La IATA avait prévenu que si rien n'était fait pour le secteur, les compagnies aériennes allaient devoir licencier en masse. La vague de licenciement a débuté en Europe chez SAS, Norwegian, Icelandair, Ryanair, British Airways, Wizz Air et même chez les constructeurs comme Airbus…
En Europe, la compagnie scandinave SAS vient d'annoncer une triste nouvelle. Elle estime qu'elle pourrait licencier 5000 personnes sur un total de 11000 soit presque la moitié de ses effectifs.
SAS devrait supprimer 1900 jobs en Suède,1300 postes en Norvège et 1700 postes au Danemark.
Autant dire qu'il s'agit d'un véritable drame pour les employés de cette compagnie.
Le CEO de la compagnie Rickard Gustafson estime que la demande sera moins forte cette année et en 2021 et que le retour à la normale n'aura pas lieu avant 2022.
4700 postes en danger chez Norwegian
De son côté Norwegian a prévenu qu'elle pourrait manquer de cash à partir de la mi-mai et a indiqué qu'elle pourrait supprimer 4700 postes alors que 4 entreprises suédoises et danoises du groupe ont fait faillite.
Ces entreprises employaient des pilotes et des hôtesses/stewards.
La compagnie a par ailleurs supprimé tous ses contrats d'employés européens et américains.
Norwegian cherche activement à convertir ses dettes en actions à lever de l'argent auprès de ses actionnaires et à recevoir des aides de l'état. « Malgré les mesures que la compagnie a prise et le manque de support significatif des gouvernements suédois et danois,nous n'avons pas le choix» a déclaré Norwegian.
Il y a quelques jour se gouvernement norvégien a proposé une aide de 6 milliards de Nok aux compagnies norvégiennes dont la moitié pour Norwegian Air soit environ 266 millions d'euros.
2000 emplois chez Icelandair
Toujours en Europe du Nord, Icelandair a annoncé qu'elle allait supprimer 2000 emplois pour arrêter l'hémorragie de cash alors qu'elle opère moins de 10% de ses vols habituels.
12000 emplois en sursis chez British Airways
Au Royaume-Uni dans un mémo interne, Alex Cruz avait indiqué en mars qu'il y aurait des suppressions d'emplois au sein du groupe IAG.
Le groupe a confirmé hierqu'il y aurait 12000 suppressions d'emplois chez British Airways dont un quart de ses pilotes alors que la demande a chuté drastiquement de 94% en avril et en mai.
Lufthansa de son côté est en négociation avec le gouvernement allemand pour un prêt mais l'Etat veut imposer des conditions que Lufthansa refuse.
La compagnie allemande n'a pas écarté le choix de se mettre en faillite pour avoir les mains libres et se restructurer, ce qui aurait sans doute des conséquences pour l'emploi ( voir Lufthansa vers un prêt de 9 milliards d'euros ou pas?).
Grâce à l'aide de l'Etat, Air France devrait être épargnée mais à condition que la situation ne s'éternise pas...
Chez les low-costs, la situation est également tendue alors que Ryanair vient d'annoncer la suppression de 3000 postes, principalement des hôtesses/stewards et des pilotes contre 1000 postes pour Wizz Air.
Menaces pour l'emploi chez Airbus et Boeing
En plus des compagnies aériennes, les constructeurs comme Boeing et Airbus sont évidemment touchés par la crise et pourraient annoncer des réductions d'emplois importantes.
Le CEO d'Airbus a prévenu que l'épidémie était la plus grave crise que le groupe ait connu et que cela pourrait prendre 5 ans pour que l'industrie revienne à ses niveaux pré-coronavirus.
Le bénéfice opérationnel d'Airbus a chuté de 49% au premier trimestre pour atteindre 281 millions d'euros et le constructeur accuse une perte nette de 481 millions d'euros.
Plus inquiétant la trésorerie nette du groupe est passée de 12,5 milliards d'euros fin décembre à 3,6 milliards à la date du 31 mars, soit une chute faramineuse.
Le constructeur qui compte 135000 emplois dans le monde va sans doute être contraint de licencier. Il a d'ailleurs commencé à l'usine de Broughton dans le pays de Galles en supprimant 3200 emplois sur 6000.
La situation de Boeing n'est pas meilleure alors que le constructeur américain était empêtré dans la crise lié à ses B737 MAX mis à terre depuis le début de l'année 2019.
Il a finalement abandonné son projet de rachat d'Embraer sans doute par soucis de préserver sa trésorerie.
Comme pour Airbus, le premier trimestre a été terrible pour Boeing avec une perte nette de 641 millions de dollars!
Boeing a finalement annoncé cette semaine la suppression de 16000 postes soit 10% des effectifs du groupe d'ici la fin de l'année. Sans surprise c'est la division de l'aviation commerciale qui sera la plus touchée avec 15% des postes supprimés sur un total de 80000. Les postes supprimés seront principalement situées dans la région de Seattle.
Les analystes prévoient désormais que la demande d'avions commerciaux neufs pourrait chuter de 40% dans les 5 prochaines années.