Air France prévoit d'assurer 48% de son programme de vol mardi 23 septembre avec un taux de grévistes de 57%.
Malgré les propositions de la direction de suspendre le projet de Transavia Europe et d'accélérer le développement de Transavia France, les syndicats ont décidé de poursuivre le mouvement de grève.
5 syndicats (la CGT, le SNPC-FO, l'UNAC, l'UNSA et SUD-Aérien) ont soutenu les syndicats de pilotes en demandant «le retrait sans conditions du projet de Transavia Europe, synonyme de délocalisation de nos emplois».
Pourtant la direction d'Air France avait fait d'importants efforts ce jour, ce qui laissait augurer la fin de la grève.
«Le développement européen de Transavia suscitait des questions. Nous avons donc décidé de suspendre le projet Transavia Europe jusqu'à la fin de l'année. Nous accélerons par ailleurs le développement de Transavia France...Les motifs de cette grève ont disparu ou alors ils sont ailleurs...» s'est étonné Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM.
« Pour rester dans la course européenne, nous n'avons pas d'alternative au développement rapide de Transavia. Nous nous donnons aujourd'hui les moyens de l'expliquer et d'accélérer sa croissance à partir de la France. Le Groupe Air France-KLM réaffirme son objectif d'atteindre plus de 100 avions Transavia à horizon 2017 » a-t-il ajouté.
La direction a par ailleurs mis en avant la possibilité de dénoncer l'accord de création de Transavia en cas de poursuite du blocage: «l'exigence des organisations pilotes d'utiliser, sur le réseau Transavia, des pilotes Air France aux conditions Air France et de remplacer les 44 Boeing 737 existants par des Airbus A320, conduirait inévitablement Transavia France à l'échec. Les solutions de compromis avancées par la direction ont toutes été rejetées. Dans ces conditions, si les organisations pilotes ne rejoignent pas le projet dans les modalités économiquement et socialement acceptables qui leur ont été proposées, la direction sera contrainte d'entamer la procédure de dénonciation de l'accord de création de Transavia France (signé en 2007). Cet accord limite aujourd'hui le développement de Transavia France ; sa dénonciation permettra la mise en œuvre accélérée du projet».
Frédéric Gagey a quant à lui demandé aux salariés de reprendre le travail : « ces décisions doivent permettre de ramener la sérénité au sein de l'entreprise et de mettre un terme à ce mouvement de grève qui n'a que trop duré pour la Compagnie, pour ses clients et pour tous ses salariés.»
De son côté le syndicat SNPL a appelé à manifester le mardi 23 septembre.
Au final les deux parties ont intérêt à trouver au plus vite une solution, il en va de la survie de la compagnie.
Car la grève a des effets très négatifs : elle conduit à un surcroit d'activité chez les concurrents d'Air France, fait fuir les clients, nuit à l'image de marque de la compagnie et diminue la rentabilité d'Air France.