L’assemblée Générale des actionnaires d’Air France a rejeté la prime de non-concurrence de 400000 euros qui a été octroyée à Pierre-Henri Gourgeon, l'ancien directeur d'Air France.
L’état, actionnaire de la compagnie aérienne a rejeté cette prime de même que les nombreux actionnaires: 78,8% des suffrages ont voté contre au total.
Plus tôt cette semaine Pierre Moscovici, le Ministre de l’économie, avait demandé à Pierre-Henri Gourgeon de rembourser cette prime.
Il est à noter que Pierre-Henri Gourgeon lors de son départ avait eu droit à une prime de 1,125 millions d’euros: il ne partira donc pas les mains vides.
Malgré ce vote négatif, Pierre-Henri Gourgeon peut choisir de conserver cette prime (qui lui a déjà été versée), même si les actionnaires ont voté contre, le Code du Commerce l’y autorisant.??
Les primes de non-concurrence existent dans toutes les entreprises pour de nombreux cadres supérieurs: le montant de cette prime peut paraitre important au premier abord.
Mais elle est pour l'entreprise, un moyen de s'assurer que cet ancien dirigeant, qui par ses fonctions avait accès à des informations stratégiques, ne les divulguera pas à ses concurrents en travaillant pour une compagnie aérienne tierce.
Il faut reconnaître que Pierre-Henri Gourgeon n'a pas démérité durant ces années difficiles: il a du gérer l'accident du vol AF447, l'une des plus grande crises économiques et financières de ces 50 dernières années (durant laquelle le trafic affaires a fortement chuté) et a du faire face à la forte croissance des compagnies du Moyen-Orient, des compagnies low-cost en France et à la concurrence toujours féroce des liaisons TGV (subventionnées par l'état, rappelons-le)…
Sans parler du printemps arabe de l'an passé et de la catastrophe de Fukushima au Japon qui a fortement fait chuter le trafic affaires et éco vers ce marché très lucratif.
En résumé, Pierre-Henri Gourgeon a du s'adapter à une période de vraie libéralisation du marché aérien en France tout en devant faire face à un environnement économique très dégradé.
