Pendant plusieurs semaines, nous allons vous emmener à la découverte de superbes paysages via un roadtrip en partant de Toronto via New York jusqu'au parc Algonquin. Dans cette première partie nous découvrons la ville de Toronto, son histoire indienne et son musée des beaux arts avant d'aller admirer l'une des merveilles du monde : les chutes du Niagara...
Partie 1 : Road Trip entre Toronto et chutes du Niagara .
En arrivant à l'aéroport de Toronto on est tout de suite dans l’ambiance nord-américaine : moquettes au sol, organisation sans faille. Un peu comme aux Etats-Unis où je m’attendais à attendre longuement pendant 1 heure voire plus le passager de l’immigration comme à New York en 2017.
Il n’en a rien été et l’on peut féliciter les autorités pour la gestion des entrées. Comme pour les Etats-Unis, le Canada demande une autorisation de voyage ETA qui coûte d’ailleurs bien moins cher qu’aux USA.
Doté de cette autorisation, je pensais la présenter aux douaniers. Que nenni! Il y avait toute un rangée de machines. J’ai scanné nos passeports, nous avons été en photo et ensuite la passage des contrôles a été très rapide : un douanier a simplement vérifié le passeport et le ticket émis par la machine. Le processus complet aura duré peut-être 20 minutes.
Cette arrivée finalement bien plus rapide que prévue ne nous a pas arrangé car nous avions réservé une voiture de location sur l’application Turo.
Le pouvoir d’achat des français est bien plus faible qu’il y a quelques années aux Etats-Unis et au Canada et les tarifs étaient exceptionnellement très élevés chez les loueurs traditionnels en cette période de vacances scolaires : voilà pourquoi nous avons choisi Turo. Elle permet de réserver des véhicules particuliers mais avec quelques contraintes. Les voitures souvent sont proposés dans des endroits peu pratiques et les horaires une fois enregistrés sont modifiables avec frais.
Après quelques manipulations, l’application m’a finalement permis d’avancer d’une demi heure la prise en charge gratuitement à 18H30 du fait de l’heure de retour à 19H.
Les particuliers ont le choix entre plusieurs options d’assurance et j’ai opté pour la protection standard soi 157 dollars pour 12 jours et un prix de location total de 625 dollars canadiens.
Notre voiture était stationnée dans une zone industrielle proche de l’aéroport où nous sommes rendus avec Uber : un voyage qui aurait bien différent il y a 10 ans sans toutes ces applications.
Le chauffeur était un immigré du moyen-Orient récemment arrivé au Canada et parlais à peine anglais mais il était efficace : nous avons attendu moins de 5 minutes à l’aéroport.
Nous avons découverts notre voiture qui n’était pas le modèle rêvé pour faire un road trip aux Etats-Unis et au Canada mais qui avait l’avantage d’être une bonne routière et d’être fiable : une Hyundai Elantra Touring grise, de 2011 dans la force de l’âge.
L’intérieur n’était pas en parfait état et le frein à main avait la mauvaise manie de ne pas se rétracter totalement ce qui faisait miroiter de temps à autre la lumière rouge sur le tableau de bord. Allions-nous réussir à faire 3000km avec ce véhicule? Les commentaires semblaient l’affirmer mais j’étais pris de doutes. Il faut reconnaitre que malgré ces inquiétudes initiales la voiture nous a mené à bon port sur plus de 3000km.
J’avais réservé un Airbnb à Missisauga, une ville de la banlieue de l’aéroport non loin de Toronto.
Je m’attendais à traverser de vastes forêts avant d’arriver dans notre appartement mais Toronto s’apparente vraiment à une mégalopole avec ses autoroutes gigantesques et son immense banlieue qui s’étend jusqu’à l’aéroport.
Il faut dire que la ville s’est beaucoup développée ces dernières avec une immigration massive. Elle est la plus grande agglomération urbaine du Canada avec plus de 6 millions d’habitants. Elle a même dépassé récemment Chicago pour devenir la 4ème plus grande ville d’Amérique du Nord après Mexico, New York et Los Angeles avec 2,79 millions d’habitants intra-muros contre 2,7 millions pour Chicago.
