L’Argentine a du faire face à d’importantes grèves ces derniers jours alors que le président Milei veut plus que jamais privatiser la compagnie aérienne nationale…
La dernière grève chez Aerolineas Argentinas mi-septembre a paralysé l’aéroport de Buenos Aires et le ciel de l’Argentine durant 24 heures. On estime que cette grève a affecté 37000 passagers pour un coût de 2,5 millions de dollars. Les syndicats demandaient notamment une hausse des salaires pour faire face à l’inflation.
L’administration aurait licencié plusieurs pilotes ayant pris part à la grève et déclaré l’aérien comme un secteur essentiel afin d’empêcher de futures grèves mais la justice a rejeté cette demande car elle limitait le droit de grève.
La situation est toujours tendue alors que la Mesa Nacional Del Transporte qui réunit les principaux syndicats de transport d’Argentine a déposé un préavis de grève pour la journée du 30 octobre 2024.
Tous les transports publics devraient être paralysés ce jour.
Afin de dynamiser le marché, le gouvernement aurait commencé des négociations avec des compagnies aériennes privées pour céder certaine routes de la compagnie nationale.
Milei veut privatiser Aerolineas Argentinas pour résoudre un déficit chronique ayant coûté 8 milliards de dollars
Et cette semaine Javier Milei a émis un décret visant à privatiser Aerolineas Argentinas : il doit cependant être approuvé par le congrès argentin pour prendre effet.
« Il est impératif de favoriser la privatisation de la compagnie Aerolíneas Argentinas » note le décret qui ajoute « cette mesure tend à amener Aerolíneas Argentinas S.A. fonctionner selon des critères d'efficacité commerciale et générer un champ de concurrence sur un pied d'égalité, en approfondissant la liberté des marchés, sans que cela n'implique la perte de la souveraineté nationale ».
Le gouvernement de Milei a cité notamment le coût de la compagnie pour l’état comme justificatif alors qu’elle a accumulé plus de 8 milliards de dollars de déficit chronique depuis sa nationalisation il y a 16 ans. « Pourquoi cette atrocité doit-elle être payée par les Argentins ? » avait déclaré Manuel Adorni le porte-parole du président peu avant.
Le président a averti que si le congrès n’approuve pas la privatisation d’ici la fin de l’année, la compagnie sera donnée à ses employés ou disparaitra. Le directoire de la compagnie aérienne doit de plus nommer un gérant des opérations au plus vite alors que l’ancien gérant a démissionné. La nomination doit avoir lieu avant le 16 octobre date à laquelle les actionnaires devront également révoquer le syndicaliste Pabli Biro du directoire.