A fin août les prévisions des entreprises du voyage étaient excellentes pour la saison hiver mais cela ne veut pas dire qu’il va y a voir plus de voyageurs qui partiront. Explications…
L’été s’est bien passé alors « qu’avec les fortes chaleurs, les français ont plébiscité l’hexagone cet été » a déclaré Jean-Pierre Mas le président des Entreprises du Voyage lors d’un point presse cette semaine.
Le marché aurait même retrouvé ses positions d’avant la crise alors que la Tunisie, le Maroc et la Turquie ont repris des parts de marché.
« C’est la première fois cette année que nous sommes dans une situation normale…Il n’y a plus de destination boudée, plus de conflit, l’économie est orientée positivement, le moral des français est bon » ajoute Jean-PIerre Mas.
Les tendances pour l’hiver sont également au beau fixe.
« A la date du 31 aout, les réservations pour la période de décembre à mars sont en hausse de 55% pour le long-courrier. Cela ne veut pas dire qu’il va y avoir 55% de voyageurs en plus mais que les français ont plus anticipé leurs voyages que l’an dernier. On voit cependant que les français privilégient les destinations long-courriers » explique Jean-Pierre Mas.
Les long-courriers représentent ainsi 45% des réservations contre 28% pour la France métropolitaine et 27% pour le moyen-courrier.
Dans ce tableur presque idyllique, le mois de septembre est venu perturber la donne. « On a eu un septembre noir. Les faillites ont été un mauvais signal» s’inquiète-t-il.
Xl Airways, Aigle Azur, Thomas Cook surtout cela va-t-il avoir des conséquences sur le marché?
Pour Jean-Pierre Mas, les clients de Thomas Cook vont se reporter sur d’autres acteurs. « Ca ne va pas changer le taux de départ en vacances. On a assuré la totalité des départs en vacances avec Thomas Cook » assure-t-il.
Autre soucis le remboursement des billets aériens pour certains passagers suite aux faillites d’entreprises. « Certains billets ont été payés en partie par des régions pour la continuité territoriale notamment pour des passagers réunionnais, antillais…Si les compagnies ne veulent pas nous entendre on agira au niveau des pouvoirs publics » prévient-il. Jean-Pierre Mas s’inquiète aussi d’une caisse garantie, solution envisagée pour qui pourrait être financée en très grande partie par Air France pour assurer des petites compagnies agressives ».
Autre point noir pour le tourisme, le « plane bashing » ou la critique des voyages en avion. Jean-Pierre Mas s’oppose à cette tendance idiote : « je ne suis pas chargé de la vertu de nos citoyen. Il faut surtout qu’on ait un transport aérien qui compense l’ensemble de ses émissions de CO2 et qui réduise aussi parallèlement ses émissions. Contrairement aux écolos bobos je ne pense pas que les voyages doivent se limiter à une élite ce qui serait le cas s’ils étaient plus taxés. Les voyages prônent la tolérance, la découverte d’autres cultures » conclut-il.
En attendant cette semaine, Air France a annoncé qu’elle allait compenser l’ensemble des émissions CO2 de ses vols domestiques. Par ailleurs l’entreprise a reçu son premier A350, un avion de nouvelle génération beaucoup moins polluant. Faisons confiance aux compagnies aériennes et à l’industrie, les progrès technologiques sont fulgurants dans l’aérien et iront dans le sens d’une très forte réduction des émissions de CO2 dans les prochaines années. Pas de quoi vous empêcher de prendre l’avion.
«Voyager rend modeste. On voit mieux la place minuscule que l’on occupe dans le monde », Gustave Flaubert.