A cette heure, il y avait peu d’embouteillages et nous sommes arrivés rapidement à notre destination après avoir fait quelques courses au seul supermarché local ouvert : le Real Canadian Superstore. Je m’attendais à un petite ville tranquille mais notre logement était situé dans une banlieue américaine typique de la classe moyenne avec ses maisons mitoyennes, ses allées tracées au cordeau et son centre commercial tout proche, mais sans réel centre-ville.
L'ambiance est bien différente qu'en France : la rue est un terrain de jeu pour les enfants dans ces banlieues où les limitations de vitesse sont très strictes. On trouve de nombreux paniers de basket installés devant les maisons.
Nous entrons dans le logement charmant qui comprend un grand salon avec canapé, une chambre et un grand jardin avec terrasse, barbecue dont nous profiterons finalement peu. mais le cadre est champêtre.
Nous nous endormons rapidement alors qu’il est environ 4 heures du matin heure française: un voyage en Amérique pèse sur le système endocrinien un des cachets de mélanine s’imposent.
Après ce coucher tardif, nous nous réveillons assez tardivement prenons le petit-déjeuner et en profitons pour aller faire quelques courses additionnelles à la zone commerciale non loin accessible à pied. Elle est composée de plusieurs grands magasins dont une enseigne que nous verrons souvent Canadian Tire qui propose tout le nécessaire pour les voitures et pour le camping : un vrai paradis pour les amateurs de camping. Nous cherchons une glacière abordable mais nous n’en trouvons et finalement nous utiliserons une simple glacière de voyage non électrique pour transporter d’un logement à l’autre quelques produits frais. La zone comprend comprend un métro moins bien achalandé que Real Canadian où j’en profite pour acheter un vin canadien de la province de l’Ontario dans la boutique attenante : au Canada les vins ne se vendent pas dans les supermarché mais dans des boutiques séparées comme aux Etats-Unis.
L'Ontario produit d'excellents vins
La province de l’Ontario est réputée pour ses vins tout comme l’état de New York et autour des chutes du Niagara il y a de nombreux vignobles à visiter. Avec 7300 hectares de vigne , l’Ontario fait partie de l’une des grande régions viticoles du Canada avec la Colombie Britannique. La région est située à la même latitude que al Rioja en Espagne même si le climat n’est pas le même. Une Wine route autour du Niagara permet de découvrir les exploitations le vins blancs (chardonnay, piano riesling) et rouges (gamay, merlot, cabernet) qui se sont révélés souvent excellents.
Nous achetons du saumon sauvage que nous dégustons un peu plus tard avec un vin rouge de l’Ontario enthousiasmant : le voyage commence bien. La visite de Toronto est prévue pour l’après-midi. Nous comptions prendre les transports en commun mais ce n’est pas si simple. Il faut acheter une carte pour pouvoir les emprunter mais elles ne sont distribuées que dans les stations de métro et dans certaines boutiques et aucune n’est proche d’où nous séjournons. Dans les bus on peut payer en espèces mais il faut avoir exactement la somme ou sinon on paie via les cartes Presto ou des tickets qui ne sont pas vendus dans les bus. Et les cartes Presto digitales ne sont pas accessibles aux touristes mais aux habitants du pays. Pas simple!
Face à ce casse-tête, nous décidons donc de nous rendre au centre-ville en voiture qui se trouve est bien plus loin que ce que nous prévu en réservant : le trafic est important et nous mettons une heure pour rejoindre notre destination. Nous arrivons 5 minutes en retard pour la visite guidée du Native Canadian Center of Toronto. La population autochtone a joué un grand rôle dans l’histoire du Canada et même si aujourd’hui sa culture est remise en avant, les natifs du pays semblent aujourd’hui submergée par la nouvelle vague d’immigration en provenance d’Inde, des Philippines, de Chine.
