Alors que le SNCTA vient de lever son préavis de grève, la FNAM qui regroupe les principales compagnies aériennes critique le coût des grèves qui plombent le secteur aérien français ainsi que les taxes et les réglementations qui pèsent sur leur compétitivité...
Le syndicat des contrôleurs aériens a-t-il écouté la FNAM?
On vient d'apprendre que le syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, le SNCTA, a levé son préavis de grève durant une réunion de conciliation avec l'Aviation civile alors que ce syndicat qui représente environ 60% du employés du secteur prévoyait une mobilisation record.
La grève qui doit avoir lieu demain devrait cependant toujours apporter son lot de perturbations. La DGAC devrait communiquer sur les perturbations à prévoir dans la journée.
A l'occasion d'une conférence de presse cette semaine la FNAM a pointé le coût prohibitif des grèves pour el secteur aérien français. Sur 800 millions d'euros de coûts pour le secteur en Europe de 2018 à 2022, la France a représenté 624 millions soit 80% du total de 800 millions, l'Italie arrivant en 2ème position avec seulement 147 millions d'euros.
« C'est un élément de dégradation de notre compétitivité car ce coût gigantesque est supporté par les compagnies » a déclaré la FNAM.
Hormis les grèves la FNAM a parlé du coûts important lié aux taxes françaises et qui sont majoritairement payées par les compagnies de pavillon français. La FNAM s'inquiète notamment du coût des réglementations environnementales et de leur impact sur la continuité territoriale pour les territoires ultra-marins. La FNAM a aussi critiqué la hausse de la taxe TIPE sur le gazole qui limite la capacité d'investissement dans les engins électriques de piste ou la forte hausse des tarifs d'électricité dans les aéroports.
La FNAM a appelé l'Etat à un accompagnement écologique du secteur avec notamment le développement de projet de carburant durables alors que la France est en retard dans ce domaine au contraire de l'Allemagne ou des Etats-Unis. Mais elle a aussi pointé le problème du financement de cette transition énergétique qui s'avère très coûteux.
Même si la FNAM est d'accord avec les objectifs de transition écologique, elle appelle l'Etat à être vigilant et impartial. « Le marché européen de l'aviation est déjà très ouvert. Toute ouverture supplémentaire doit être conditionnée à l'adoption de normes sociales et environnementales comparables » ont déclaré les dirigeants.
Alors que le trafic aérien a presque retrouvé ses niveaux de 2019 avec 94,5% de celui-ci sur l'année 2023 et 100% en décembre 2023, les compagnies aériennes françaises ont continué à perdre des parts de marché notamment face aux low-costs avec seulement 38% de part de marché depuis et vers la France.
Parallèlement tandis que les compagnies doivent faire face à toujours plus de taxes côté français elles sont confrontées à des problèmes globaux au niveau de la chaîne d'approvisionnement. « La situation géopolitique perturbe les chaînes d'approvisionnement et la fabrication des pièces détachées de même que le manque de main d'oeuvre. CEla génère des coûts supplémentaires en terme d'immobilisation d'avions ».
Enfin le thème des aéroports a aussi été évoqué notamment celui de leur accès pendant les Jeux Olympiques. « Avec les restrictions de circulation, nous sommes inquiet sur leur accès ».
Les Jeux Olympiques seront l'occasion de mettre la France en avant, espérons que les compagnies français en profitent pour récupérer des parts de marché et de la compétitivité face à leurs concurrents...