Certains voudraient imposer des mesures de distanciation sociales dans les avions. Une mesure à laquelle s'opposent les compagnies aériennes…
Face à l'épidémie de Coronarivus, les compagnies aériennes prennent des mesures pour réduire les risques.
Emirates a mis en place des tests rapides pour ses passagers à l'embarquement de ses avions. Une mesure temporaire en ces temps d'épidémie
Anne Rigail pour le port du masque
De son côté, Anne Rigail la directrice d'Air France, a rejeté d'éventuelles mesures de distanciation sociales.
Elle a préconisé hier lors d'une audition au Sénat le port du masque comme le PDG de la SNCF l'avait recommandé également la semaine passée pour les trains.
Selon Anne Rigail, mettre en place des mesures de distanciation sociale, « cela serait insoutenable économiquement à long-terme. Notre taux de remplissage moyen en 2019 était de 85 % avec une marge 1,7 %. Si on veut mettre en place la distanciation sociale il faut remplir les avions aux deux tiers maximums. Et donc de diminuer nos marges de 25 %».
Ryanair ne volerait pas en cas de mesures de distanciation sociale
Ryanair s'appose également fortement aux mesures de distanciation sociale dans les vols et a prévenu qu'elle n'opérerait pas de vols si cette mesure était mise en place.
La IATA est également très fortement opposée à d'éventuelles mesures de distanciation sociale
Si distanciation sociale ce serait la fin des vols bon marchés
L'imposition de distanciation sociale sur les avions signifierait la fin des voyages bon marché selon Alexandre de Juniac, PDG de la compagnie aérienne International Air Transport Association (IATA).
«Il est très clair que si une distanciation sociale est imposée à l'intérieur de l'avion, nous devrons neutraliser une énorme proportion de sièges, au moins un tiers pour les avions court et moyen-courriers» a-t-il expliqué
Normalement une compagnie aérienne aurait besoin d'un facteur de charge, d'un taux d'occupation d'environ 70 à 72% pour les avions court-moyen-courriers.
«Cela signifie deux choses: soit vous volez au même prix, vous vendez le billet au même prix moyen qu'avant, puis vous perdez une énorme somme d'argent, il est donc impossible de voler pour une compagnie aérienne. Ou vous augmentez le prix du billet pour un produit similaire d'au moins 50%, puis vous pouvez voler avec un bénéfice minimum» estime-t-il.
En conclusion, Alexandre de Juniac a déclaré: «et cela signifie donc que si une distanciation sociale est imposée, les voyages bon marché sont terminés. Voila.»
Alexandre de Juniac a par ailleurs déclaré que l'industrie du transport aérien était «au milieu d'une crise» sans précédent.
L'IATA estime que, dans le monde, les compagnies aériennes ont perdu en terme de revenus de passagers environ 314 milliards de dollars avec une perte de trésorerie au deuxième trimestre de 61 milliards de dollars.
«Les implications ne sont pas théoriques. Aujourd'hui, nous avons vu Virgin Australia se mettre en administration judiciairevolontaire. Notre appel à des mesures de secours immédiates demeure donc. Et c'est par tous les moyens possibles: aide financière directe; prêts, garanties de prêts et soutien au marché des obligations d'entreprises par les gouvernements ou les banques centrales; et allégements fiscaux».
Des masques, gels et lingettes à l'embarquement?
Plutôt que de parler de mesures de distanciation sociale qui tueraient l'industrie, Anne Rigail propose des mesures de bon sens comme le port de masques pour tous les passagers, la distribution de gel hydroalcoolique, de lingettes ou même de gants».
Il est à noter que les avions modernes sont équipés de filtres à air HEPA très fins qui filtrent les bactéries/virus.
Le Covid-19 : une épidémie saisonnière?
Ces questions pourraient finalement se poser de manière moins critiques dans les prochains semaines alors que comme nous l'avions écrit en février, l'épidémie pourrait être saisonnière.
Le Professeur Raoult à Marseille pense ainsi de même que le professeur Jean-François Toussaint qui pense que même sans confinement l'épidémie aurait disparu. Un avis partagé également par un grand professeur israélien qui a publié une étude dans ce sens récemment.
«Ce qu'on voit sur les données c'est une augmentation des cas et du nombre de décès qui suit dans la plupart des pays, une dynamique tout à fait comparable, quelle que soit la politique menée. Avec quatre à cinq semaines de croissance exponentielle du nombre de contaminés et de cas et ensuite une phase de recul de l'épidémie. A ce moment là on compte un nombre de malades et de décès qui diminue progressivement» a-t-il déclaré dans une interview au Parisien du 22 avril.