Le prix des voitures individuelles a augmenté bien plus vite que l’inflation ces 15 dernières années, ce qui limite la croissance du marché et pèse sur le pouvoir d'achat des consommateurs…
Une étude réalisée par l’association Transport & Environnement montre que les tarifs des modèles les moins chers de 5 constructeurs européennes ont augmenté de 41% soit près du double de l’inflation sur la période.
A titre personnel j’ai acheté par exemple une Renault Scenic Diesel II 1.9 Dci en 2007 (en version très bien équipée) pour 22000 euros alors que la nouvelle Scenic est proposée aujourd’hui à partir de 39990 cela en version de base.
Nous atteignons quasiment le double du prix de 2007 mais en version de base alors la version haut de gamme électrique est encore bien plus chère. Pendant cette même période l’inflation n’a augmenté que de 32,3%. Selon le calculateur de l’inflation, la Scenic II devrait donc avoir un prix de 29096 euros en 2024.
On est bien loin ce qui montre qu’aujourd’hui un Renault Scenic est devenu bien moins accessible à la classe moyenne: c’est un problème très grave!
Des voitures plus chères et un parc vieillissant
Le constat est identique en Espagne : la presse économique via El Blog Salmon note « chaque année nous sommes plus pauvres et les voitures sont plus chères ». Le parc de voiture espagnol vieillit de ce fait les espagnols achetant bien moins de voitures neuves.
Entre 2008 et 2023 l’âge moyen des voitures en Espagne est passé de 8,4 à 14,2 ans.
Ainsi alors que les pays veulent limiter les émissions de CO2 on se rend que le parc automobile a vieilli considérablement ce qui va à l’encontre de ce qu’il faudrait faire.
Quelle est la cause de cette hausse de tarifs?
La raison en est notamment les normes toujours plus drastiques imposées par l’Union Européenne aux constructeurs automobiles et l’électrification imposée des voitures par Bruxelles. L’AIE estime qu’une voiture électrique de taille moyenne coûte environ 10000 dollars de plus qu’une voiture thermique équivalente, avant subventions et avantages fiscaux : c'est considérable et cela limite leur accès à la majorité des français.
Parallèlement les normes antipollution de Bruxelles ont rajouté des coûts importants aux voitures thermiques.
Ainsi la nouvelle norme Euro 7 engendrera un coût supplémentaire de 2000 euros pour les voitures et de 12000 euros pour les camions selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles. Ceci alors la norme Euro 6 est déjà la plus stricte au monde.
Les normes de l’UE créent une hausse des prix drastiques et l’interdiction de vente de véhicule à combustion en 2035 sème le doute sur le marché alors que les clients ne veulent pas acheter d’électrique et attendent pour changer leurs vieilles voitures.
Alors que l’UE et donc nos impôts imposent des normes qui créent une inflation extraordinaire sur les voitures et notre pouvoir d'achat, voilà désormais que les constructeurs demandent des aides pour contrer ces normes inflationnistes. Plusieurs constructeurs automobiles européens ont demandé officiellement jeudi dernier à Bruxelles «des mesures d’aide urgentes» pour affronter le durcissement en 2025 des normes d’émissions de CO₂ qu’ils ne pourront pas respecter fait de la faible croissance du marché des véhicules électriques.
Le marché qui a été tué par ces hausses et par ces règlementations décidées à Bruxelles est au point mort : c’est le serpent qui se mord la queue.
L’UE via nos impôts décide de normes qui tuent le marché puis aide les constructeurs en grevant la dette de l’UE. Au final on crée plus de normes, plus de dette et moins de pouvoir d’achat pour les consommateurs.
La voiture neuve devient un bien de luxe que peu peuvent se permettre d'acheter
La voiture se transforme ainsi en un bien de luxe et toute l’industrie européenne souffre. Rappelons que les grands constructeurs européens sont le fer de lance du top 10 industriel européen avec Volkswagen, Daimler, Stellantis et BMW. Alors que ces constructeurs étaient leaders sur les moteurs thermiques, l’UE leur impose de changer detechnologie alors qu’ils sont en retard sur les constructeurs chinois et américains sur l'électrique.
Les constructeurs européens se retrouvent avec des clients qui ne veulent pas acheter d’électrique et des concurrents plus compétitifs sur l’électrique. Parallèlement les acheteurs sont obligés d'acheter en location avec option d'achat ne pouvant acheter comptant ou avec un crédit classique ce qui les met à la merci des constructeurs et font qu'ils ne possèdent plus réellement leurs voitures mais alimentent ainsi les crédits bancaires et l'inflation. En effet, ces prêts étant souvent assez chers en terme de taux d’intérêts augmentent le coût réel d'acquisition. Le coût total d’une voiture acquise via une LOA est souvent plus élevé que celui d’un achat traditionnel note Capital ce qui alimente l'inflation.
Le bilan est simple à comprendre : la stagnation des ventes. La crise chez Volkswagen a atteint des proportions telles que le constructeur envisage pour la première fois de fermer des usines en Allemagne (voir notre article quel avenir pour Volkswagen?).
« L'industrie automobile européenne se trouve dans une situation très exigeante et grave. L’environnement économique est devenu encore plus difficile et de nouveaux concurrents font leur apparition sur le marché européen. L'Allemagne, en particulier, en tant que site de production, perd encore plus de compétitivité » a déclaré Olivier Blume CEO du groupe.
L’Allemagne qui possède l’industrie automobile la plus développée du continent souffre particulièrement de cette situation : les grands instituts allemands viennent de revoir à la baisse les prévisions de croissance de l’Allemagne en 2024 et 2025. L’institut Ifw estime que l’économie pourrait se contracter de 0,1% en 2024 contre une croissance légère prévue auparavant de 0,3 à 0,4%. Et en 2025, l’économie pourrait croitre à nouveau très faiblement de 0,5 à 1%. La manque de commandes devient problématique pour l’économie allemande. Les ventes de véhicules électriques en Allemagne, le premier marché d'Europe sont en baisse de 69 % en août en rythme annuel contre une baisse de 36 % dans l'UE. Cela est du notamment à la fin des aides de l'état allemand pour les véhicules électriques, trop couteuses pour les finances publiques
Quand les entreprises n’écoutent pas la demande du marché et des consommateurs mais suivent des décisions purement politiques, cela finit rarement bien on l’a vu dans l’ex URSS…