L’île de Taïwan est dotée de nombreuses pistes cyclables. Business Traveller France a parcouru l’est de l’île et ses paysages naturels époustouflants : gorges de Taroko, plateau de Luye, Sixty Stone Mountain et rizières de Lonshan... Partez avec nous sur les routes de Taïwan à bicyclette!
Peu de gens savent encore que l’île de Taïwan est un formidable terrain de jeu pour les cyclistes.
Le gouvernement de Taiwan a notamment conçu une piste cyclable qui permet de faire le tour de l’île en une boucle de 10 jours environ.
J'avais choisi d’effectuer une partie de la boucle à l’est de l’île où les paysages sont particulièrement beaux.
Taroko : des gorges de marbre blanc
Mon périple a commencé dans les gorges de Taroko d’où il est facile de s'y rendre en train depuis Taipei (l’île est desservie par un réseau ferré d’excellente qualité, pratique et peu cher).
J'avais réservé mon séjour au Taroko Lodge situé non loin de l’entrée des gorges.
Cette grande maison tropicale offre un cadre reposant avec son grand jardin et sa véranda ombragée très agréable pour prendre le petit-déjeuner.
Elle offre en plus la particularité d’être très adaptée aux cyclistes.
Le gérant de la maison d’hôte Rihang propose une formule à 1200 dollars taïwanais qui comprend la location d’un VTT et le transport du vélo jusqu’au plus haut point de la route des gorges.
Rihang était à l'heure au rendez-vous à la gare de Hualien. Il m’a déposé à mon point de chute dans les gorges après environ une demi-heure de trajet avec son minibus brinquebalant.
Rihang a des difficultés à marcher car il est handicapé, malheureusement, mais c'est un hôte qui est vraiment à l'écoute de ses clients : du fait de soucis d'organisation j'ai du changer ma réservation à plusieurs reprises et il a su m'aider. Ses conseils sur la région sont par ailleurs très avisés : il m’a notamment conseillé quelques excursions à faire dans dont le Shakadan Trail ou le Jhuili Old Trail qui offre des vues exceptionnelles sur les gorges ce que m’a confirmé un globe-trotter norvégien qui l’a réalisé.
Il m’a cependant déconseillé d’aller aux sources thermales de Wenshan, un conseil que je n’ai pas suivi car c'était l'une des motivations de cette excursion. Je ne l'ai pas regretté.
Il s’agit d’une source d’eau chaude située au bord la rivière à la fin du du chemin de randonnée Lüshui-Wenshan. Le chemin pour y arriver descend un ravion à pic : on entend l’eau qui coule au loin et si vous êtes chanceux vous entendez peut-être des singes qui sont nombreux dans la région.
Cet endroit n’est pas fait pour ceux qui ont le vertige : pour atteindre les grottes il faut traverser un pont suspendu et descendre un escalier pentu et étroit avec le vide d’un côté.
A mon arrivée une dizaine de voyageurs profitaient des bienfaits de cette source et du paysage extraordinaire: la rivière serpente entre d’immenses gorges qu’un pont suspendu traverse au loin. Après cette halte reposante j’ai pris mon vélo pour effectuer la randonnée Baiyang Trail.
Il s'agit d'une courte balade de 2,1 km qui vaut le détour. L’entrée du chemin est difficile à trouver : elle est située au milieu d’un tunnel juste avant la petit ville de Tiensiang en venant de Wenshan.
La balade offre de magnifique panoramas sur les gorges de marbre blanc et une imposante cascade en fin de parcours.
Tout au long du chemin des panneau donnent des explications intéressantes sur l’environnement naturel du parc.
Après cette ballade j’ai repris mon VTT pour me diriger vers Tienshan où j’ai trouvé quelques stands de nourriture pour me restaurer. On y trouve des plats locaux à des prix défiants toute concurrence comem ces bouchées chinoises.
Le trajet de retour vers le Taroko Lodge est une ballade enivrante : il s’agit d’une longue descente parfois rapide d’une vingtaine de kilomètres parmi les plus beaux paysages au monde.
Les possibilités de balade sont infinies : j’ai notamment visité une partie du Shakadan Trail où l’eau offre des tonalités bleues et vertes magiques par beau temps et une portion de la vielle route appelée Swallow Grotto, une zone où les gorges sont si étroites que l’on pourrait presque toucher la falaise de l’autre rive. il s'agit de l'un des meilleurs endroits pour prendre des photos.
Une averse a malheureusement interrompu ma balade et j'ai du rentrer même si de toutes façons la nuit tombait.
La fin du parcours n'a pas été reposante alors qu’il faut monter une petite côte avant de rejoindre le lodge où m’attendait un repas typique dans le salon du lodge : du riz gluant délicieux parfumé de champignons et présenté dans une feuille de bananier à la mode des anciens indigènes du coin. La matin j'ai pris mon peit-déjeuer avec un groupe d'américains sur la terrasse de la véranda en regrettant de n'avoir pas réservé plusieurs nuits ici...
