La privatisation d’aéroports de Paris est en réflexion à l’Elysée. L’Etat doit gérer l’épineux problème des réserves foncières d’ADP…
Pour le moment la privatisation d’Aéroports de Paris bute sur les réserves foncières qui avait été octroyées à ADP avant sa cotation en bourse en 2005.
Hors ces 450 hectares de terrains situés à côté des pistes et des aérogares est une mine d’or potentielle et ne devrait pas être cédés à l’éventuel acheteur, l’état les estimant comme stratégiques.
Si privatisation il y a, elle sera effectuée sur la base de l’activité aéroportuaire sans inclusion de ces terrains qui sont estimés à environ 1 milliard d’euros.
La privatisation inquiète également les compagnies aériennes comme Air France et a son idée quant à la privatisation. Il souhaiterait une solution où l’état reste propriétaire d’ADP mais confie la gestion à une société privée.
« Une privatisation éventuelle de Paris Aéroport ne saurait simplement se concevoir dans une logique budgétaire. Elle devrait avant tout poursuivre l'ambition de doter le transport aérien français, dont le groupe Air France-KLM constitue une composante majeure, d'un outil aéroportuaire efficace et de qualité. En matière d'organisation, il est essentiel de privilégier un schéma dans lequel l'État resterait propriétaire des aéroports et en confierait simplement la gestion en concession à une société privée. Une privatisation ne saurait ainsi se concevoir que dans le cadre de conditions précises, équilibrées et protectrices des intérêts des compagnies aériennes qui évoluent dans un environnement extrêmement concurrentiel » a écrit Jean-Marc Janaillac dans une tribune dans le journal Le Monde le 7 décembre 2017.
Certains comme le président de Corsair, Pascal de Izaguirre, demandent par ailleurs en cas de privatisation d'ADP, la création d'une autorité de régulation comme pour le transport ferroviaire afin de surveiller les tarifs aéroportuaires dans le futur.
En plus d’exclure les terrains de l’offre et de plaire à Air France, l’Etat va devoir à un autre problème le choix du nouvel entrant.
La privatisation d’ADP devrait attirer de nombreux postulants alors que le groupe est en situation de monopole et qu’il a dégagé un bénéfice de 435 millions d’euros en 2016 pour 2,9 milliards de chiffres d’affaires soit une excellente rentabilité.
Les 50,6% détenus par l’Etat vaudraient environ 8 milliards d’euros.
Vinci qui détient 8% d’ADP est l’un des favoris d’autant que l’Etat a écarté récemment le projet de Notre Dame des Landes sur lequel était position Vinci.
Le groupe réclame de ce fait un dédommagement estimé à 200 millions d’euros.
Au final certains pensent que la perte de Notre Dame des Landes pourrait être une bonne affaire pour Vinci si le groupe était sélectionné pour le rachat d’ADP. A suivre…