L’édition 2025 du festival Cognac Blues Passion a commencé fort avec Robert Finley, Barbara Hendricks et Earth Wind & Fire…
Il suffit parfois de faire quelques centaines de kilomètres pour voyager à l’autre bout du monde. Les spectateurs présents à l’île Madame pour la première soirée du festival Blues Passion ont eu la chance d’écouter les meilleur du blues électrique de Chicago avec le groupe du Chicago Blues Summer.
Ces excellents musiciens ont mis du rythme à la soirée grâce à des chanteurs hors pair, un batteur qui donnait le ton et un guitariste talentueux.
Barbara Hendricks la célèbre soprano a totalement changé l’ambiance en berçant les spectateurs via des envolées oniriques.
Mais le clou du spectacle était sans doute la performance de l’incroyable Robert Finley, la surprise, sinon la star de cette soirée.
Son énergie débordante et son talent le classent parmi les plus grands. Il a tout donné à 71 ans avec son excellent guitariste au son mi blues, mi grunge. Un duo épatant qui fera sans doute date dans le festival.
Ce chanteur originaire des bayous de Louisiane a su renaître comme un phœnix après une série de catastrophes. En effet alors qu’il perdait la vue il a dû abandonner son job de charpentier, a divorcé puis a dû revendre sa maison. Son mobile home racheté suite à ces évènements a ensuite été détruit dans un incendie.
Il a alors décidé de jouer le tout pour le tout en faisant la manche dans la rue et en jouant dans quelques bars locaux. Il a été remarqué par Timothy Duffy qui l’a propulsé sur le devant de la scène avec l’album Age Don’t Mean a Thing avant de participer à America's got talent où il est arrivé en demi-finale.
Il est impossible de décrire l’ambiance survoltée qu’a su mettre sur scène ce jeune home de 71 ans au look branché du bayou avec sa veste brillante, ses santiags et son chapeau de Cow Boy.
Jeudi l’ambiance a été moins bluesy avec l'énergique Jessie Lee & The Alchemists, l'interview showcase du jeune chanteur français de blues Théo Charaf et le funk de Keziah Jones qui pour son retour, avait branché le volume au maximum.
Le groupe français No Money Kids a su faire danser le public avec une bande son très rock avant l’apothéose d’Earth Wind & Fire et ses tubes universels comme September ou Boogie Wonderland. Earth Wind & Fire a vendu 25 millions de disque et a reçu 6 Grammy Awards grâce à ses créations, mélanges de funk, de soul, de jazz de soul et de pop.
Al McKay, l’un des membres originaux des Earth Wind & Fire a eu la bonne idée de faire revivre les compositions du groupe originel.
Al McKay a été le guitariste du groupe pendant sa glorieuse époque de 1973 à 1981.
Al McKay et ses musiciens ont réussi à retranscrire l'ambiance l'époque sur scène avec son show à la Broadway et ses nombreux musiciens "groovy".
Le son originel du groupe a été plutôt bien respecté avec notamment d'excellents chanteurs.
La suite n'a pas déçu les spectateur.
Vendredi Thomas Dutronc était en vedette en première partie de soirée dans un show très détendu où les membres ont trinqué au cognac. Son concert a mis le sourire aux lèvres du public avec ses chansons aux tonalités plus pop que jazz.
La soirée s'est poursuivie avec le talentueux chanteur américain Michael Kiwanuka, l'autre excellente surprise de ce festival avec Robert Finley. Il fait d'ailleurs partie comme lui du label de Dan Auerbach. Ses mélodies, sa voix envoûtantes et ses choristes talentueux ont fait planer le public.
Cet artiste britannique est l'un des plus brillants de sa génération. Il a reçu le prix Mercury du meilleur album anglais en 2019 pour son album Kinawuka et vient de sortir Small Change l'an passé, son 4ème album studio.
Roxane une jeune chanteuse suisse a montré l'étendue de son talent et sa voix puissante lors d'une interview. Elle a chanté quelques chanson en mode acoustique accompagnée de sa seule guitare folk : quelques instants dans bonheur dans ce monde de brutes.
Samedi, le vrai blues était à l'honneur avec un guitariste qui a joué avec les plus grands : Robert Cray.
Au delà ses solos exceptionnels, les spectateurs ont pu admirer un chanteur hors pair sachant faire vibrer l'âme du blues. Le concert a eu beaucoup de succès: la boutique du festival a été dévalisée et je n'ai pas pu acheter l'un de ses albums : dommage car ils sont assez rares à trouver chez les disquaires.
Jalen Ngonda a suivi dans un tout autre genre musical en entraînant le public dans une soul à la Marvin Gaye.
Enfin Ibrahim Maalouf a clôturé en beauté le festival en mettant une ambiance incroyable. Hormis ses talents de trompettiste, Ibrahim a su montré qu'il était aussi un showman et un animateur hors pair.
Qui aurait pu croire qu'un joueur de trompette pourrait attirer les foules? Par son énergie, son entrain, son animation, Ibrahim a su convaincre le public.
Tout le stade dansait et chantait à l'unisson pour la première et dernière fois, comme pour saluer, un festival à la programmation à la fois variée et exceptionnelle!
Plus d'informations: https://bluespassions.com/
Crédit photos : BusinessTravel.