- Rédaction
Aérien : le futur chaos des tests Covid?

La IATA et le Conseil des aéroports Internationaux ont prévenu les autorité d'un possible chaos aux aéroports cet été du fait de la difficulté à vérifier les tests PCR de tous les passagers. L'OCDE vient de lancer une initiative pour coordonner les procédures dans le monde. Pendant ce temps la Suisse rouvre ses frontières sans tests ni vaccins à certains voyageurs français...
Selon Airport Council International, les aéroports européens devraient accueillir 125 millions de passagers en août contre 47 millions de passagers ce mois soit une multiplication par 3 du trafic en quelques mois.
Les restrictions mises en place dans les différents pays d'Europe vont conduire à « des challenges opérationnels jamais vus » a prévenu l'association des aéroports.
Aiport Council International cite notamment les problèmes des espaces réduits au sein des aéroports pour effectuer les vérifications, la concentration du trafic aérien peu commune cette année pendant la période d'ététet surtout les multiples vérifications à effectuer pour le Covid-19, les législations étant différentes d'un pays à un autre : quarantaine, test, vaccination, formulaires à remplir avant l'embarquement...
3 heures d'attente aux aéroports en heures de pointe voire plus de 5 heures cet été
De son côté la IATA, qui regroupe les compagnies aériennes a prévenu que le temps pour effectuer les formalités dans les aéroports a doublé aux aéroports pour atteindre actuellement 3 heures aux heures de pointe contre 1H30 avant l'épidémie de Covid.
La IATA s'inquiète que ce délai de 3 heures est déjà atteint avec seulement 30% des niveaux de trafic d'avant l'épidémie.
Selon les modélisations de la IATA, les délais pour passer les formalités pourraient passer à 5H30 quand le trafic atteindra 75% des niveaux pré Covid-19 et 8H quand le trafic sera au même niveau qu'avant l'épidémie.
La IATA estime que cela pourrait conduire « au chaos » dans les aéroports à moins que les gouvernements ne décident rapidement d'adopter des processus digitaux pour gérer les attestations de santé (les certificats de tests et de vaccination).
« Personne ne tolérera des heures d'attente à l'enregistrement ou pour les formalités de passage des frontières. Nous devons automatiser la vérification des certificats de vaccination et des test avant que le trafic n'augmente. Les solutions techniques existent. Mais les gouvernements doivent convenir de normes de certificats numériques et aligner les processus pour les accepter. Et ils doivent agir vite. Cela ne peut pas attendre. De plus en plus de personnes sont vaccinées. D'autres frontières s'ouvrent. Les modèles de réservation nous indiquent que la demande refoulée est à des niveaux extrêmement élevés. Mais les gouvernements et les autorités compétentes agissent de manière isolée et avancent beaucoup trop lentement. Un redémarrage en douceur est toujours possible. Mais les gouvernements doivent comprendre l'urgence et agir rapidement. Une bonne première étape serait un accord du G7, avec la contribution de l'industrie, sur un ensemble commun d'exigences de voyage Covid-19. La prochaine étape consisterait à mettre en œuvre et à reconnaître mutuellement ces exigences. Si le G7 prenait ces mesures de leadership, la liberté de voyager pourrait être rétablie de manière transparente pour environ un tiers de tous les voyages. D'autres pays pourraient s'appuyer sur ce leadership pour un redémarrage mondial sûr et efficace des vols » a déclaré Willie Walsh de la IATA.
L'OCDE veut développer un cadre mondial pour faciliter les voyages
Cette semaine justement, lors de la Réunion annuelle du Conseil de l'OCDE à Paris, les ministres des pays de l'OCDE ont approuvé une nouvelle initiative visant à promouvoir la sécurité des déplacements internationaux pendant la pandémie de COVID-19.
Cette initiative prévoit la création d'un forum intersectoriel international temporaire de partage d'information ainsi que la définition d'un cadre pour des déplacements internationaux sûrs. Il vise à accroître l'interopérabilité entre les différents régimes encadrant les déplacements et sera utilisé par les pays sur la base du volontariat.
Le Cadre de l'OCDE, initié par l'Espagne, étaye et complète les initiatives internationales existantes, comme la proposition de Certificat COVID-19 numérique de l'Union européenne, en s'assurant que les approches prises par les pays sont compatibles et cohérentes les unes avec les autres.
Le cadre comprend un ensemble de lignes directrices flexibles et facultatives, et ne constitue pas un texte législatif. Il s'articule autour de différents éléments : un système de feux de signalisation pour classer les risques ; des conseils sur la certification de la vaccination pour les voyages vers les pays décidant de prendre en compte le statut vaccinal ; des protocoles de test des voyageurs dans différentes situations ; et des principes à suivre pour produire des certificats électroniques aux fins des déplacements internationaux, dans un souci de protection de la vie privée, de sécurité et de promotion de l'interopérabilité entre les systèmes
Certificats digitaux dans l'UE à compter du 1er juillet
Rappelons que l'Union Européenne prévoit de mettre en place des certificats digitaux communs à tous les pays de l'UE à compter du 1er juillet au plus tard. Ces certificats reconnaitront les certificats digitaux ou papiers des pays de l'UE et des pays frontaliers.
Il est à noter que l'Union Européenne avait assuré il y a un an que les voyageurs des régions avec des taux de cas inférieurs au seuil épidémique pourraient voyager librement sans tests ni vaccin. Or on ne parle plus du tout de cela alors qu'un suivi et une carte européenne avait pourtant été mis en place.
Rien ne justifie des tests et vaccins pour les régions européennes sous le seuil épidémique sinon il faudrait l'appliquer aussi aux régions françaises
La Suisse au contraire a décidé de prendre en compte cette règle et a décidé de rouvrir ses frontières aux habitants des régions françaises de Nouvelle-Aquitaine et de Bretagne.
Rappelons qu'à ce jour, au 1er juin 2021 et selon les données de Santé Publique France la plupart des régions françaises sont bien en dessous du seuil épidémique des virus respiratoires (150 pour 1000000) pris en compte des 20 dernières années dans toutes les régions françaises hormis en Auvergne-Rhône Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté . Il est même inférieur à 100 pour 100000 dans la plupart des régions sauf en Auvergne-Rhône Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté, en Ile-de-France, en Normandie, en Guyane et à la Réunion.
Les voyageurs des régions avec un seuil épidémique inférieur à 150 ou 100 pour 100000 devraient pouvoir voyager librement dans les régions de l'UE avec des taux similaires comme le prévoient les traités européens de libre-circulation des personnes. D'autant que si l'on suit ce principe et il faudrait tester les habitants à l'intérieur des pays lorsqu'ils se déplacent. Vouloir exiger des tests PCR à l'intérieur de l'Union Européenne est contraire à l'esprit des fondateurs de l'UE.