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Arctica: un livre témoin sur la beauté en danger

chien arctique

Sebastien Copeland a plusieurs passions : l'exploration polaire, la photographie et l'écologie. Son livre de photos, Arctica, est un superbe témoignage sur la beauté de l'Arctique, avant disparition? Entretien…

Avant de parcourir le monde, et les pôles plus particulièrement, Sébastien Copeland était un photographe publicitaire pour les studios hollywoodiens. Mais c'est dans les années 90 qu'il a pris conscience des enjeux du réchauffement climatique par plusieurs rencontres.

«J'ai rencontré le président d'une organisation écologique présidée par Gorbatchev et j'ai compris que je pouvais mettre en place des synergies parfaites entre mes passions personnelles et professionnelles: l'exploration, l'écologie et la photographie» nous confie-t-il. Car personnellement, Sébastian Copeland est fondu d'expéditions polaires.

«J'ai participé à une première expédition en 2005. Puis en 2006 et 2007 j'ai participé à deux saisons de recherche sur le navire brise-glace The Ice Lady Patagonia dans la péninsule Antactique. En 2008 j'ai effectué une expédition avec des enfants, toujours en Antarctique et en Arctique en 2009 (pour célébrer le centenaire de l'expédition de l'amiral Robert Peary en 1909). Ensuite j'ai traversé le Groenland du sud au nord en Kite ski et l'Antarctique d'est en ouest via deux pôles en 2011-2012. Le livre Antactica était est le fruit des milliers d'images recueillies durant mes voyages au pôle sud et ce livre Arctica en est le prolongement, le fruit de 140 jours de voyages en Arctique» explique Sebastian Copeland.

Pour Sebastian Copeland, ce livre est un hymne à la beauté de l'Arctique mais aussi un témoignage d'un monde sous tension, en plein bouleversement: «j'ai pris les meilleurs clichés parmi des des milliers. J'ai sélectionné des images qui généraient une forte réponse émotionnelle avec comme leitmotiv l'idée d'un monde qui se meurt».

lichens arctique

Car l'Arctique est plus que jamais en danger. «En plus de perdre de la superficie (de 28 à 21 millions de km2 dans les années 80 à 8 millions en 2012), l'épaisseur et la qualité de la banquise se dégrade très rapidement. Le volume de glace qui a survécu à au moins 5 étés de fonte est passé de 57% dans les années 80 à 7% en 2012. Hors, plus la glace est vieille, plus elle est ferme et dense. Lorsque les bulles d'air de la glace fondent et qu'elle se remplissent d'eau puis regèlent, la glace est beaucoup plus solide. Au contraire depuis quelques années la glace de la banquise tient moins longtemps et est de ce fait plus jeune, plus fragile. Les expéditions sont ainsi plus dures qu'avant du fait de de blocs de glaces qui se cassent et créent des murs difficiles à franchir» explique-t-il.

Pour les populations et les animaux de l'Arctique comme les ours blancs, le réchauffement climatique signifie également une période de chasse plus courte du fait d'une saison de gel écourtée (pour chasser, les ours blancs attendent les phoques près des trous d'air en hiver, chose impossible lorsque le dégel arrive).

Les conséquences du réchauffement climatique sont multiples et auront un impact majeur en Arctique et dans le monde : érosion du littoral (la côte recule de 13 mètres par an en Alaska), fonte du Perligésol (qui compromet la viabilité des routes et des voies ferrées), élévation du niveau de la mer (doublement du transfert des glaces du Groenland vers les océans de 196 à 2005).

Hors l'élévation du niveau de la mer pourrait compromettre certaines régions vitales pour l'avenir de l'humanité comme le Delta du Mékong qui produit 50% du riz de la planète.

«On en a peu parlé mais mais en 2010, la sécheresse a détruit 30% des récoltes de céréales de la Russie et des Etats Limitrophes, ce qui a conduit ces états à limiter leurs exportations. L'immolation d'un homme sur un marché tunisien pour protester contre la hausse des prix a conduit au printemps arabe. On sait peu également qu'entre 2006 et 2010, 60% des terres fertiles de Syrie se sont désertifiées entrainant la mort de 80% du cheptel» nous apprend Sebastian Copeland.

iceberg arctique

Peut-on sauver l'Arctique?

Rien n'est mois sûr car les scientifiques prévoient la disparition de la glace estivale d'ici 2035 soit une première en plus de 3 millions d'années.

Il est vrai que la terre a connu au cours de son histoire des périodes de glaciation et de réchauffement, mais ce qui caractérise notre époque c'est la vitesse de cette accélération qui pourrait conduire à des extinctions massives d'espèces ou des migrations animales et humaines à l'impact dévastateur.

«Dans un monde saturé d'impacts humains, c'est étrange d'aller là où il n'y a personne. Mais le monde rétrecit et les pôles qui paraissaient bien lointains hier sont aujourd'hui tout proches grâce aux progrès de l'aviation. Sans une prise de conscience commune des scientifiques des populations et des politiques, il sera bientôt trop tard, d'autant que les changements ne sont font qu'au rythme du décideur le plus lent. Ce livre tente de sensibiliser les lecteurs. Nous avons peu de temps!» conclue Sébastian Copeland.

Crédit Photo © 2015 Sebastian Copeland. All rights reserved

Informations pratiques:

arctica copelandArctica est un chouette cadeau de Noël à offrir à sa famille ou ses enfatns d'autant que les images sont accompagnés de textes très instructifs d'hommes d'affaires (Richard Branson), de scientifiques (Dr Andrew Weaver), du maire de Los Angeles (Eric Garcetti) ou de l'avocat de la cause Inuit (Watt Cloutier). 

Prix : 98 euros. Editeur: https://www.teneues.com/shop-int/arctica-the-vanishing-north.html

De belles photos extraites du livre sont exposées en ce moment à la gallerie Yann Arthus-Bertrand, 15 rue de Seine à Paris.

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