C’est une véritable hécatombe. Paris autrefois capitale de la culture voit ses librairies disparaitre petit à petit.
La dernière grande librairie emblématique à disparaître a été la FNAC des Champs Elysées le 12 janvier 2025. C’est tout un symbole alors que la culture est désormais quasiment absente de l’avenue emblématique parisienne.
Cette librairie ouverte en 1997 était lourdement déficitaire. Lors de sa fermeture, le groupe FNAC a déploré « l’orientation de plus en plus marquée de l’avenue vers le commerce de luxe et la clientèle internationale » note CNEWS.
Les prix des loyers sont devenus inabordables pour la plupart des magasins du fait de la présence des grands noms du luxe qui paient des fortunes pour voir leurs noms s’étaler en grand sur les Champs Élysées.
En 2013, le Virgin Mégastore avait également fermé ses portes du fait là encore de problèmes de rentabilité. Il ne reste donc plus que le Drugstore qui vend des livres mêmes si ses rayons sont très limités.
Ailleurs à Paris la situation n’est pas meilleure.
Le quartier étudiant emblématique de Saint-Michel est depuis le Moyen-Age le siège de la vie étudiante à Paris.
Les librairies et les éditeurs y étaient traditionnellement nombreuses. Mais depuis quelques années comme aux Champs-Élysées on assiste à un véritable massacre.
Sur la place Saint-Michel notamment les librairies Gibert Joseph ont toutes disparu. Il reste seulement les boutiques sur les quais au numéro 23 et 27. Les librairies ont été remplacées par un restaurant italien, un supermarché et d’autres attendent un repreneur.
Quelle tristesse. Paris ancienne capitale de la culture est en train de se transformer en un gigantesque centre commercial et parc d’attraction sans âme.
En 2021, Livres Hebdo avait publié un article selon lequel en 20 ans Paris avait perdu 405 librairies, un chiffre énorme, qui montre la désaffection du public et des plus jeunes pour les livres.
Un fait que l’on constate via les résultats PISA 2022, pitoyables. On note une nette baisse en compréhension de l’écrit, qui est désormais inférieure à la moyenne de l’OCDE (4747 contre 476 pour l’OCDE).
Quand les librairies disparaissent, c’est mauvais signe pour l’intelligence et pour la société. Alors que la France dominait le monde intellectuel après guerre avec Sartre, Camus, Jouvenel, Raymon Aron et d’autres que reste-t-il de cette capitale des lettres ?
Comme le constate Charles Gave dans ses vœux, la gauche française a sans doute joué un grand rôle en transformant l’éducation nationale. On le voit aujourd’hui les résultats sont catastrophiques. On pourrait penser de même du ministère de la Culture : à quoi sert-il si les librairies disparaissent ?
Il note : « Dans cet esprit, la pire des erreurs fut sans aucun doute la création du ministère de la Culture par de Gaulle. Subventionner ceux qui veulent vous détruire n’est jamais une bonne idée. Depuis, et pour la première fois depuis mille ans, nous n’avons plus vu émerger un seul grand intellectuel français. La France est devenue un désert intellectuel».
Un désert sans librairies. Il est à noter que pour tous les régimes de gauche ou autoritaires, la culture et les livres ont toujours été mal vus. Mao n'a pas hésité à brûler des milliers de livres durant la révolution culturelle et Staline n'était pas un adepte de la pluralité des idées. Le savoir et la liberté d'expression ont toujours été les ennemis des tyrans ou idéologues. On le voit aujourd'hui où certains essaient de discréditer X.com qui prône la liberté d'expression.
Une ville sans librairie est une ville qui perd son âme.