Le tourisme algérien est en pleine mutation. Un plan de relance, lancé en 2008 par l’Office national du tourisme, prévoit la rénovation complète de ses infrastructures et de son offre globale. L’objectif : trouver une place sur le marché touristique international.
« C’est un paradoxe : contrairement aux pays voisins, la porte d’entrée touristique de l’Algérie n’est pas son littoral mais bel et bien le Sud du pays. Il va nous falloir rééquilibrer notre offre, et il y a beaucoup à faire. » Mohamed Benelhadj, directeur général de l’Office national du tourisme (ONT) algérien, ne mâche pas ses mots. Oui, l’Algérie présente un potentiel touristique conséquent. Mais non, les choses ne se feront pas d’elles mêmes.
Aussi, pour rénover un tourisme qui n’est pas au meilleur de sa forme et qui souffre d’une image négative, un plan de relance a été mis en place en 2008, pour une durée de deux décennies. L’objectif est clair : « nous voulons trouver une place sur le marché du tourisme international, reprend Mohamed Benelhadj, et donner à cette industrie dans notre économie une place à part entière. » A l’horizon 2020, le nombre de touristes attendu par l’ONT s’approche de trois millions, soit l’équivalent d’une croissance annuelle de 20%.
« Le potentiel du pays est énorme », estime Mohamed Benelhadj. Trecking, voyages itinérants, parcs sahariens, écotourisme, etc. « Il y a de quoi faire, et notamment en nous positionnant sur le créneau du tourisme responsable. » Mais pas uniquement : si la diversité géographique reste un atout majeur de l’Algérie, son patrimoine historique n’en demeure pas moins important. Encore faut-il que les moyens de les rendre accessibles aux touristes soient déployés. Pour cela, le gouvernement à mis en œuvre des incitations fiscales pour les acteurs du tourisme, destinées à faciliter les prêts bancaires ou à éviter l’excès de taxes. « Le problème, assure un porte parole de la mission économique, c’est que les investisseurs étrangers et notamment français se montrent trop frileux. Or nous avons besoin d’eux pour mener à bien l’ensemble des projets. »
Il s’agit donc, en premier lieu, d’améliorer les infrastructures en quantité comme en qualité. Et notamment l’hôtellerie. Au cours des prochaines années, pas moins de 400 hôtels devraient être ouverts sur l’ensemble du territoire pour proposer quelque 7 000 lits supplémentaires. Et ce, sur l’ensemble de la gamme. « Un début », affirme le directeur général de l’ONT, qui précise qu’au terme du plan de relance, l’Algérie pourra se targuer de proposer plus de 75 000 lits.
Mais la capacité hôtelière n’est pas le seul levier nécessaire au développement touristique. La profession doit suivre et être en mesure de proposer une main d’œuvre suffisamment nombreuse et qualifiée. Dans ce cadre, quatre écoles hôtelières et de formation aux métiers du tourisme doivent être construites dans les prochaines années.