Les amérindiens ont joué un grand rôle dans le développement de Toronto et du Canada
Les populations amérindiennes ont joué un rôle bien plus important que l’on ne le pense dans le développement économique du Canada qui a débuté par le commerce de la fourrure initié par les grandes compagnies commerciales anglaises et françaises comme la Compagnie de la baie d’Hudson. Les voyageurs employés par ces compagnies pour traquer la fourrure s’approvisionnaient auprès des indiens pour le maïs l’écorce de bouleau comme à Fort William plus au nord. Et les femmes indiennes jouaient un grand rôle : ce sont celles qui construisaient les canoës nécessaires aux expéditions ou jouaient le rôle d’épouse pour les immigrés européens. Mais l’apport des indiens d’Amérique a été fondamental dans le développement économique de l’occident pour plusieurs raisons : le coton a révolutionné l’habillement, a permis de remplacer la laine et d’industrialiser la production de vêtements cette fibre étant produite facilementl. L’argent et l’or d’Amérique extraits par les indiens a permis à l’occident de connaitre une croissance économique fulgurante au XVIIème siècle et la pomme de terre a révolutionné l’alimentation des pays du nord de l’Europe (Russie, Irlande, Scandinavie). C’est grâce à l’argent de l’Amérique que la mondialisation est réellement née. Les américains doivent bien plus que Thanksgiving aux indiens sans parler de l’alimentation (tomates, poivrons, maïs, avocat, chocolat…), des épices et du mode de cuisson au barbecue qui vient d’eux.
Comme de nombreux immigrants les amérindiens ont migré vers les villes canadiennes après la Seconde Guerre mondiale et le Native Canadian Center est devenu le point de repère de cette communauté désormais minoritaire dans son propre pays. On estime qu’il y a 13000 à 1500 amérindiens à Toronto et 31000 dans l’aire urbaine. Le nom de la ville de Toronto doit d’ailleurs son nom au Mohawk, Tkaronto, qui signifie « là où il y a des arbres dans l’eau », une référence aux barrages construits dans le lac Ontario et ses voies navigables par les Iroquois (ou Haudenosaunee) et d’autres peuples autochtones pour attraper du poisson. La population amérindienne consistait principalement de personnes issues des tribus Wendats (Hurons), Tionnontati (Petuns), Senecas et des Mississaugas (Ojibwa, Chippewa, Anishinaabeg) ,ville dans laquelle nous séjournons. Une population qui a été décimée. Ainsi de la fin du XVIIIème siècle au début du XIXème siècles la population des Mississauga a diminué de 2/3 en passant de 500 en 1778 à moins de 200 en 1818. Ceux qui restèrent durent s’adapter comme se convertir au méthodisme, arrêter l’alcool mais eurent du mal à conserver leur terres. Nombreux furent ceux qui durent quitter leurs terres et se déplacer dans le territoire des 6 nations.
Ce centre regroupe des personnes issues de tribus diverses mais qui ont tous en commun d’avoir du faire face aux mêmes exactions d’assimilation et d’éducation forcée. L’histoire a été rude pour les peuples autochtones qui ont été affamés jusqu’à la soumission et sont morts de maladies apportées par les colons. Leurs enfants ont souvent été forcés à fréquenter des pensionnats dans le cadre d’une campagne d’assimilation que certains qualifient aujourd’hui de génocidaire.
Les origines du Native Canadian Centre remontent à une maison appartenant aux Jamieson, une famille de la réserve des Six Nations de la rivière Grand.