Le plateau de Luye
Je suis descendu à la gare de Luye pour explorer cette région située au sud des gorges de Taroko.
J’avais seulement quelques heures pour visiter la région et n’ai pas trouvé de locations de vélos à proximité de la gare alors qu’il y avait beaucoup d’agences de location de scooters. J’ai donc loué un vélo en libre-service via le service chinois Ofo.
Dès la sortie de la petite vile de Luye, les champs de riz s’étendent à l’infini le long d’une étroite plaine cernée de montagnes. C’est ici que les plaques tectoniques d’Eurasie et des Philippines s’entrechoquent d'où ce paysage unique au monde.
Pour se rendre au plateau de Luye il faut prendre une route peu après le village de Luye qui part sur la gauche.
Je me suis trompé de route et elle s’est transformée rapidement en un chemin très difficile à emprunter.
J'ai fini mon périple en escaladant une forte pente à vélo sous une chaleur étouffante. Mais le résultat en valait le peine. Des champs de thé s’étendaient à perte de vue sur les montagnes environnantes.
Le village du coin était tout endormi avec juste quelques épiceries ouvertes et des habitants nonchalants assis sur des chaises au bord de la route. On a du mal à se croire à Taïwan ici : l’agitation de Taipei semble bien lointaine.
De nombreuses plantations vendent du thé y compris du thé bio.
J’ai sonné à une plantation pour acheter du thé mais il n’y avait personne. Il est vrai que le soleil frappait fort et que c’était peut-être l’heure de la sieste. Un peu plus loin un café au bord de la route proposait des dégustations de thé mais il était malheureusement fermé.
En revenant vers Luye via la grande route, beaucoup plus praticable, je me suis arrêté à un stand original.
Un vieil artisan vendait de magnifiques baguettes en bois fabriquées avec ces essences locales à des prix défiants toute concurrence. N’hésitez pas y faire un arrêt si vous passez dans le coin.
Il est à noter que le plateau de Luye est également la Mecque de la Montgolfière à Taïwan alors que le festival international de Montgolfière y est organisé chaque année (il dure deux mois et attire 1 million de personnes). La région du plateau regorge également de villages à l’architecture héritée de la période japonaise. Une région à explorer quelques jours au moins…
Sixty Stone Mountain
Pour visiter Sixty Stone Mountain et la région de Lonshan, j’avais établi ma base à Antong Hot Spring en réservant une chanbre à l’hôtel New Life Hot Spring (voir le reportage à venir sur les sources thermales à Taïwan).
En plus d’offrir de nombreuses piscines thermales, l'hôtel propose à ses hôtes des vélos de très bonne qualité.
Je suis partie tôt le matin d'Anton Hot Spring car je devais revenir en début d'après-midi pour prendre un train à Yuli mais je ne pensais pas que cetet ballade serait aussi difficile.
L'aller fut relativement simple : je n’eu qu’à descendre la montagne pour atteindre cla route N°9 et la suivre vers le sud.
Après un ou deux kilomètre un chemin sur la droite me conduisit vers une piste cyclable à l’écart de la circulation. Elle était séparée de la route par des arbres et offrait une vue sublime sur les champs de riz et les montagnes au loin.
Après quelques kilomètres j’eu la surprise de découvrir une gare, mais une gare bien spéciale puisqu’elle était destinée aux vélos.
Il y avait plusieurs restaurants agréables pour faire une pause et de nombreux emplacements pour garer les vélos.
Après un court arrêt je repris mon chemin sur la route car la piste cyclable séparée se terminait en fait ici.
Une voie spéciale était par contre bien marquée sur la route pour séparer les vélos du flot des voitures. La ballade fut un peu moins facile alors que le soleil était au plus haut et qu’un vent de face freinait mon avancée.
Je souhaitais aller à Lonshan mais les panneaux n’indiquaient que la direction vers Sixty Stone Mountain. Je demandais donc mon chemin à une villageoise qui me donna des explications dans un anglais approximatif.
Après le panneau indiquant la seconde route vers Sixty Stone Mountain puis le passage d’une rivière j’arrivais enfin à Lonshan : j’avais déjà parcouru environ 25 km.
Les fermiers Hakka ont cultivé la vaste plaine de Lonshan pour la transformer en l’une des premières régions productrices de riz de Taïwan : le riz biologique de Losnhan est particulièrement réputé.
Une grande boutique vend du riz de différentes qualités. Elle est très populaire car en plus du riz on y trouve de nombreux produits locaux : fruits séchées, fleurs de Sixty Stone Mountain (nous en reparlerons plus loin)...
Les paysages autour sont somptueux : des rizières s’étendent à l’infini en de nombreux dégradés de vert.
Je me demandais laquelle de ces montagnes était la Sixty Stone Mountain car elles semblaient très hautes. Et effectivement elles l’étaient, je m'en apperçu plus tard.
