Alors que quasiment tous les médias français ont critiqué l’arrivée au pouvoir de Javier Milei, celui-ci est en passe de réussir son pari de redresser l’économie argentine…
Bizarrement les médias français semblent bien plus enclin à ne pas critiquer les élections au Venezuela que celles d’Argentine. Pourtant les protestations sont immenses au Venezuela actuellement alors qu’il y a des doutes sur la validité des résultats.
Et Milei ne proposait que de libéraliser l'économie argentine: une mesure juste de bon sens!
Le pari de Milei est simple à comprendre: libéraliser l’économie argentine et réduire le poids du secteur public dans l’économie afin de doper la croissance et de réduire la corruption.
Son pari de refaire à nouveau de l’Argentine une nation riche et opulente est sur le bon chemin.
Baisse de l'inflation et excédent budgétaire
L’inflation a atteint seulement 4,2% en mai et 4,6% en juin contre 26% en décembre 2023. Et pour la première fois depuis 2015, le pays a réussi à dégager un excédent budgétaire trimestriel.
Le surplus a atteint 200 milliards de pesos soit 0,2% du PIB sur les trois premiers mois de 2024. Un chiffre qui fait rêver en France où le déficit budgétaire a dépassé 5% du PIB l’an passé. En Argentine aussi ce succès semble extraordinaire alors que le déficit avait atteint 5,2% du PIB l’an passé.
Parallèlement la croissance devrait atteindre 2,8% cette année ce qui est plutôt bien au regard du niveau d’ajustement mis en place par Milei pour ranimer l’économie argentine. Milei espère qu’en réduisant le déficit, l’émission monétaire cela permettra de contrôler l’inflation durablement. Le FMI a qualité que la performance du gouvernement Milei avait été « été meilleure qu’attendue ».
Pour Kimberley Sperrfechter, analyste chez Capital Economics cité par la BBC, le problème de Milei est qu’il a hérité et doit gérer « des années et des années de mauvaise gestion économique».
Comme en France les anciens gouvernements argentins ont financé les déficits de l'Etat par la dette et l'émission monétaire
Les anciens gouvernements ont financé les déficits avec de l’émission monétaire pour financer les dépenses du gouvernement.
Voilà pourquoi Milei est sans doute si mal vu par les médias français : les gouvernements français de droite comme de gauche ayant suivi une politique d’émissions monétaires inconsidérées menant aux mêmes résultats qu’en Argentine. Avant la Première guerre mondiale l’Argentine faisait partie des 10 pays les plus riches du monde, e pays est aujourd’hui en 24ème position mondiale.
Javier Milei a donc été désigné comme sauveur par le peuple argentin après des années d’incurie économique. Mais Milei doit faire face au retour de bâton des syndicats et de ceux qui ont soutenu le Péronisme pendant de longues années. L’amélioration prendra du temps et ne pourra pas être immédiate les dommages causés à l’économie argentine ayant été énormes. Rappelons que pour de nombreux argentins avant l’arrivée de Milei il fallait cumuler 2 ou 3 travails par jour pour pouvoir vivre correctement et faire face à l’inflation. Parallèlement une toute petite minorité proche du pouvoir politique jouissait de tous les avantages.
Son projet de loi pour déréguler l’économie a malgré tout été approuvé en juin dernier par 136 voix contre 134 selon Reuters. Et il vient de créer un Ministère de la Dérèglementation et de la transformation de l’Etat dont l'objectif sera réduire les emplous publics et la bureaucratie et de faire sortir l'Etat des activités productives en privatisant des sociétés. La loi qui vient d’être ratifiée permet de mettre permet de mettre en place un état d’urgence dans les domaines économiques, administratifs, financiers et de l’énergie pour un an et vise à améliore la transparence et l’efficacité de l’administration. Par exemple, si l’administration ne répond pas à une demande après un certain délai cette demande est automatiquement approuvée.
La loi prévoit aussi un assouplissement du code du travail, une période d’essai pour les nouveaux employés, le démembrement de nombreuses agences fédérales, la privatisation de nombreuses sociétés publiques dont la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas et des mesures d’’incitation pour favoriser les investissements étrangers. Cette loi devrait permettre à Milei d’avoir les coudées plus libres pour continuer à libéraliser l’économie argentine d'autant plus qu'il a signé un pacte avec 18 des 24 gouverneurs pour que ses mesures soit appliquées dans tout le paysqu'il a signé un pacte avec 18 des 24 gouverneurs pour que ses mesures soit appliquées dans tout le pays. Parmi les 10 points du pacte on peut citer l'équilibre fiscal comme valeur de référence, la baisse des dépenses publiques, la réforme du code du travail et des retraites, l'ouverture au commerce international avec la baisse des droits de douane ou l'inviolabilité de la propriété privée.
L'Argentine a bien besoin de libéralisation après des années d’inflation galopante et d’appauvrissement massif du pays. Le challenge reste cependant difficile pour Milei alors que les mesures demandant d'importants efforts à la population à court terme. D'autant que Milei souhaite désormais passer à une nouvelle étape en libérant l'achat et la vente de devises. Une mesure qui nécessite d'importantes réserves de change pour faire face à d'éventuels mouvements spéculatifs. Le gouvernement négocierait 15 milliards de dollars du FMI pour se faire face à des attaques spéculatives rapporter El Pais.
Alors que l'inflation est stabilisée et qu'il n'y a plus de déficit, Milei va continuer de réduire le poids de l'Etat et va parallèlement tenter de donner à l'Argentine une monnaie plus forte et moins variable. On entre ainsi dans le coeur du projet défendu par Javier Milei.