Leur maison accueillait les peuples autochtones de la même manière que les clubs torontois pour hommes écossais ou hollandais accueillaient leurs frères, une pratique courante au début du XXe siècle. En partenariat avec le YMCA, ils ont formé le North American Indian Club. Le club a déménagé plusieurs fois dans les années 1950 et 1960 avant de s’installer au 16 Spadina Road en 1975. Il regroupe des amérindiens des communautés Anishinaabe, Cris, Mi’kmaq, Haudenosaunee et offre des ateliers et des programmes de soutien et est bien sûr ouverts aux touristes via des visites guidées ou en libre accès. Notre guide nous a surtout parlé de l’histoire de sa famille et de quelques traditions indiennes et du magnifique totem de 12 mètres de haut conçu par l’artiste Don McLeay du Saskatchewan qui l’a imaginé comme un lien des différentes communautés amérindiennes avec sa représentation de différents animaux.
Le centre met en avant un magnifique des oeuvres d’art amérindiennes ainsi que des posters explicatifs présentant des mots en langue indienne. La boutique est également très intéressante pour se procurer des objets artisanaux indiens comme des mocassins, sculptures en bois, de bijoux ou des aliments comme du ou des herbes à bruler. L’héritage indien tant au Canada qu’aux Etats-Unis est immense: la ligue des iroquois a inspiré le mode de gouvernance des Etats-Unis et leur vie libre sans chef a également été le leitmotiv du principe de liberté du peuple américain. De nombreux intellectuels ont vanté le mode d’organisation des amérindiens comme Pierre Clastres, Thomas Payne.
Nous décidons de marcher à pied du centre pour nous rendre au musée d’art de Toronto. Nous passons brièvement devant l’université de Toronto où là encore l’âme indienne est encore présente : c’était un centre cérémonial important pour les Huron-Wendats. Les ossements de 1760 ancêtres Hurons ont été rapatriés ici il y a quelques années en reconnaissance de ce lieu mémoriel.
Toronto : une ville multiculturelle très métissée
Un peu plus loin vers Spadina Cress l’odeur du Cannabis se fait très présente, une effluve très répandue à Toronto et dans les grands villes américaines. Il faut dire qu’au Canada comme aux Etats-Unis la vente du Cannabis a été libéralisée ce qui donne une signature olfactive très typique aux villes américaines. `
La population devient plus métissée et nous vadrouillons quelques temps à Kesington market où l’on trouve de nombreux restaurants du monde entier et des boutiques artisanales typiques. Sur l’avenue Spadina, les boutiques de souvenirs abondent ainsi que les restaurants asiatiques. L’ambiance change encore autour de Dundas Avenue où l’on entre au coeur du quartier chinois de Toronto qui s’est considérablement développé suite aux vagues d’immigration de ces dernières années.
On trouve d’excellentes boutiques d’herboristerie pour acheter des formules chinoises et j’en ai profité pour acquérir du ginseng rouge canadien presque aussi réputé que le Ginseng chinois.
L'Art Gallery of Ontario dénote au milieu du quartier chinois avec son architecture moderne. Ce musée n'est encore peu connu mondialement et n’a pas la réputation du MOMA à New York, pourtant il a été l’une des nombreuses très bonnes surprises de ce voyage.
L’architecture tout d’abord est superbe. Le hall d’entrée immense est imposant et à l’étage la galerie Italia construite en bois de pin Douglas par Frank Gehry offre un superbe panorama sur la ville via ses immenses baies vitrées.
Les deux escaliers en colimaçon du célèbre architecte l’un à l’extérieur et l’autre à l’extérieur sont à ne pas manquer.
Alors que Gehry est né à Toronto, la transformation de ce musée fut son premier ouvrage au Canada. Hormis la belle collection d’art européen avec des tableaux de Rembrandt, Tintoret, Poussin, Renoir, Picasso, Gauguin, Degas ou Breughel le jeune le musée se distingue par sa superbe collection d’art canadien. Les différentes salles présentant les œuvres du groupe des sept ainsi que d’autres peintres canadiens sont splendides. Le groupe des 7 a su particulièrement bien retranscrire l’atmosphère canadienne avec ses paysages de forêts et de lacs enneigés décrivant poétiquement les grands espaces du pays comme dans le tableau West Wind de Tom Thomson.
