à noter qu'il existe des labels de pêche durable dont MSC (Marine Stewardship Council) créé par le WWF et Unilever.

La France n'est plus autosuffisante en poissons à partir du 13 juin : nous importons des stocks de poissons étrangers à partir de cette date. Les Français consomment deux fois plus de poissons (34,2 kilos par personne et par an) que la moyenne mondiale (17,1 kilos) selon les chiffres de 2008 de la FAO et d’Eurostat. La moyenne européenne s’élève à 22,1 kilos contre 20 kgs globalement dans  le monde. Les Portugais (comme pour le football) sont champions d'Europe avec 57 kgs par an et par personne.

www.fao.org

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