Alors que elle nouveau président élu Javier Milei veut privatiser la compagnie aérienne les syndicats s’y opposent. L'histoire de la compagnie a montré que sans actionnaire stable, les difficultés persistaient...
Le monde penche à droite. Javier Milei en Argentine a été élu sur des idées libérales et un parti de droite opposé à l’immigration vient de remporter les élections législatives aux Pays-Bas.
Mais le problème pour les nouveaux élus est d’avoir suffisamment de votes à l’Assemblée pour voter les lois et de convaincre.
Javier Miles souhaite privatiser la compagnie nationale Aerolineas Argentinas.
Mais il devra faire face à l’opposition de certains syndicats.
« S’il veut prendre Aerolineas, il devra nous tuer » a déclaré Pablo Biró directeur de l’Union des pilotes d’Argentine au Financial Times. Parallèlement le syndicat d’extrême gauche Unidad Piquetera a annoncé qu’il allait mener une manifestation ce jeudi pour s’opposer au plan d’austérité de Milei.
Patricia Bullrich, l'alliée de JAvier Milei au second tour a critiqué la posture des syndicats. «les mafias syndicales sont restées silencieuses pendant quatre ans et sont complices du pire gouvernement de l'histoire. Ils ne se soucient pas de la démocratie, ils ne se soucient pas des Argentins. Maintenant, ils ont enlevé tous leurs masques: ils ne se soucient que de ne pas perdre leurs privilèges, détruisant ainsi davantage les possibilités des travailleurs. Le peuple a choisi un changement qui sera profond. Voyons s'ils le comprennent une fois pour toutes », a-t-elle écrit posté son compte Twitter intitulé avec le titre « Assez des mafias syndicales ».
Le nouveau président veut s’attaquer au déficit budgétaire du pays et privatiser ce qui peut l’être. Aujourd’hui l’Etat argentin doit investir de fortes sommes chaque année pour la survie d’Aerolineas Argentinas.
Mais l’histoire d’Aerolineas Argentinas est complexe. Elle a déjà été privatisée par le passé sous Menem qui l’a revendu à u consortium mené par Iberia et le propriétaire d’Austral, Cielos del Sur. Le consortium acquis alors à la fin de 190 85% du capital : le consortium opposé composé d’Alitalia, American Airlines, KLM et Varig avait perdu. Puis Cielos del Sur fut vendu à Iberia qui détenait alors 85% du capital en 1994. Mais l’UE entra en scène et obligea Iberia à réduire sa participation à 20%. Iberia transfera les 65% restant à un consortium composé de la holding du gouvernement espagnol et de banques comme Merrill Lynch oui Bankers Truts. En 1997, Iberia réduit encore sa participation à 10% et American Airlines prit 10% du capital d’Interinvest l’actionnaire d’Aerolieans et d’Austral ce qui équivalait à une part de 8,5% au capital d’Aerolineas Argentinas. La compagnie affichait d’importantes pertes mais le plan de restructuration proposé par American Airlines fut rejeté par la SEPI et l’Etat espagnol reprit le contrôle de la compagnie. La cris eau seins e la compagnie atteignit son paroxysme en 2011 puis après maintes péripéties la flotte fut mise à terre. Le groupe Marsans racheta alors 92% du capital à la SEPI et la compagnie sortit de la banqueroute et fit ses premiers bénéfices en 2003. Finalement l’état argentine nationalisa la compagnie en juillet 2008 en rachetant 99,4% des parts. Sous l’emprise de l’état le trafic passagers se développa en passant à 8,5 millions en 2013 soit une hausse de 57% par rapport aux niveaux de 2008. Avec des revenus de 2 milliards en hausse de 85% par rapport à 2008. Parallèlement les pertes se réduisent de 860 millions de dollars à 250 millions. En 2022, a compagnie a publié ses meilleurs résultats financiers depuis sa privatisation en 2008. Elle a transporté 11,67 millions de passagers et opère des vols vers 38 destinations domestiques (48 routes au total) et vers 21 destinations internationales. La compagnie détient une part de marché domestique de 63% et une part de marché à l’international de 23,34%.
Mais avec le Covid les pertes ont atteint des sommes considérables et malgré la reprise les pertes ont avoisiné 246 millions de dollars en 2022 soit un poids lourd pour l’Etat argentine. En 2019 les pertes avaient atteint 667 millions de Dollars. Entre 2008 et 2022 la compagnie d’Etat a reçu 8 milliards d’aides du gouvernement argentin.
Javier Miles va donc devoir trouver une solution logique pour réduire le financement de la compagnie par les contribuables argentins. Il reste à savoir quelle solution sera mise en place. Par le passé, l’Espagne et les Etats-Unis se sont affrontés sur ce dossier.