Le musée abrite une superbe boutique ou l’on peut acheter des ouvrages sur l’art, des gadgets design mais aussi de l’artisanat indien. Nous nous dirigeons ensuite en voiture vers le centre historique colonial de la ville, en passant devant les bâtiments de style gothique de l’université de Toronto et de l’University College tout proche du musée Royal de l’Ontario (à faire si vous avez le temps).
L’old City Hall hérigé en 1899 avec son architecture de style Rome Richarsond en grès a été le centre de la ville au XIXème siècle et accueille aujourd’hui un tribunal.
Non loin sur King Street on peut suivre l’évolution du développement de la ville avec les premiers gratte-ciels comme le Canadian Pacific Building de 1915, l’un des plus hauts gratte-ciels de son époque en dehors de New York ou le bâtiment de la Bank of Commerce le plus haut gratte-ciel de l’empire britannique érigé en 1931. Le Royal York hôtel et la gare centrale d’Union Street rappellent la grande époque de la construction des chemins de fer au Canada et du développement touristique et économique lié. Ce grand hôtel Art déco fut pendant longtemps le plus grand de l’empire Britannique.
Au Saint Lawarence market on trouve d'excellents produits canadiens
Le lac bordait autrefois cette partie de la ville où l’on peut voir de nombreux anciens entrepôts maritimes mais aussi le marché très prisé de Saint Lawrence, dédié aux gourmets.
Ici on trouve le meilleur de la gastronomie canadienne comme dans cette boucherie où nous avons acheté deux entrecôtes de Boeufs élevés à l’herbe. Le marché propose aussi quelques stands de restauration comme celui de la boulangerie Carousel où l’on peut déguster les fameux sandwichs au Bacon de Peameal! Il est à noter que si vous faites vos courses au Métro non loin vous pouvez profiter d’heures gratuites au parking souterrain, ce qui est très pratique. Nous reprenons la voiture pour faire une dernière ballade au coucher du soleil en admirant la CN Tower, tour emblématique de Toronto et le stade Roger Center où ont lieu les matchs de Hockey.
La soirée s’annonce paisible et gourmande avec une entrecôte canadienne et du vin de l’Ontario.
Nous reprenons la route le lendemain en direction des chutes du Niagara. Comme hier soir nous devons faire face à quelques embouteillages pour sortir de la ville. Toronto est très peuplée mais l’on s’en rend compte vraiment en roulant plutôt qu’en marchant à pied. Nous quittons notre banlieue de Mississauga qui était autrefois une vaste forêt, territoire des amérindiens éponymes pour prendre une route sans péage car il est compliqué de payer ceux-ci au Canada comme aux Etats-Unis comme nous le verrons bientôt.
Après environ 45 minutes le paysage devient plus sauvage et préservé avec de nombreuses forêts et le lac au loin.
Niagara on the lake : son charme paisible et ses maisons d'exception
Nous arrivons dans la petite ville préservée de Niagara on the Lake appelée aussi Mississauga Beach côté lac. Décidément ce nom ne nous quitte pas. La ville est un véritable brave de paix avec ses élégantes maisons en brique du XIXème siècle, toutes plus belles les unes que les autres entretenues avec grand soin.
Avec leurs immenses jardin à la pelouse impeccable et leurs arbres centenaires qui les ombragent, elles semblent d’une autre époque. Niagara on the Lake est réputée pour être l’une des plus belles villes du pays et eu brièvement un rôle important dans l’histoire du Canada. Elle fut la première capitale du Haut Canada (l’ancien nom de l’Ontario) avant de céder la place à York du fait des escarmouches avec les Etats-Unis. La région et sa région ont été le théâtre d’affrontements sanglants entre les armées américaines et canadiennes. Niagara on the Lake a d’ailleurs été entièrement reconstruite suite à l’incendie de la ville par les américains en 1813. La rue principale est bordée de nombreux restaurants et boutiques très touristiques que l’on croirait sorties d’un parc d’attraction tant elles sont bien décorées. Après une brève ballade dans la ville, nous prenons notre déjeuner dans un Dinner avec au menu un repas léger : omelette et burger. La route entre Niagara on the Lakes et les chutes du Niagara offre de superbes panoramas. Elle est bordée d’une épaisse forêt et offre des vues à 360 degrés sur le fleuve Niagara.
