Alors qu’Air France prévoit d’augmenter ses vols vers l’Amérique la situation est bien plus mitigée vers l’Asie…
La politique étrangère du gouvernement français n’est pas étrangère à la bonne ou mauvaise situation de l’économie et des compagnies aériennes.
Ainsi dernièrement le gouvernement français a voulu tout miser sur le partenariat transatlantique au détriment de la tradition héritée de De Gaulle de notre pays qui se voulait un pays d’équilibre entre les blocs en ayant des liens étroits avec les Etats-Unis mais aussi, la Chine, la Russie et les autres puissances moyennes ainsi que les pays du sud.
Cet été Air France prévoit ainsi d’augmenter considérablement son offre vers les Etats-Unis (lire Etats-Unis-Europe: baisse du prix des billets Business).
Mais vers l’Asie la compagnie souffre tout d’abord d’une hausse des coûts. Du fait de l’implication de la France dans la guerre en Ukraine, l’espace aérien russe et sibérien particulièrement a été fermé aux compagnies françaises ce qui engendre des coûts importants.
Parallèlement le Financial Times estime dans un article que les compagnies européennes dont Air France et Lufthansa ont du mal à lutter face aux coûts des compagnies du Golfe. Les compagnies européennes n’ont proposé que 22 millions de sièges entre l’Europe et l’Asie soit une baisse de -26% par rapport à 2019 et le chiffre le plus bas depuis 14 ans selon Cirium.
« Nous offrons un service minimum vers l’Asie du sud-est. Nous avons perdu tout le trafic au détriment des compagnies du Moyen-Orient et vu la situation financière dans laquelle nous sommes aujourd’hui, notre structure de coûts et les avantages qu’ont ces compagnies, nous ne reviendrons pas » a déclaré Ben Smith, le CEO d’Air France-KLM le mois dernier.
Lufthansa opérait avant 14 vols directs vers l’Asie mais ne propose plus que Singapour ou Bangkok.
Hormis les grandes compagnies des Emirats et du Golfe comme Etihad, Qatar Airways ou Emirates, Turkish Airlines a également pris des parts de marché ces dernières années. L’Arabie Saoudite veut également se développer sur ce marché avec Saudia mais aussi la nouvelle compagnie Riyadh Air.
Pendant que les pays occidentaux s’enferment dans la guerre, les pays du Golfe font du Business. Ils ne sont pas également contraints par les normes environnementales excessives de l’Union Européenne qui découlent plus de l’idéologie que de la réalité alors que de nombreux pays de l’UE polluent bien moins que la moyenne mondiale.
En attendant, Air France et Lufthansa parient sur la vigueur de l’économie américaine avec des vols transatlantiques alors que l’économie européenne est à la peine avec des prix de l’énergie hors normes. Parallèlement tant que dure la guerre en Ukraine, les voyageurs chinois seront timides à revenir en Europe. La France était l’un des principaux pays récepteurs au monde du tourisme chinois. Avec la guerre ils préfèrent visiter l’Asie.
Dur dur d’être une compagnie aérienne européenne. On doit faire face à des coûts élevés, des réglementations contraignantes et idéologiques et une politique étrangère des gouvernements peu ouverte sur la pluralité du monde. L’économie mondiale se transforme avec le développement des BRICS, de la Chine ; il faudrait peut-être commencer à s’y préparer en développant du business et des lignes vers tous les pays en croissance.