On le voit bien aujourd’hui : l’écart se creuse entre l’UE et les Etats-Unis. L’UE a oublié que la productivité et le coût de l’énergie étaient deux points très importants pour le développement économique…
Nous avons beaucoup parlé des politiques néfastes mises en place par l’UE au niveau de l’énergie comme l’obligation de développer les énergies renouvelables ou la mise au rebut du nucléaire. Les Etats-Unis bénéficient aujourd’hui d’un prix de l’énergie bien moins élevé grâce au pétrole et au gaz de schiste ce qui privilégie leurs consommateurs et leurs entreprises. JD Vance le vice-président de Trum a même déclaré qu'il ne comprenait pas pourquoi l'UE détruisait son industrie avec les politiques vertes. Simple constat de bon sens partagé par les industriels et chefs d'entreprise allemands.
Mais au-delà du prix de l’énergie qui ne pourra être résolu pour l’Allemagne que par une relance du nucléaire ou l’arrêt de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, il se pose un autre problème : celui de la productivité.
La Suède en a fait le leitmotiv de son système économique au contraire de la France. Ainsi dans une rapport publié en 2022 par le Conseil d’Analyse Economique il est noté que la France a reculé de 7 points de productivité entre 2003 et 2019 soit peu ou prou l’écart de PIB par habitant entre les deux pays durant ces années.
Grave baisse du niveau scolaire en France
Le rapport montre que la France souffre d’un déficit de capital humain soit une formation non optimisée de ses citoyens et d’une fiscalité trop importante sur les entreprises. Ce rapport montre que la France souffre d’un décrochage éducatif et qu’il faudrait plus orienter les étudiants vers la science et l’innovation. Un point crucial alors que beaucoup de politiques et fonctionnaires sont formés à Sciences Po ou à l’ENA deux écoles qui ne brillent pas dans les matières scientifiques.
On le voit bien dans la sur-représentation des administratifs en France par rapport aux gens qui travaillent dans le réel pour construire, créer, développer.
« Le ralentissement de la croissance du niveau de formation initiale – après la forte démocratisation de l’éducation entre 1975 et 2000 – explique plus de la moitié du ralentissement de la productivité depuis 2000 ».
En bref, il faudrait revoir totalement le système mis en place visant à ne plus sélectionner les étudiants notamment au niveau du BAC et des études supérieures, Parcours Sup étant le summum de cette tendance à la non sélection des étudiants. Le rapport note même que pour les meilleurs élèves il y a un décrochage par rapport aux autres pays.
« L’offre de compétences en France est faible aujourd’hui et a diminué au cours des dernières décennies, même pour les meilleurs élèves » : le constat est là. Malgré les milliards dépensés dans l’éducation nationale les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Le rapport suggère aussi de mieux centrer les aides aux entreprises sur les PME et TPE alors qu’elles en bénéficient aujourd’hui principalement qu’aux grandes entreprise via le Crédit d’impôt recherche. « Sur la période de 2004 à 2019, la France a perdu 7 points de PIB par habitant par rapport à l’Allemagne et la baisse relative de productivité explique environ 5 points. Par rapport aux États Unis, la baisse de productivité est encore plus forte, environ 7 points, correspondant à peu près au décrochage du PIB par habitant français par rapport aux États-Unis. Selon l'OCDE, la France serait l'un des pays où la productivité aurait le moins augmenté entre 2017 et 2022 avec un PIB par heure travaillé de -3% soit le 2ème plus mauvais score des pays de l'OCDE après le Mexique. L'Irlande, la Lettonie et la Bulgarie étant dans les 3 premières places. Ainsi, notre constat remet en cause le diagnostic traditionnel du déclassement économique français selon lequel la productivité resterait forte et le problème principal serait un faible taux d’emploi...La croissance a surtout baissé à cause de faibles gains de productivité au sein des entreprises elles-mêmes, et non en raison d’une baisse des réallocations » note le rapport.
Bien évidemment d'autres problèmes persistent comme le coûts très élevés des charges qui pèsent sur les salaires. Le salaire net est fortement amputé en France notamment pour les plus hauts salaires comparativement à l'Allemagne (voir ci-dessous). Pour obtenir un revenu net de 27,326 euros(hors cotisation et fiscalité) l'employeur paye en brut chargé 59,458 euros selon l'Institut économique Molinari. Par ailleurs une grande partie du déficit des retraites due au agents du public soit 53 milliards est payé par tous les employés du privé cotisant deux fois pour leurs retraites et celles des salariés du public. Au contraire de la Suède, les régimes n'ont pas été harmonisés ni même les cotisations. En Suède, un salarié du public et du privé touche un pourcentage fixe chaque année des sommes versées durant sa carrière ce qui est bien plus équitable. Mais la Suède est un pays compétitif classé en 9ème position mondiale en terme de liberté économique contre la 52ème place pour la France.
Comme le marché du travail est ouvert les meilleurs ingénieurs partent là où les rémunérations/Pouvoir d'achat sont les plus forts soit aux Etats-Unis ou dans d'autres pays d'Europe, d'Asie. On compte ainsi de nombreux ingénrieurs français d'excellents niveau dans la Silicon Valley.
Avec cette politique la France garde ainsi ses administratifs et exporte ses meilleurs ingénieurs et chefs d'entreprise, ce qui ne peut que conduire à la faillite à terme dans un monde concurrentiel ce qui est sur le point d'arriver comme en Grèce.
Au delà on voit bien que la France et l’UE ont laissé tomber leurs industries de haute technologie. La France par exemple a vendu Alcatel l’un des seules entreprises high-tech dans le domaine des télécoms et réseaux. L’Europe ou la France ne comptent aucune entreprise capable de rivaliser avec les GAFAM tant dans le domaine des réseau sociaux que de la recherche web, des puces ou des fabricants de smartphones. Pourtant ma France était dans les années 60-70-80 l’un des principaux fabricants mondiaux de téléphones et produisait parmi les meilleurs technologies au monde dans la numérique.
Il serait temps de mettre le focus sur les sciences et les nouvelles technologies car l’écart se creuse et bientôt l’UE et la France ne feront plus parti des pays développés s’ils ne se positionnent pas sur les technologies du XXIème siècle. La France doit par ailleurs renover son économie drastiquement en inventant de nouveaux partis politiques, les partis de droite comme de gauche ayant mené peu ou prou la même politique depuis 1975 soit des déficits publics et le creusement de la dette. Bizarrement alors que le gaullisme avait été un immense succès économique aucun parti ne suit la ligne du Général de Gaulle. Mais ne serait-ce pas voulu car la France était à l'époque puissante? De Gaulle avait ainsi pour letimotiv que les prélèvements libératoires ne devaient jamais dépasser 35% du PIB : nous en sommes bien loin.