Les maisons bordant la route sont somptueuses et appartiennent sans doute à de très riches canadiens. Juste avant d’arriver à Niagara Falls, la route longe le Niagara Glen Nature Center où l’on peut faire des randonnées. Nous n’avons pas eu le temps d'en faire car nous avions réservé une croisière avec la société Niagara City Cruises et nous voulions passer ensuite la frontière dans la foulée. Se garer à Niagara Falls n’est pas facile et nous avons trouvé heureusement un parking de la ville en retrait où le coût est abordable. Pour ceux qui ont été aux chutes d’Iguazu l’ambiance est totalement différente. Le parc naturel s’efface et l’abord des chutes du Niagara ressemble plutôt à un parc d’attraction avec son immense hôtel casino et ses salles de jeux qui jalonnent le chemin jusqu’aux chutes. Pour les enfants ou les adolescents c’est un petit paradis!
L’embarquement pour la croisière est extrêmement bien organisé. Nous prenons un funiculaire après contrôle de notre QR Code et nous sommes automatiquement dirigés vers l’embarquement après que l’on nous ait remis notre traditionnel kway rouge jetable. Les américains en face ont droit à un kway bleu pour bien marquer la frontière.
Notre bateau des Niagara City Cruises est rempli à ras bord et il y a des touristes de la planète entière : coréens, japonais, latino-américains. Le bateau longe la première chute avant de se rendre au pied de la chute du fer à cheval où il reste longuement au milieu des embruns : sensations garanties. La croisière vaut le coup autant pour son ambiance que pour la vue sur les chutes.
Après cette demi-heure de croisière nous débarquons et rejoignons le haut de la falaise via les ascenseurs en faisant une halte à la boutique de souvenir : sa terrasse offre une belle vue panoramique sur les chutes. En revenant au parking nous faisons une halte au Starbuck local pour savourer un bon café et prendre des forces pour le passage de la frontière. Je décide de passer par le pont de Lewiston au nord de Niagara pour éviter les embouteillages de la frontières du pont du Niagara voisin des chutes.
Lors de la croisière j’ai noté qu'il y avait un embouteillage ininterrompu sur le pont qui surplombe les chutes reliant les rives américaines et canadienne. J'ai bien fait. Nous arrivons au poste de frontière vers 19H sans avoir rencontré d'embouteillages mais le plus dur nous attend.
Le douanier américain nous demande de garer notre voiture et d’aller au bureau de douane. La dernière fois que j’avais passé la frontière canadienne pour aller aux USA dans les années 2000 cela s’était fait très rapidement : un regard sur le passeport et hop! Mais ces dernières années les contrôles sont toujours plus stricts. J’en profite pour regarder si je peux acheter l’EZ pass, un boitier qui permet de payer automatiquement les péages dans l'état de New York. Malheureusement la boutique qui fait aussi office de bureau de change a fermé plus tôt.
Malgré l’ESTA nous devons attendre dans une salle avec quelques conducteurs mexicains et asiatiques aux regards inquiets.
Après une demi heure, un douanier nous appelle et nous prend en photo, scanne nos empreintes digitales et nous demande de payer une somme de 10 dollars alors que j'avais déjà du payer sur Intenet pour obtenir l'ESTA. Je ne comprends pas pourquoi. Apparemment cela sert à financer la douane. Bizarre. Nous reprenons rapidement la route pour profiter des dernières heures de soleil. L’ambiance change peu entre la Canada et les Etats-Unis même si l’on trouve un peu plus de zones commerciales ici et qu’il y a plus de circulation. Après 1H45 de route nous arrivons enfin à bon port dans un Airbnb bien plus beau que prévu. Un petit paradis. A Suivre…