Je revins sur mon chemin sur la route principale et pris la première la première bifurcation à droite en direction de Sixty Stone Mountain.
Après une longue ligne droite, la route se mit à monter lentement et devint de plus en plus raide au fil du temps.
Mon seul soulagement était qu’au fur et à mesure le paysage était de plus en plus grandiose avec une vue en panoramique sur l’East Rift Valley.
La montée fut épuisante du fait de la chaleur, des lacets très raides et de sa longueur : je ne la conseillerais pas à des cyclistes débutants.
Les virages et les épingles à cheveux semblaient n’en plus finir et jusqu’audernier moment je ne vis pas le sommet du fait de la végétation très dense.
Après plus d’1H30 de grimpée j’atteignis enfin le sommet de la montagne. Et ma récompense fut à la hauteur de mes efforts.
J'étais quasiment seul au monde et d’immenses champs de fleurs s’étendait sur les monts pelés. Quelques paysans me saluèrent au loin alors que j’étais le seul cycliste occidental à des kilomètres à la ronde.
Durant l’été toute la montagne est recouverte de fleurs jaunes, orangées, ce qui lui donne un air féérique.
Quelques fleurs étaient cependant écloses lors de mon séjour ce qui me donna un idée de la beauté des lieux durant la belle saison.
Mais même sans fleur l’ambiance était magique. J’avais prévu de faire une boucle et d’arriver par une route et de repartir par l’autre car cela m’évitait de contourner à nouveau la montagne. Hors en demandant mon chemin à un paysan j’appris que la route du retour était fermée.
Allais-je devoir faire demi-tour et refaire une grande partie du chemin parcouru?
Je pris la décision de tenter de parcourir cette route.
Elle était effectivement fermée aux voitures mais il était possible de la parcourir en VTT.
Il y avait eu d’importantes pluies et elle était en piteux états avec de nombreux trous, crevasses...
Je pris mon courage à deux mains pour me lancer à toute vitesse sur cette piste qui descendait en pente raide vers la vallée. Ma descente dura environ une demi heure au milieu des trous et parfois même des éboulis.
Je réussi à éviter deux serpents qui traversèrent la route à différents endroits dont un très beau reptile vert clair.
Nombreux furent les passants à me saluer sur le chemin : ils étaient sans doute peu habitués à voir un européen dans ces parages.
Arrivé en bas de la montagne je dus reprendre mon courage à deux mains pour refaire encore une vingtaine de kilomètres jusqu’à l’embranchement vers Anton Hot Spring et la fin du parcours fut la plus difficile alors que je dus affronter une autre pente jusqu’à l’hôtel en toute fin de parcours alors que j’étais épuisé.
Mon arrivée fut trop tardive et je dus réserver le train suivant en fin de journée.
Mais ce parcours fut pour moi exceptionnel : sans doute l’un des plus beaux de ce voyage à Taïwan à bicyclette !
INFORMATIONS PRATIQUES :
- Y ALLER : Air France propose depuis le début de l'année 2018 des vols directs entre Paris et Taipei. www.airfrance.fr
La compagnie nationale Eva Air propose également des vols directs au départ de la France vers Taipei. www.evaair.com
- OFFICE DU TOURISME : www.taiwantourisme.com.
L'Office de tourisme édite un guide très prartique, le tour de Taïwan en vélo, qui détaille l'itinéaire pour faire le tour de l'île en un dizaine de jours à raison d'une centaine de bilomètres par jour. On trouve facilement des vélos en location à Taïwan : la marque Giant propose notamment des boutiques de location dans la plupart des villes et le service de location de vélos en libre-service Ofo y est très populaire.
- EVENEMENTS CYCLISTES 2018 A TAIWAN :
Le Taiwan KOM Challenge se déroulera le 26 octobre 2018. Cette course rassemble les amoureux du cyclisme venant du monde entier chaque année, voyageant seuls, en groupe, en famille ou entre amis. D’une longueur de 105 km, le parcours grimpe jusqu’à 3 275 m d’altitude. Une des routes les plus difficiles au monde ! Les cyclistes débutent à Hualien et arrivent au sommet du Mont Hehuan, en passant par les Gorges de Taroko. Les différents paysages impressionnants se dévoilent ainsi sous les yeux des participants tout au long du trajet : plages, montagnes, gorges, cascades ou encore forêts.
En plus de Taiwan KOM Challenge, deux autres événements viennent compléter le programme du festival du cyclisme en octobre et novembre : Formosa 900 et Sun Moon Lake Come ! Bikeday. Se déroulant du 10 au 18 novembre, Formosa 900 consiste en un tour de l’île de 900km en 9 jours, réalisé par groupes au départ de différentes villes. La course le long du fameux Lac du Soleil et de la Lune, quant à elle, aura lieu les 17 et 18 novembre, permettant aux participants de profiter des paysages féeriques qu’offre le lac.