La compagnie franco-néerlandaise parie plus que jamais sur les riches touristes américains pour faire croître ses revenus et devrait postuler à la privatisation de TAP…
Pendant que l’économie européenne fait du surplace empêtrée dans la guerre, des prix de l’énergie élevée et une suradministration, l’économie américaine poursuit sur sa croissance.
La dérèglementation mise en place par l’administration Trump devrait contribuer à accélérer la croissance en 2025 comme l’a fait Javier Milei pour l’Argentine. Par ailleurs la fin de la subvention de la guerre en Ukraine devrait apporter un surcroît d'argent dans l'économie réelle aux Etats-Unis.
C'est sans doute pourquoi, lors de la présentation des résultats Benjamin Smith a été très optimiste envers le potentiel américain.
« C’est incroyable ce que les américains paient pour venir ici, si vous prenez en compte le coût d’un séjour à l’hôtel Bristol » a-t-il déclaré au Financial Times. Les riches touristes ont ainsi remplacé en partie les voyageurs d’affaires pour les billets les plus chers. Selon Air France, les yields ont augmenté de 25 % pour les passagers des Etats-Unis entre 2018 et 2024. La compagnie parie ainsi de plus en plus sur les touristes aisés.
La compagnie va lancer une nouvelle cabine Première ce mois et a su convaincre les analystes financiers alors que son action s’est envolée de plus de 15 % hier. Les résultats ont dépassé les attentes mêmes si le profit net a été divisé par 2 à 489 millions d’euros.
La baisse a été due à une moins forte fréquentation que prévue à Paris du fait des Jeux Olympiques ainsi que des problèmes de coûts opérationnels chez KLM. Le groupe a également dû faire face à l’augmentation des charges aéroportuaires, à l’augmentation des coûts salariaux, à l’effet de mix de capacité et à la « premiumisation de la cabine ».
Le chiffre d’affaires a cependant été en hausse de 4,8 % par rapport à 2023 à 31,5 milliards d’euros.
Alors qu’Air France-KLM est entrée au capital de SAS l’an passé, la compagnie pourrait bien s’immiscer dans celui de TAP cette année. La compagnie portugaise doit être privatisée vers la fin de l’année. Le groupe Lufthansa postule également.
Pour 2025, le groupe prévoit une capacité en hausse de 4,5 % et a confirmé ses engagements pour 2026-2028 soit notamment une marge opérationnelle supérieure à 8 %.
A la fin de l’année 2024, le groupe comptait 27 % d’avions de nouvelle génération et prévoit d’atteindre un taux de 80 % d’ici 2030. La compagnie a intégré 41 avions dans sa flotte dont 8 A350 et en a retiré 18 avions dont 2 A380.