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Les hutongs de Pékin: la mémoire de la capitale de la Chine

Les hutongs de Pékin: la mémoire de la capitale de la Chine

Beijing (Pékin) est fière de l'architecture de ses vielles hutongs (ruelles) et nombre d’histoires se chuchotent sur ses anciens résidents. Découvrez avec nous la manière dont vivaient les habitants de Pékin jadis lors de cette promenade.

Il n'y a probablement rien de plus évocateur du «vieux Pékin» que ses charmants hutongs, bordés de maisons pittoresques avec cour. Et il n'y a pas de meilleur moyen de se faire une idée de la vieille ville que de se promener dans ces anciens passages. Mais vous devez faire vite, car les hutongs sont sur le point de disparaître remplacées par des immeubles d’habitations, du fait de l’évolution de la capitale chinoise.

Heureusement, quelques zones de hutongs autour de la ville ont été déclarées patrimoine à protéger et des efforts sont déployés pour les préserver. Nan Luogu Xiang est l'une des plus anciennes rues de Beijing, avec une histoire qui remonte à près de 700 ans. Elle constitue un excellent point de départ pour une promenade dans le quartier. Cette hutong, longue et toujours fourmillante d’activités, est encadrée d’éléments architecturaux de l'ère républicaine. Elle est en passe de devenir une nouvelle Mecque du divertissement. Les anciens bâtiments, avec leurs épais planchers en bois et leurs toits en bois arqués, parsemés de grandes fenêtres et de sources de lumière se transforment en cafés pittoresques, restaurants, bars et boutiques.

Il est difficile d’évaluer avec certitude le nombre de hutongs dans Beijing, mais, selon un vieux dicton populaire chinois, « il y a en plus que de poils sur un bœuf », ou en d'autres termes, un nombre infini. Les hutong remontent à la dynastie des Yuan, entre 1271 et 1368, quand Kublai Khan construisit sa capitale à Dadu, à l'emplacement actuel de Pékin. Le mot hutong viendrait de l'expression mongole hong tong, qui signifie "puits".

L’intérêt majeur d'une promenade à travers un hutong est la recherche des détails architecturaux pittoresques qui peuvent en dire long sur les anciens résidents: il est donc recommandé d'apprendre quelques fondamentaux historiques avant de se plonger dans le passé.

À l’époque impériale, il y avait une stricte hiérarchie déterminant le style de construction, les dessins et l’architecture des maisons. Il y a entre deux et quatre linteaux au-dessus de la porte de chaque demeure, parfois ornées de caractères chinois favorisant les bons augures. Les familles modestes avaient deux linteaux, les riches quatre. Les riches maisons ont également des mousquetons décoratifs aux portes, des heurtoirs en laiton en forme de cymbales, et des revêtement sous la forme d'une grenade, un symbole populaire en raison de ses nombreuses graines, qui représentent les enfants.

Pendant votre promenade, notez l’esthétisme des menduns sculptés (porte de pierre) qui encadrent l'entrée de chaque cour. Le but d'un mendun est de soutenir les essieus de la porte. Ces pierres nous informent à propos du statut de la famille qui y vivait. Il existe essentiellement deux formes, rondes et rectangulaires. Et plus la porte de pierre est grande, plus la personne qui y réside est importante.

De nombreuses maisons ont été détruites pendant la Révolution culturelle de 1966 à 1976, époque à laquelle de nombreuses familles vivaient entassées dans les cours. En conséquence, il est souvent difficile de s’imaginer la magnificence d’autrefois de ces maisons, mais on s’en fait une idée au travers des nombreuses maisons restaurées, où résidaient des personnes célèbres et qui ont été transformées en musées.

