A la loi Le Meur, s’ajoutent désormais de nouvelles règles dans de nombreuses villes qui compliquent la location d'Airbnb, de meublés touristiques. La France se distingue encore une fois par une hausse de la fiscalité et de la réglementation au risque de tuer l’offre…
Airbnb et les plateformes de location ont permis à de nombreux voyageurs de découvrir une autre manière de voyager. Mais Airbnb a connu les rançons de son succès notamment une professionnalisation des offres, certains loeurs en faisant un véritable business.
Des villes notamment étrangères ont été submergées de location comme Barcelone qui a mis en place des restrictions de l’offre.
En France la loi Le Meur l’an passé met en place des contraintes et des taxes qui pèsent sur les petits propriétaires pour qui souvent Airbnb est un complément de revenu indispensable.
Ainsi la loi réduit l’abattement fiscal Airbnb de 50 à 30 % alors que pourtant louer en meublé touristique prend beaucoup de temps et d’argent en cas de casse. La loi réduit également de 77700 à 15000 euros le plafond des revenus locatifs pour bénéficier de cet abattement, ceci pour les logements non classés.
Les logements classés ont pour leur part l’abattement réduit de 71 à 50 % et le plafond des revenus abaissé de 188700 à 77700 euros. La loi permet également de réduire la durée de location des Airbnb à 90 jours par an.
Au final l’État et les villes s’arrogent ainsi plus d’impôts et plus de pouvoir sur les propriétaires ceux-ci étant à la merci des critères mis en place pour classer les biens.
Certaines villes ont décidé de profiter des nouvelles possibilités offertes par la loi et même aller plus loin. Marseille par exemple la ville bobo par excellence dirigée par un élu socialiste a décidé de réduire à 90 jours la durée de location d’une résidence principale en Airbnb contre 120 jours actuellement. Cette mesure sera applicable à compter du 1er janvier 2026. En cas de dépassement une amende de 15000 euros sera appliquée.
Parallèlement les locataires qui souhaitent louer leur résidence secondaire en meublé de tourisme doivent désormais créer un autre logement à vocation familiale. Marseille devient ainsi l’une des villes les plus strictes en terme de logements Airbnb mais aussi et toujours l’une des mois sûres de France.
Le maire ne devrait-il pas plutôt se concentrer sur ces problèmes d’insécurité mais aussi sur les problèmes économiques, la ville ayant un PIB par habitant très bas par rapport aux grandes villes françaises (voir l'étude des maires de France) et avec de plus un important taux de chômage (9,5%)?
Sur la façade Atlantique l’humeur est également à la réglementation.
La ville de Saint-Malo a également mis en place des mesures drastiques. « Un nouveau logement de courte durée ne peut être autorisé que si un autre propriétaire se retire. Sans cette mesure nous aurions vidé le centre historique de ses habitants » a-t-il déclaré au JDD.
Sur l’île d’Oléron, une aide de 10000 euros encourage les propriétaires à remettre en location leurs biens sur le marché de la location longue durée.
A Royan, non loin il faut désormais demander une autorisation à la mairie pour pouvoir louer son logement en Airbnb. Là encore l’administration prend des droits sur la propriété. Au final ces mesures risquent avant tout de réduire drastiquement l’offre et faire augmenter les prix des logements Airbnb déjà très chers en France par rapport à d’autres pays.
Les touristes fans d’Airbnb pourraient donc opter pour un autre pays que la France lors de la planification de futurs séjours. Ils se posent le problème de la baisse des revenus pour certaines familles qui comptent sur la location Airbnb pour boucler les fins de mois difficiles.
Par ailleurs même si le marché locatif est tendu dans certaines viles on note un appauvrissement très net des Français notamment en région parisienne, où les logements se louent désormais bien plus difficilement dans certaines parties de la petite couronne pourtant riches traditionnellement.
Les lois récentes comme les DPE, les interdictions de louer sont en train de tuer le marché locatif. Alors au final si la pauvreté des Français s’accélère, louer un logement aux riches touristes américains sera peut-être la seule alternative pour des milliers de petits propriétaires.
Cette paperasserie aura un impact sur l'économie des meublés de tourisme et leur compétitivité à l'international
Toutes ces réglementations ne font au final que renforcer l’emprise administrative sur l’économie, une emprise qui nous conduit tout droit vers une économie de stagnation.
Au premier trimestre le pays a été en quasi stagnation avec 0,1 % de hausse du PIB du fait d’une faible consommation des ménages et d’investissements en berne. La Banque de France a désormais revu à la baisse ses prévisions de croissance de 0,9 à 0,7 % pour 2025.
Face à des pays comme la Suisse ou Singapour, la France perd chaque jour un peu plus de compétitivité avec ces réglementations qui s’ajoutent sans fin...
Pour les touristes français et étrangers, toutes ces règles auront un impact : une diminution de l’offre de meublés touristiques et une hausse très forte des tarifs, ce qui abaissera fortement l’attrait des meublés français et leur compétitivité par rapport à d’autres pays.