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Peu ou pas de profit pour les compagnies aériennes en 2021 selon la IATA

L’arrivée des vaccins laisse entrevoir un espoir pour les secteurs du tourisme et de l’aérien même si pour le moment l’amélioration n’est pas au rendez-vous. Les compagnies aériennes vont continuer à perdre de l'argent en 2021...
Les indices boursiers comme le FTSE ALL World Price Indexeont retrouvé leurs niveaux d’avant l’épidémie de janvier 2020. L’index spécialisé qui sert à suivre les performances des compagnies aériennes, le Reuters Global Airlines a également rebondi en novembre 2020.
Pourtant la situation des compagnies aériennes reste encore bien précaire selon la IATA.
Les compagnies aériennes vont continuer à perdre de l'argent en 2021
Les compagnies devraient continuer à bruler du cash sans faire de profits tout au long de l’année 2021 estime Biran Pierce, l'économiste en chef au sein de la IATA. Il n’y a qu’au 4ème trimestre qu’un léger cash-flow positif est éventuellement prévu.
Il reste qu’alors que le trafic aérien s’est écroulé entre janvier et mars passant de plus de 700 milliards de RPK à une cinquantaine en avril, le trafic n’a que faiblement rebondi pour atteindre 200 milliards de RPK et plafonne depuis novembre.
Le trafic aérien stagne depuis novembre
Le trafic aérien a repris cet été avant de se mettre en pose depuis novembre. Le trafic domestique qui avait tiré la croissance stagne sans espoir de rebond à court-terme.
Le trafic qui avait presque retrouvé son niveau d’avant la crise en Chine et en Russie a recommencé à chuter dans ces deux pays.
Et la IATA note que malgré l’arrivée des vaccins les réservations de billets d’avion sont en baisse depuis le 23 décembre. Ainsi la baisse des réservations de billets d'avions devraient atteindre plus de -80% en février et mars 2021 et -75% en janvier 2021.
Les restrictions mises en place tuent les voyages
« La situation de l’industrie est toujours périlleuse. En fait, cela s'est aggravé pendant la période des fêtes de fin d'année. Alors que nous pensons toujours que les compagnies aériennes vont recommencer à gagner de l'argent au cours de l'année, la situation à court terme est sombre. Au lieu d'un coup de pouce durant la période des vacances de fin d'année, nous avons du faire face à encore plus de restrictions. Les gouvernements ont fermé les frontières pour répondre de manière instinctive à une mutation virale. Le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Japon et d'autres ont ajouté les tests à leurs mesures COVID-19 sans supprimer les exigences de quarantaine. En d'autres termes, ils ont choisi des mesures politiques qui empêcheront les voyages. Cette approche nous indique que ces gouvernements ne sont pas intéressés à gérer une approche équilibrée des risques du COVID-19. Ils semblent viser un monde sans COVID. C'est une tâche impossible qui a des conséquences graves - dont il serait impossible de calculer toute l'étendue. Mais, avec cette approche, nous savons avec certitude que : l’économie du voyage et du tourisme ne se redressera pas. Les emplois continueront de disparaître. Et les conséquences du verrouillage sur la santé mentale des gens continueront d’augmenter, en particulier pour ceux qui sont séparés de leurs proches » a déclaré Alexandre de Juniac.
On a vu en effet ces dernières semaines se multiplier les restrictions avec un confinement très strict au Royaume-Uni ou des confinements plus légers comme en Allemagne, Autriche, Danemark, Grèce, Irlande Lithuanie, Pays-Bas.
Afin de relancer les voyages, la IATA continue de demander aux pays de privilégier les tests.
« Une approche de politique publique plus équilibrée est nécessaire - une approche basée sur des tests en remplacement des quarantaines afin que nous puissions commencer à traiter les graves effets secondaires des politiques COVID-19. La science nous dit que les voyageurs ne sont pas un facteur important de transmission communautaire si les tests sont utilisés efficacement. Mais la plupart des gouvernements ont une vision ciblée sur la quarantaine et ne se concentrent pas du tout sur la recherche de moyens de rouvrir les frontières en toute sécurité ou d'atténuer les difficultés économiques et de santé mentale que les verrouillages se sont imposées. Le soutien commence par des politiques cohérentes, bien raisonnées et scientifiquement étayées pour gérer les risques de COVID-19 et les voyages. C'est l'antithèse de ce dont nous avons été témoins pendant la période des fêtes. Notre priorité absolue pour 2021 est de changer cela!» a ajouté Alexandre de Juniac
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a de son côté souligné le besoin urgent que l’industrie aérienne reprenne son envol : « l’aviation est un moteur important de notre monde et jouera un rôle essentiel pour amener le monde à se remettre du COVID-19. Faisons en sorte qu’elle reçoive le soutien dont elle a besoin pour maintenir les nations du monde connectées et unies. »
Plus d'informations : voir l'intéressante présentation de l'économiste en chef de la IATA via ce lien.