Dirigez vous vers le nord le long de Nan Luogu Xiang, et prenez la peine d’explorer les hutongs qui vous entourent. Beaucoup de passages portent des noms de bons augures, alors que d'autres représentent les métiers et les produits qui animèrent autrefois la vie de ces étranges ruelles. Entrez par la rue principale depuis le  sud en marchant sous les couleurs vives du pailou (arcade) à Di'anmen Dong Dajie. Remontez la rue vers le nord sur une courte distance et vous arriverez à Fuxiang Hutong, qui signifie prospérité. Tournez à gauche et marchez jusqu'au n° 1, où vous trouverez de vieilles maisons. La beauté de la porte a été altérée, les caractères chinois peuvent difficilement y être lus. Observez le mendun avec ses lions, et ses deux linteaux.

Retournez sur vos pas et traversez Nan Luogu Xiang puis entrez dans le Chaodou Hutong (Haricots Fris) de l'autre côté de la rue. Le n° 77 possède deux grandes pierres de protection dans l’embrasure de la porte. Une plaque en marbre blanc sur le mur identifie cette ancienne maison comme celle du prince Seng de la dynastie Qing, ainsi appelé après l'écrasement de la rébellion de Nian. Comme beaucoup des cours des maisons du quartier, celle-ci avait un écran de protection à l'intérieur pour préserver du malheur et du mauvais oeil. « Il a été déplacé il y a des décennies pour faire place à une cuisine », me dit une vieille femme. « C'était vraiment beau ».

En vous dirigeant à nouveau vers le nord sur Luogu Nan Xiang, vous arriverez à un petit magasin proposant des coupes papiers traditionnels pour un prix de CNY1 (0.09€). « Les plus bas prix du monde », proclame un écriteau sur la fenêtre. Au n° 147 de l'autre côté de la rue vous trouverez des sceaux chinois sculptés, des affiches et des bibelots. « Nous avons ouvert en 2001, avant que la rue ne devienne célèbre », explique le propriétaire de l'immeuble. Il regrette les changements de ces dernières années, malgré l'augmentation de ses ventes. « Ils n’auraient pas dû permettre à un si grand nombre de bars et de cafés d’ouvrir ici », dit-il, expliquant que la rue devrait exploiter son potentiel culturel.

La prochaine ruelle à votre droite est Banqiang Hutong. Tournez à droite et descendez à l'hôtel Lu Song, l'ancien domicile d'un porte étendard mongol, et, plus tard, celui du redoutable chef de la sécurité de Mao Zedong, Kang Sheng. C'est désormais un agréable hôtel de style chinois. Juste à côté vous verrez La Source, un restaurant populaire du Sichuan situé dans une cour de maison traditionnelle. On dit que ces deux maisons faisaient partie de la demeure du Prince Seng, cela donne une idée de son étendue, avant d'être morcelée durant la Révolution culturelle.

Retour à Nan Luogu Xiang, sur votre droite. Dans l’angle, le Passby Bar, premier restaurant du quartier, ouvert en 1999, et qui a amorcé la renaissance de la rue. Le Passby intègre un magasin qui vend  des T-shirts décorés de motifs stylisés chinois. En face, une petite librairie, propose des livres sur la culture chinoise (avec quelques ouvrages en anglais), des cartes postales, des affiches, et un tas d’objets bon marché.

Le prochain arrêt est Mianhua Dong (Est coton) Hutong, qui est l’un des plus intéressants vestiges culturels . Marchez jusqu'au n° 15, où vous verrez une plaque blanche sur un mur gris, présentant le bâtiment comme un site protégé. Entrez et tournez à gauche vers la voûte de briques sculptées délicatement. La grande structure combine les styles architecturaux chinois et occidentaux avec des sculptures de fleurs, d’animaux et autres symboles de bon augure. Ce fut l'ancienne résidence d'un général de la dynastie Qing.

Retournez sur vos pas et traversez Nan Luogu Xiang vers Maoer Hutong (chapeau). Au n° 6 vous trouverez une maison rénovée avec un mendun moderne, trônant sur la porte, au-dessus duquel est peinte dans des couleurs vives une scène de Guilin en karst. Il y a aussi une grande grue, symbole de longévité.
Au n° 11, vous verrez une jolie paire de menduns en marbre, malheureusement, les petits lions qui décoraient autrefois le mendun ont presque disparus. Les côtés sont décorés avec un dragon, un tigre, un singe et un qilin, animal mythologique. Les deux grosses pierres sur les côtés de la porte étaient utilisées pour grimper sur les chevaux qui autrefois sillonnaient les rues.

