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L'interdiction des ordinateurs en cabine est-elle juste?

Les Etats-Unis puis le Royaume-Uni ont décidé d'interdire les ordinateurs portables et les smartphones à bord de vols ne provenance de certains aéroports du Moyen-Orient: un acte utile ou protectionniste? L'association de voyages d'affaires américaine ACTE s'interroge...

emirates telephonie mobile a380

Le Royaume-Uni a décidé de suivre les Etats-Unis en interdisant désormais les équipements électroniques de plus de 16cm de longueur, 9,3cm de largeur et 1,5 cm de profondeur pour les passagers voyageant au départ de la Turquie, du Liban, de la Jordanie, de l'Egypte, de la Tunisie et de l'Arabie Saoudite.  

De leur côté les Etats-Unis ont décidé d'interdire les ordinateurs, les tablettes, les caméras, les lecteurs DVD et les jeux électroniques. Seuls les équipements médicaux et les téléphones seront utilisés.

La possibilité de mettre des équipements explosifs dans des ordinateurs était connue depuis longtemps. De même qu'il est possible de miniaturiser de tels systèmes dans d'autres appareils.

Alors pourquoi prendre cette décision aujourd'hui?

Si des personnes mal-intentionnées veulent agir il leur suffira de prendre des vols en correspondance via d'autres destinations : un passagers en provenance du Moyen-Orient pourra prendre un vol vers un hub européen pour se rendre aux Etats-Unis. On voit donc que l'interdiction gênera plus les voyageurs normaux que les personnes mal-intentionnées...

Faut-il y voir un geste de protectionnisme?

Alors que les compagnies américaines ont critiqué le développement des compagnies du Golfe aux Etats-Unis ces derniers mois, cette mesure peut faire penser à certains à un acte de protectionnisme déguisé. En interdisant les ordinateurs à bord, les compagnies du Moyen-Orient qui ont beaucoup investi dans le service comme le WiFi en cabine vont être pénalisées en terme d'image.

Cela va par ailleurs mettre à mal l'image des pays affectés par cette interdiction alors que le tourisme a souffert dans de nombreux pays du Moyen-Orient.

L'interdiction américaine couvre 10 aéroports:   

    •    Queen Alia International airport (AMM),
    •    Cairo International airport (CAI),
    •    Ataturk International airport (IST),
    •    King Abdul-Aziz International airport (JED),
    •    King Khalid International airport (RUH),
    •    Kuwait International airport (KWI),
    •    Mohammed V airport (CMN),
    •    Hamad International airport (DOH),
    •    Dubai International airport (DXB), and
    •    Abu Dhabi International airport (AUH).

Emirates, Etihad, Turkish Airlines et Qatar Airways sont pénalisées

Emirates qui est basée à Dubai vole vers 12 villes aux Etats-Unis dont New York, Chicago, Washington, Los Angeles et San Francisco.

«Emirates peut confirmer que suite à la nouvelle directive de la Transportation Security Administration, les équipements électroniques plus grand qu'un smartphone (hors appareils médicaux), seront bannis des cabine du 25 mars 2017 au 14 octobre 2017» a confirmé la compagnie du Golfe. Cela s'applique à tous les passagers en provenance de Dubai au départ ou en transit.

Emirates demande à ce que tous les passagers enregistrent ces équipements en soute.

Etihad de son côté vole vers 7 villes aux Etats-Unis et applique des mesures similaires depuis Abu Dhabi de même que Qatar Airways qui appliquera ces mesures à partir du 21 mars depuis son hub de Doha.

L'association de BusinessTravel ACTE critique vis à vis de cette mesure

Plusieurs associations dont ACTE se sont montrées critiques vis à vis de cette mesure: «sans explications, le gouvernement des Etats-Unis a banni la majorité des équipements électroniques des cabines depuis certains aéroports du Moyen-Orient. Ils constituent les outils basiques des voyageurs d'affaires. Le Royaume-Uni a suivi et le Canada étudie une mesure similaire. Mais ces restrictions n'ont pas de sens. S'il y a une technologie terroriste, rien ne pourra empêcher quelqu'un de transporter cet équipement à Amsterdam et de prendre un vol vers les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Est-ce que le Département de la Homeland Security a connaissance d'une menace si importante qu'elle ne peut pas être partagée avec l'industrie des voyages d'affaires? Ou est-ce que ces restrictions font partie de nouvelles normes mondiales.. Cela présage de mauvaises nouvelles pour l'industrie des voyages. Combien de temps faudra-t-il attendre avant que ces mesures soient étendues aux vols depuis Paris ou Bruxelles vers les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Personne ne veut enregistrer ses ordinateurs ou tablettes en soute avec des informations cruciales des sociétés en soute ».

Le directeur d'ACTE a ajouté : «la première règle pour un voyageur d'affaires est de ne pas se séparer des choses essentielles comme des ordinateurs alors que des bagages sont perdus chaque jour…Peut-on imaginer la perte d'une semaine, d'un mois de travail et des informations confidentielles d'une entreprise suite à la perte d'un bagage? ». «Les voyageurs veulent la meilleure sécurité mais sans explications, ces nouvelles restrictions ne feront rien pour faire monter le scepticisme vis à vis de la perception des voyages d'affaires par le gouvernement. Les voyageurs veulent une sécurité moins réactionnaire et basée plutôt sur l'élimination des menaces potentielles avant qu'elles n'évoluent. Et ils veulent une explication» a déclaré Greeley Koch directeur exécutif d'ACTE.

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