Les autoroutes suppriment les péages ce qui complique la vie des automobilistes. Parallèlement les sociétés concessionnaires présentent des profits records…
La France est de plus en plus considérée par certaines comme une République bananière : on brade les intérêts publics à des intérêts privés, et la connivence privé-public porte au pouvoir des politiciens souvent sans cap ni direction logique pour le plus grand nombre.
Le Point vient de publier un article montrant que les sociétés d’autoroutes devraient donner environ 76 milliards d’euros à leurs actionnaires d’ici 2036 selon un rapport du Sénat soit 5 fois le prix de vente de 2006. A l’époque Dominique de Villepin et Thierry Breton avait décidé de brader ces biens publics.
De droite comme de gauche les politiciens français n’hésitent pas à brader nos meilleurs actifs tant publics que privés : Alstom, Alcatel, Schlumberger, les cartes à puce...La liste est si longue.
Le bénéfice a donc été total pour quelques rares acteurs privés et prendre les autoroutes devient désormais un service de luxe pour de nombreux français. Comptez par exemple 60 euros de péage pour un aller Paris-Bordeaux ou 90 euros pour un Paris-Nice.
Il faut par contre noter que les autoroutes sont très bien entretenues. Mais elles sont souvent construites de manière bien trop coûteuse par rapport à nos voisins avec de nombreuses aires de repos, de stations qui les rendent extrêmement chères à entretenir. Là encore un problème français.
Malgré leur rentabilité hors norme les sociétés d’autoroutes cherchent à augmenter toujours plus leurs profits en diminuant la main d’oeuvre. Le symbole en est la suppression des péages.
Ainsi les autoroutes en flux libre se multiplient sans égard pour les conducteurs. Après tout quand on dépend de politiciens pour avoir des concessions, a-t-on vraiment intérêt à se soucier de ses clients ?
Plusieurs conducteurs se sont plaints sur Twitter des péages en flux libres, sans barrière alors que l’objectif pour les sociétés d’autoroute est que ceux-ci paient un abonnement malgré des tarifs déjà très élevés.
Comme aux Etats-Unis des caméras et capteurs enregistrent automatiquement les plaques d’immatriculation et facturent le montant du péage. Mais voilà le paiement s’avère complexe pour ceux qui ne sont pas équipés d’un abonnement. Comme aux Etats-Unis il faut créer un compte pour régler les péages. Ce qui complexifie beaucoup un simple trajet sur la route. De plus les automobilistes ont un délai limite pour payer les péages soit 72 H. Après ce délai, un courrier de relance est envoyé et il ont 10 jours pour payer sans majoration. Après ces 10 jours l’amende atteint 90 euros ou 10 euros si usager paie dans les 10 jours.
Désormais ces péages se multiplient : A79, A14, A13. Après la Sanef l’ATMB est la seconde société d’autoroute à utiliser ce procédé et c’est une société dont l’État est le principal actionnaire à hauteur de 67 % présidée par Christophe Castaner, un ancien ministre de l’Intérieur.
Dès le printemps 2027 une portion de l’A40 en Haute Savoie sera en flux libre entre Passy et Etrambières note Capital. Les employés des péages n’auront donc plus d’emplois et les usagers devront payer un abonnement. Quel progrès !