Parmi les 10 premiers aéroports français, Nantes et Toulouse ont affiché d’excellentes performances en 2017. Alors que les assises de l’aérien vont débuter le 20 mars, les aéroports visent à faire entendre leur voix…
Nantes a connu la plus forte progression parmi les 10 premiers aéroports français en 2017 avec un taux de croissance de 14,9%.
Nantes reste le 9ème aéroport français avec 5,489 millions de passagers mais rattrape son écart avec Bordeaux.
La performance de Toulouse est quasiment identique sauf que l’aéroport enregistre bien plus de trafic : Toulouse affiche un taux de progression de 14,6% pour 9,264 millions de passagers et se classe en 5ème position nationale.
Si cette forte croissance se poursuit, Toulouse pourrait même dépasser Lyon prochainement pour prendre la 4ème place. Le trafic à Lyon a pourtant très satisfaisant en 2017 avec une hausse de 7,6% (10,280 millions de passagers) quasiment identique à celle de Bordeaux (+7,7%, 6,223 millions de passagers), Bâle-Mulhouse (+7,9%, 7,884 millions de passagers) ou Nice (+7,1%). Roissy a tiré son épingle avec une croissance cependant moindre de 5,4% mais reste très loin devant en terme de trafic avec 69,471 millions de passagers.
Alors que la privatisation d’aéroports de Paris se prépare les bons chiffres de Nantes et Toulouse montrent que le passge au secteur privé peut être au service du développement des aéroports.
Les aéroports de Nantes Atlantique, Saint-Nazaire Montoir et Lyon sont gérés par la société Vinci tandis que l'aéroport de Nice est géré par un consortium associant Atlantia-EDF Invest-aéroport de Rome.
De son côté, l'aéroport de Toulouse a vendu 49,99% de son capital au consortium chinois Casil Europe (associant le fonds Friedmann Pacific AM et l’entreprise d’Etat Shandong Hi-Speed Group). La privatisation n'est cependant pas toujours simple.
Récemment le consortium Casil a été accusé de pontinner la trésorerie de l'aéroport et l'Etat a annoncé qu'il ne vendrait pas sa part de 10,1% au consortium pour qu'il ait la majorité du capital.
Des rumeurs ont courru sur le désengagement possible du consortium et Vinci, Eiffage et fonds d’investissement ont été contactés par Bercy pour racheter les parts de Casil si vente il y a. Mais le directeur du fonds Europe, Mike Poon est venu à Toulouse pour assurer qu'il n'était pas vendeur.
Des aéroports en forte évolution
Avec la libéralisation du marché, le développement des low-costs, le développement de liaisons long-corriers en région, le visage des aéroports français a fortement changé ces dernières années
« Il y a eu deux révolutions ces dernières années, l’arrivée des compagnies low-costs et la transformation des aéroports français qui ont adapté leurs capacités et ont investi. La France était à l'époque l’un des seuls pays à ne pas avoir de compagnie low-costnationale , les aéroports ont du convaincre les compagnies de venir dans un marché très concurrentiel » note Thomas Juin président de l'UAF.
Les assises du transport aérien vont débuter à partir du 20 mars jusqu'en septembre et sont un enjeu important pour les aéroports français qui veulent mettre en avant leurs exigences envers l'Etat.
Des assises du transports aérien pour améliorer la performance des aéroports français
« Ces assises sont très attendues. Les aéroports français sont en retrait en terme de croissance par rapport à nos voisins comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne. Cet écart ne profite pas aux territoires, le cadre français n’est pas suffisamment adapté aujourd’hui. Avant les aéroports étaient des infrastructures et des monopoles, aujourd’hui ils sont en concurrence et doivent convaincre les compagnies aériennes car ils sont dans un marché ouvert. L’aspect fiscal doit être revu alors qu’il ajoute 15 à 20 euros au prix de chaque billet d’avion. La libéralisation a profité au marché aérien mais n’a pas permis une harmonisation fiscale » note Thomas Juin.
En terme de développement justement, l’Union des Aéroports Français a pointé que la croissance 2017 du trafic des aéroports de français de l’ordre de 5,7% en 2017 a été inférieure à celle des aéroports de l’Union Européenne.
Des low-cost qui comptent de plus en plus en terme de trafic
La libéralisation a en tous les cas fortement profité aux low-costs qui comptent désormais pour 56,99% du trafic en France soit 59,136 millions de passagers contre 53,040 millions l’an passé.
Il est à noter que les compagnies françaises se sont réveillées sur ce marché à l’image d’Air France qui a fortement développé Transavia ou du groupe Dubreuil qui a lancé sa low-cost long-courrier French bee.
Comme Air France, les grandes compagnies européennes sont désormais d’importants acteurs sur ce marché : British Airways avec Vueling et Lufthansa avec Eurowings.
Car désormais en terme de trafic court et moyen-courrier en Europe, les low-costs font la plus et le beau temps. L’aéroport de Beauvais qui a connu une croissance exponentielle ces dernières grâce à Ryanair en a fait les frais avec la baisse de régime de Ryanair.
Il a enregistré la moins bonne performance du top 10 des aéroports français avec une baisse de son trafic de 8,8% pour 3,647 millions de passagers.
Hormis l’importance des low-costs, le développement des liaisons long-courriers directes est également devenu crucial pour le développement des territoires. A ce titre, le trafic hors Schengen a progressé plus rapidement que le trafic Schengen en France en 2017 avec une hausse de 7,6% contre 5,9%.