Air France vient de publier un communiqué expliquant les mesures prises face à la crise…
L'industrie aérienne lutte chaque jour pour sa survie alors que les voyages sont annulés pour cause de fermetures des frontières et des mesures de confinement mises en place par les états (voir les compagnies aériennes luttent pour leur survie).
A titre d'exemple, la crise Covid-19 coûterait chaque jour 1 million d'euros au groupe Lufthansa selon TheLocal.de.
La compagnie allemande a annoncé des mesures drastiques de réduction des coûts plus tôt cette semaine comme la suppression des avions les moins rentables de sa flotte et diverses mesures d'économie (voir Lufthansa reduit sa-flotte).
Air France vient de dévoiler son plan de gestion de crise.
Air France a tout d'abord négocié avec les gouvernements pour décaler le paiements des taxes (aviation civile, solidarité); des charges sociales et d'autres charges. Soit les mesures les plus urgentes pour éviter toutes les sorties courantes de trésorerie.
Elle négocie également avec les aéroports pour suspendre le paiement des taxes ainsi qu'avec les loueurs d'avions.
La compagnie a par ailleurs mis en place des mesures de réduction de coûts pour un montant de 500 millions en 2020 soit 300 millions de plus que prévu.
Pour suivre l'exemple de Lufthansa, Air France étudie également la suppression de sa flotte de certains avions. Elle n'a pas précisé lesquels mais on peut supposer que ce sont ceux qui sont les plus anciens et les plus couteux en carburant.
Air France devrait également mettre en place des mesures de chômage partiel.
De son côté KLM a mis en place son plan «Temporary Emergency Bridging Measure for Sustained Employment. Ces mesures auront un impact d'un milliard d'euros en 2020.
Le groupe prévoit par ailleurs de revoir à la baisse ses dépenses d'investissement de 700 millions d'euros soit 350 millions de plus que prévu.
Les membres du Conseil et le CEO par ailleurs vont voir leur rémunération baisser dans la même proportion que les employés.
Air France-KLM aura besoin de cash au 3ème trimestre
Pour le moment Air France-KLM ne fait pas face à une crise de liquidité mais a prévenu qu'un ajout de cash sera nécessaire au 3ème trimestre 2020.
Le groupe a confirmé être en négociation avec les états et les institutions financières.
Reuters avait annoncé que les états français et néerlandais seraient en discussion pour apporter 6 milliards d'euros au groupe dont 4 milliards de la France pour Air France et 2 milliards des Pays-Bas pour KLM.
Une crise sans précédent
«Nous faisons face à une crise sans précédent affectant sans exception l'industrie aérienne, ce qui entraine d'importantes incertitudes quant à l'avenir du transport aérien. Depuis le début de cette crise, Le groupe Air France-KLM a fait tout son possible pour s'assurer de la santé de ses employés et de ses clients et au niveau financier pour préserver ses liquidités à court-terme et se préparer au futur. Des mesures d'urgence ont été mises en place pour réduire les coûts et les investissements…Il est maintenant clair que le soutien des gouvernements français et néerlandais est nécessaire pour répondre à nos besoins de trésorerie et nous permettre de continuer nos opérations jusqu'à la fin de la crise. Des discussions avec eux sont en cours ainsi qu'avec des partenaires financiers et je suis confiant quant à leur désir de nous aider et dans le futur du groupe Air France-KLm comme un acteur clé pour l'emploi et les grandes économies de nos deux nations, dont nos compagnies aériennes font voler leurs drapeaux dans le monde entier» a déclaré Benjamin Smith, CEO d'Air France-KLM.
25 millions d'emplois risquent d'être perdus dans l'aérien
L'objectif de toutes ces mesures pour Air France-KLM est également de préserver des emplois alors que la IATA a prévenu que 25 millions d'emplois risquent de disparaitre dans l'aérien du fait de l'épidémie.
Soit en détail 11,2 million de jobs en Asie-Pacifique, 5,6 millions de jobs en Europe, 2,9 million de jobs en Amérique latine, 2 millions de jobs en Amérique du Nord, 2 millions en Afrique et 0,9 million au Moyen-Orient.
Selon la IATA les revenus passagers des compagnies aériennes devraient baisser de 44% en 2020 par rapport à 2019.
