La compagnie scandinave SAS vient de publier un rapport qui souligne l’impact économique très important de la fermeture de l’espace aérien russe pour la Scandinavie…
SAS a vient de publier un rapport qui confirme les données partielles diffusées par d’autres compagnies. Du fait de la fermeture de l’espace aérien russe aux compagnies occidentales suite aux sanctions européennes et américaines envers la Russie, les routes vers l’Aise sont devenus bien plus longues et plus chères à opérer.
Le rapport cite notamment la route Copenhague-Moscou qui prend deux heures de plus qu’auparavant. Cela engendre des coûts supplémentaires en terme de carburant, une rentabilité moindre des équipages et des avions, des frais opérationnels en hausse et une baisse du trafic cargo. Au final cela réduit fortement la compétitivité des compagnies aériennes européennes et nordiques.
Ainsi SAS a confirmé qu’elle n’opérerait pas de vols directs vers la Chine en 2025 tandis que les compagnies chinoises ont augmenté leurs capacités sur ces routes. Alors qu’en 2019, SAS proposait plus de sièges que la Chine au départ de la Scandinavie (180000 par SAS et 165000 par les compagnies chinoises), en 2025, 100 % des sièges sont proposée par des compagnies chinoises (environ 180000).
Le trafic a baissé depuis l’Europe du fait de la hausse des prix et des routes plus longues. On estime qu’en 2024, la Scandinavie a perdu 700000 sièges vers la Biélorussie, la Russie et l’Ukraine par rapport à 2019 et 500000 sièges pour l’Asie et le Moyen-Orient. Ainsi la capacité long-courrier au départ de la Scandinavie est toujours de 25 % inférieure à celle d’avant le Covid en 2024 et même de 57 % pour les zones affectées par les fermetures d’espaces aériens.
Chute des flux des marchandises des voyages touristiques et d'affaires entre la Scandinavie et la Chine
Parallèlement, la durée plus importante des vols, la réduction des capacités et la hausse des coûts a eu un impact majeur sur le trafic cargo : les échanges de marchandises ont été réduits.
Le rapport note aussi un impact plus global sur l’économie avec une baisse des flux touristiques entre les deux zones et une chute des voyages d’affaires.
Le trafic s’est ainsi déplacé vers les hubs du sud comme Dubaï, Doha et Istanbul qui ne sont pas affectés par la fermeture de l’espace aérien russe.
Hormis la Scandinavie, la Finlande, a également été très touchée avec une baisse de 77 % du nombre de passagers entre la Scandinavie et la Chine en 2024 par rapport à 2019. Cette situation impacte d’ailleurs toute l’Europe alors que les nouvelles routes lancées en 2025 vers la Chine seront opérées uniquement par des compagnies chinoises. Les compagnies européennes sont absentes de la croissance de ce marché.
Avec la guerre en Ukraine, l’Europe s’est coupée de la Russie mais aussi dans une moindre mesure de la Chine et cela a eu des répercussions fortes tant au niveau de l’aérien que de l’économie européenne. La guerre profite aux banquiers et aux marchands de guerre rarement aux populations et à l’économie dans son ensemble...
LIre le rapport : https://www.sasgroup.net/newsroom/sas-aviation-insights/impact-of-russian-airspace-closures-on-scandinavian-aviation/