L'ancienne maison de Wan Rong, qui a été l'épouse de Puyi,  a été rendue célèbre par le film de Bertolucci: Le Dernier Empereur. Elle est située  au n° 15. Promenez vous dans le jardin où vous verrez une vieille porte en bois avec des sculptures élaborées sur le dessus, en forme de fleurs et de feuilles. A l'extérieur, le mur est recouvert d'un slogan décoloré de la Révolution culturelle: « Vive le triomphe des idées de Mao Zedong », témoignage rare de l’histoire récente du pays.

Revenez vers Nan Luogu Xiang et tournez à gauche. À l'angle se trouve le café Sandglass, l'une des plus anciennes maisons de cette rue. De nombreuses plantes à l'entrée donnent un aspect bucolique à l’ensemble. L'intérieur est rustique, avec de simples tables en bois et de vieux canapés. Le propriétaire, un photographe de Mongolie intérieure, affirme que la maison a également appartenu aux parents de l'ex-impératrice Wan Rong.

A côté, vous trouverez le Xiao Xin's Café, un autre endroit douillet. Remarquez le miroir sur la porte, censé repousser le mal. A côté, le Zha Zha's Café, avec des caractères chinois signifiant « pie » sur la porte, et juste après, il y a un magasin qui vend des cahiers faits à la main, suivi d’un petit salon de thé. Au n° 65 siège Plastered 8, qui distribue une grande variété de T-shirts avec des motifs chinois impertinents.

Tournez à droite au Houyuan Ensi Hutong et visitez le n° 13, l'ancien manoir de l'écrivain Mao Dun, qui est maintenant un musée mémorial. La maison offre la possibilité de vagabonder librement autour d'une cour bien restaurée. Le n° 7 est la gigantesque maison d'un prince Qing, qui a été par la suite le centre de commandement du général Tchang Kaï-chek. D’un simple coup d'oeil on voit que l'intérieur de ce complexe était autrefois composé de jardins tranquilles. C'est maintenant le site de la Youhao Guest House, qui est malheureusement fermé aux visiteurs.

De l'autre côté du hutong de Nan Luogu Xiang on trouve Hei Zhima Hutong (Sésame noir). Une ballade au bas de cette ruelle, vous amènera au n° 13, l'ancienne maison du maître Kui Juin, un ministre de la justice sous la dynastie Qing.

Lorsque vous aurez terminé cette promenade, prenez une pause pour vous rafraîchir ou manger dans un des nombreux restaurants, et prenez place à une fenêtre pour regarder la vie de la rue. Vous apprécierez sûrement les produits remarquables du magasin Wenyu Nailao (situé au n° 47), dont la spécialité est une sorte de yaourt appétissant, fait avec du lait et du sucre, mais cuit au lieu d’être fermenté. Ensuite, après avoir repris des forces, continuez à explorer les hutongs des environs par vous-même.

Vieille ville,  nouvelle vie

Plusieurs autres sites historiques ont également connu un second souffle au cours des dernières années. Un des plus remarquable est Nanxincang, le plus ancien grenier de Chine, qui a été construit pendant la période Yongle (1403-1424). Ce site historique est maintenant l'un des plus populaires lieux de divertissement de Beijing, avec des galeries d'art, une boutique de livre audio, une maison de thé et un grand nombre de bars et de restaurants. Les impressionnants greniers de ce quartier (dix ans plus jeunes que la Cité Interdite) étaient autrefois au nombre de 300 et datent de la période impériale, les autres ont tous disparu.

Les ruines du parc de la dynastie Ming et son mur, parallèle au Chongwenmen Dong Dajie, ainsi qu'une partie du vieux mur intérieur de la ville de Beijing ont été  reconstruits à partir des briques originelles, arrachées des décennies auparavant quand le mur a été démoli. Cette section du mur habillement reconstruite a été transformée un espace vert avec des petits chemins, où les habitants promènent leurs chiens, pratiquent des arts martiaux jouent aux cerf-volants ou avec leurs enfants.

