Alors que la France vient de fêter les 50 ans des relations diplomatiques entre les deux pays, un livre nous emmène à la découverte des français qui ont œuvré pour renforcer les liens entre les deux peuples...
La France a reconnu la République Populaire de Chine le 27 janvier 1964: elle a ainsi été le premier grand pays occidental à nommer un ambassadeur à Pékin.
Aujourd’hui, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la France en Asie.
Le Président de l’Assemblée Nationale s’est rendu cette semaine à Pékin pour célébrer ces 50 ans de relations en partant notamment à la rencontre de la communauté française sur place.
Une communauté qui a fait beaucoup pour les relations bilatérales tout au long des siècles, comme le relate l'instructif ouvrage de Christine Leang : Embarquement pour la Chine.
Car hormis le Général de Gaulle, de nombreux français moins connus et même parfois anonymes aujourd’hui ont marqué les relations franco-chinoises.
C’est un français, Victor Segalen, qui localise en 1914 le tumulus funéraire de l’empereur Qin Shi Huangdi à Xi’an : un site qui deviendra l’un des plus célèbres au monde avec l'armée de terre cuite de l'empereur et ses miliers de fantassins, cavaliers...
Dans le monde de la Médecine, c’est en Chine (à Hong Kong plus exactement) qu’Alexandre Yersin isolera le bacille de la Peste : une découverte fondamentale pour le monde.
Quant au Panda, un animal chinois célèbre aujourd’hui dans le monde entier, on le sait moins mais il a également été découvert par un de nos compatriotes vers 1869.
C’est lors d’un voyage au Sichuan que le père Armand David fin botaniste et zoologue découvre cet animal étonnant.
«Le jeune ours qu’ils me vendent fort cher est tout blanc à l’exception des oreilles et du tour des yeux d’un noir profond».
Dans le domaine de l’éducation les français ont également beaucoup oeuvré.
Le père Joseph-Marie Amiot est le premier à avoir traduit l’Art de la guerre de Sun Zi, un traité de stratégie militaire qui sera une référence dans le monde entier.
De son côté, Auguste Boppe a été l’un des ministres de la France les plus appréciés en Chine durant son mandat de 1918 à 1921: il développe les écoles de français en Chine mais surtout il envoie de nombreux étudiants chinois se former en France.
Une idée inédite à l’époque.
Enfin une grande école chinoise l’Aurore à Shanghai a vu le jour grâce un fin lettré chinois et francophone : Ma Xiangbo.
L’établissement comprenait quatre départements (littérature, philosophie, mathématiques et Sciences naturelles) où l’enseignement se faisait en français.
L’école formera l’élite de la Chine républicaine comme les dirigeants de grandes entreprises, chercheurs, diplomates, ingénieurs médecins...
Elle est aujourd'hui devenue la deuxième université de médecine de Shanghai et forme encore des médecins en français.
Au final, comme on a pu le voir, les relations entre les deux pays ont été extrêmement riches et risquent de l'être encore plus dans le futur : pour fêter le cap de ces 50 ans, la France vient d'annoncer que les visas étaient désormais délivrés en 48H aux touristes chinois.
Le tourisme n'est-il pas au final la meilleure façon de mieux connaître nos cultures respectives afin d'éviter les confrontations?
Embarquement pour la Chine, de Christine Leang, aux Editions Pacifica, Septembre 2013. 22,50 euros.https://www.pacifica-paris.com/
Sur l'auteur: Issue de la diaspora chinoise au Cambodge fuyant le régime khmer rouge, Christine Leang naît dans un camp de réfugiés à la frontière thaïlandaise. Dès lors, c’est toute sa vie qui sera empreinte de destinées historiques.
Février 2005. Christine Leang quitte Paris, où sa famille et elle ont trouvé refuge, et vient s’installer seule à Shanghai, étape incontournable de sa quête sur ses origines. En découvrant l’expérience des Français qui vécurent en Chine aux siècles précédents, elle fait un tout autre voyage, qui lui apporte un nouvel éclairage sur ses propres interrogations.