Nous avons parlé à plusieurs reprises du problème de la hausse des billets d’avions. American Express avait prévu une augmentation des tarifs des billets d’avion en 2023.
Plusieurs facteurs ont joué un rôle important comme la vigueur de la reprise suite au Covid, la guerre en Ukraine et le contournement de la Sibérie pour les vols vers l’Asie, la hausse des cours du pétrole et la reprise plus faible que prévue en Asie du fait de la levée tardive des restrictions de voyage liées au Covid.
Après une augmentation en 2022, les tarifs des billets poursuivent leur hausse.
Selon les données publiées par Airports Council International Europe, les billets d’avion étaient 36% plus cher en mai 2023 qu’en 2019 à la même époque. La demande est pourtant toujours là alors que la IATA prévoit un trafic passagers revenu aux niveaux de 2019 l’an prochain.
Pourtant des nuages assombrissent peut-être l’horizon. L’inflation est importante dans de nombreux pays. Le Royaume-Unie a relevé récemment de 0,5 point pour atteindre 5%. En France Bruno le Maire a indiqué que l’inflation ne reviendrait aux niveaux très faibles d’avant la pandémie.
Cela risque donc de peser sur la demande. A cela s’ajoute des prestations souvent revu à la baisse alors que les compagnies classiques n’incluent plus forcément les bagages en soute dans leurs tarifs. En plus des prix des billets d’avion les tarifs des hôtels ont également connu une importante inflation ainsi que les appartements sur le réseau Airbnb : les prix des appartements mis en location dans de nombreuses grandes villes ont flambé.
Certains sont ainsi plus pessimistes pour la fin de l’année comme Marie Owens Thoimsen chef économiste au sein de la IATA citée par le Financial Times : « 2023 a été une belle année pour l’avion. Les gens ont des revenus et c’est plus important que leur pouvoir d’achat qui diminue. Je prévois la fin de cela quand le chômage augmentera à nouveau. Cela pourrait arriver d’ici la fin de l’année ».
La hausse des tarifs pourrait bien prendre fin. Ainsi Delta a revu à la baisse ses capacités sur les routes transatlantiques à partir de septembre. En attendant les aéroports européens ont demandé une hausse des redevances alors que selon eux « les redevances ont diminué en terme réel »; ce qui ne devrait pas faciliter la baisse des tarifs. «Alors que les tarifs aériens pratiqués par les compagnies ont augmenté de 32% par rapport aux prix pratiqués avant la pandémie, les redevances aéroportuaires n'ont augmenté que de 7%, ce qui signifie qu'elles ont en fait diminué en termes réels » a assuré Olivier Jankovec directeur général d’ACI Europe auprès d’Option Finance.
Par ailleurs l’été 2023 s’annonce sous de très bons auspices pour les compagnies aériennes. Les tarifs vont être supérieurs en moyenne de 15 à 20% par rapport à ceux d’avant le Covid et les cours de pétrole ont reculé de 20% depuis l’été 2022. L'attrait pour les voyages ne faiblit pas malgré l'inflation tout comme l'intérêt des gens pour les concerts qui battent des prix records aux Etats-Unis notamment pour la tournée de Taylor Swift. Selon Spencer Kornhabe, un journaliste d'Atlantic ce fort intérêt pour les concerts (ou les voyages) pourrait être vu comme un indicateur pour une demande de vécu d'expérience par le grand public. Comme pour les compagnies aériennes, les organisateurs de concerts profitent de cet arrêt des sorties, des voyages pendant la pandémie qui a décuplé l'envie des gens pour s'aérer.
Il est fort probable que les voyageurs devront donc attendre la rentrée pour qu’une baisse des prix s’amorce dans le secteur du tourisme. Elle pourrait être accélérée par les conditions macro-économiques alors que les taux d’intérêt en forte hausse dans la plupart des pays occidentaux risquent de freiner fortement l’activité.