Le manque d’avions pèsera dans le futur sur la rentabilité des compagnies aériennes...
Il y a un paradoxe alors que le secteur aérien sera parmi les secteurs en plus forte croissance dans les 20 prochaines années, les compagnies ne profiteront pas forcément de cette croissance pour améliorer leur rentabilité. Ainsi en 2025, les compagnies aériennes devraient réaliser un chiffre d’affaires de 1007 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel de seulement 67,5 milliards.
Parmi les problèmes potentiels on peut citer les coûts élevés du pétrole mais aussi et surtout le manque d’avion. Le manque d'avion oblige les compagnies aériennes à faire voler de vieux avions plus longtemps et à équiper leurs anciens avions de nouvelles cabines.
On estime ainsi que les compagnies aériennes ont des commandes en attente pour 17000 avions soit la moitié de leurs flottes, un chiffre bien plus élevé que la moyenne historique d'un tiers. Il faudra plus de 13 ans pour ces avions soient livrés.
Et selon la IATA le temps d’attente pour un nouvel avion n’a jamais été aussi long et atteint 14 ans soit le double de la période 2013-2019. La faute aux problèmes de fabrication chez Boeing et aux difficultés d’approvisionnement chez les fournisseurs d’Airbus. La situation s’améliore cependant lentement chez Boeing alors que le constructeur américain a livré un total de 130 avions durant le premier trimestre 2025 contre seulement 83 l’an passé à la même période. Boeing a du faire face en plus à des grèves l’an passé. On estime ainsi qu'entre mi-2022 et 2023, les constructeurs ont fabriqué 466 avions long courriers en moins que prévu.
Et cette année les menaces d’une guerre commerciale pourraient peser sur les résultats du constructeur. De son côté Airbus a livré 136 avions au T1 2025 du fait d’un manque de réacteurs chez CFM international, la société commune entre Safran et GE.
« Les fabricants d'aéronefs et de composants critiques s'efforcent toujours de rétablir la production aux niveaux antérieurs à la pandémie à la suite de perturbations graves et durables des chaînes d'approvisionnement mondiales, ainsi que de problèmes au niveau des fabricants. En conséquence, bien que le trafic mondial ait dépassé les niveaux de 2019 l'année dernière, les livraisons d'avions sont restées inférieures de 30 % à leur niveau record d'avant la pandémie » note la IATA.
Le problème devrait être particulièrement critique en Asie dans le futur alors qu’en 2045 l’Asie devrait représenter 46 % du trafic mondial contre 34,1 % aujourd’hui. L’Europe ne comptera plus au contraire que pour 19,5 % du trafic mondial contre 26 % actuellement.