Alors que la Côte d'Ivoire a connu une croissance record ces dernières années, elle veut faire du tourisme un moteur de développement…
La Côte d'Ivoire va mieux : elle a enregistré un taux de croissance de 9,8% en 2012 et de 9,1% en 2013.
Cette année le pays parie même sur une croissance à deux chiffres de l'ordre de plus de 10% a assuré le Ministre du Tourisme, Roger Kacou, lors de son passage à Paris.
Désormais le pays veut miser sur le tourisme afin de diversifier l'économie du pays basée en grande partie sur la culture du cacao (40% de la production mondiale), du café...
Mais l'actualité n'est pas très favorable alors que le virus Ebola laisse planer une menace sur le pays.
«Nous sommes très attentifs à la météo sanitaire régionale et nous avons pris très rapidement des mesures préventives : les frontières ont été fermés avec les pays touchés comme le Liberia et la Guinée et des mesures très strictes ont été prises dans les aéroports du pays pour contrôler les passagers. Nous avons par ailleurs donné récemment 1 million de dollar aux pays touchés par Ebola pour lutter contre l'épidémie» affirme le Ministre.
Malgré tout, certains craignent une arrivée de l'épidémie dans le pays ce qui a fait fortement progresser les cours du cacao ces derniers jours : heureusement les faits contredisent pour le moment ces cassandres et le pays reste épargné par l'épidémie.
Nouveaux vols en A380 vers Paris et liaisons directes vers l'Amérique?
Malgré cette actualité difficile, la stratégie touristique se poursuit avec une vision à long-terme : un code du tourisme a été récemment mis en place pour attirer les investisseurs étrangers et un fonds de développement dédié à ce secteur a été créé.
L'actualité est riche pour le pays dans le domaine touristique notamment au niveau de l'aérien. Air France s'apprête à positionner un A380 entre Paris et Abidjan en janvier 2015.
La compagnie Air Afrique va par ailleurs mettre en service en octobre 2014 deux bombardiers afin de développer les dessertes intérieures (San Pédro, Bouaké, Man Korkhogo et Odienné).
Face aux critiques des tarifs élevés entre l'Europe et la Côte d'Ivoire, le Ministre a indiqué que les prix des billets d'avion avaient baissé ces dernières années du fait de l'arrivée de la concurrence comme Corsair ou de compagnies du Golfe comme Emirates.
La Côte d'Ivoire s'attend par ailleurs à la certification de l'aéroport d'Abidjan pour pouvoir proposer dans le futur des vols directs vers l'Amérique du nord avec des compagnies américaines.
Au final même si le tourisme ne représente aujourd'hui que 1,5% du PIB, sa progression pourrait être exponentielle.
Objectif : 1,5 million de touristes en 2030...
Alors que le pays a accueilli 350000 touristes en 2013 il vise 500000 touristes en 2015, voire 1,5 million d'ici 2030.
Il est vrai que du fait de la croissance économique de nombreuses opportunités attendent les entreprises européennes et françaises qui s'y rendent en masse d'autant qu'Abidjan dispose de nombreuses infrastructures dédiées aux hommes d'affaires comme le palais des congrès (2800 places), l'auditorium de la fondation Félix Houphouët Boigny (4000 places) et les hôtels haut de gamme (Novotel, Pullman Hôtel Tiama, Sofitel…).
Pour les touristes, le pays surnommé la Perle de l'Afrique a de nombreux atouts à offrir qui restent encore méconnus comme ses réserves naturelles (Parc de Taï, parc de la Comoé, Parc du Banco, le Mont Nimba, la réserve d'Abokouamenko…), ses plages (550km) ou ses circuits touristiques autour du Cacao.
«Dans le cadre de notre plan quinquennal, nous voulons faire du tourisme un moteur de développement en pariant sur l'écotourisme, le tourisme culturel en plus du tourisme balnéaire. Car dans les clubs de vacances les touristes dépensent peu sur place, dans l'économie du pays...» explique le Ministre.
Malgré tout, l'Afrique de l'ouest reste encore le parent pauvre du tourisme alors qu'elle est située à seulement 6H de Paris.
Mais avec la forte croissance économique du continent africain prévue pour ces 10 prochaines années, les problèmes sanitaires pourraient bien disparaitre grâce à la hausse générale du niveau de vie. L'Afrique de l'Ouest pourrait alors devenir, comme l'Amérique Latine pour les américains, une destination tropicale prisée par les touristes européens...