Les ruines du mur du parc Impérial longent la voie nord-sud de l'ancienne cité impériale, le long de l'actuelle Heyan Nan Dajie. Le mur a été érigé en 1272 sous la dynastie Yuan. Le parc de trois kilomètres, parsemé de gingkos, saules pleureurs,  bambous,  noyers, grenadiers, magnolias, et pruniers en fleurs, est un bel endroit pour se promener. L‘intérêt historique réside dans les fondations de l'ancien pont Dongan partiellement visible, également construit sous le règne de l'empereur Yongle.

Il y a eu des échecs aussi dans la réhabilitation du patrimoine. Les lacs cachés, autrefois idyllique et emprutns de serenité de l'époque desprinces Qing, où eunuques et fonctionnaires de la cour se promenaient, ont été remplacés par de vulgaires bars éclairés au néon et par une circulation monstre qui aurait pu  être maintenue à distance.

Tous les hôtels sont complets
 
Si vous souhaitez réserver une chambre d'hôtel pour les prochains Jeux Olympiques de 2008 à Beijing, c’est trop tard : il n'y a plus de chambre libre. Les grands hôtels de la ville, même ceux qui sont encore en construction, affirment que leurs chambres ont été réservées depuis longtemps: leurs  listes d'attente sont très longues. Cecilia Lui, directrice des relations publiques au Peninsula Palace Beijing, dit qu’ en tant qu’hôtel olympique, elle a réservé deux tiers de ses chambres pour le Comité Olympique, le reste étant attribué aux sponsors et à quelques clients privilégiés.

C'est la même histoire pour les hôtels qui ont ouvert l'an dernier et pour ceux qui ouvriront dans les prochains mois et entrés en service trop tard pour être désignés commehôtels olympiques. Certains disent que leurs chambres étaient réservées dès le mois de janvier de cette année par des entreprises, en dépit de la tarification supérieure à la normale. Les hôtels à bas prix, qui sont normalement à 40$, ont triplé voir quadruplé leurs tarifs, ce qui signifie qu’une chambre basique dans un hôtel banal coûtera désormais de 125$ à 250$ la nuit. Il est même probable que beaucoup de ces chambres seront occupées par les fans des Jeux Olympiques.

Un consultant occidental, qui travaille avec les sponsors olympiques, a déclaré: « Cela va être difficile ». Il prétend que la situation pourrait être plus compliquée qu'à Sydney ou Athènes, vu que Beijing n'aura pas autant de locaux disponibles à la location d'appartements. « A Sydney et Athènes, un grand nombre de personnes ont quitté la ville durant les Jeux olympiques. Ce ne sera pas le cas à Beijing ».

Xu Lin de chez Variarts, une société basée à Pékin spécialisée dans les voyages à travers la Chine, affirme que son entreprise a réservé des appartements vides et des appartements de luxe autour de la ville et prévoit de les louer à des groupes. Ell envisage également d'organiser des locations de maisons pour les particuliers. Elle suggère à tous ceux qui cherchent une chambre d'hôtel à Pékin de trouver d'autres solutions en ligne, tels que des hôtels avec deux étoiles ou moins, des locations d'appartements ou de maisons.

The China Guide (thebeijingguide.com), une petite entreprise américaine, organise l'hébergement dans des familles locales en appartements pendant les Jeux Olympiques, avec des prix par chambre allant de 150$ à 400$ la nuit pour un maximum de quatre personnes. Les prix comprennent la lessive, le ménage quotidien et parfois la connexion à internet. Les chambres sont souvent au cœur des hutongs, à proximité des transports publics desservant les sites Olympiques ou à proximité même des ces sites. Ainsi les visiteurs pourrontt  s’immerger totalement dans une famille chinoise et partager leur engouement pour les jeux olympiques.

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