Les villages vacances Azureva ont enregistré une baisse importante de leur chiffre d’affaires annuel malgré un bel été. Le groupe demande une évolution des PGE tout en restant relativement confiant pour l'avenir…
Le groupe Azureva a un atout en cette période d’arrêt du tourisme international : ses clubs sont majoritairement installés en France.
Malgré un bel été avec une fréquentation au rendez-vous le groupe prévoit tout de même une baisse de 35% de son chiffre d’affaires cette année selon selon directeur général Jean Pochoy.
« Nous devrions afficher une perte de 9 millions d’euros. C’est conséquent. Cela va nous ramener 4 ans en arrière en terme de plans de développement » explique Jean Pochoy à Business Traveler France.
Le groupe se plaint notamment de l’absence de l’activité groupes/congrès/Séminaires et des personnes âgées dans ses clubs.
Le groupe est satisfait des aides qui ont été proposées aux acteurs du tourisme même si pour lui les Prêts Garantis par l’Etat vont être difficiles à rembourser. « Nous ne savons pas si nous allons réaliser des bénéfices dans les années à venir et nous souhaiterions rembourser plutôt ces prêts à long-terme. Comme la plupart des entreprises nous avons reporté nos charges pour l’année en cours mais nous devrons les payer l’an prochain. Les PGE sont utiles mais pour nous il faudrait qu’ils puissent être remboursés à long-terme soit 15 ou 20 ans au lieu de 5 ans ».
Comme toutes les entreprises du tourisme (sauf les groupes de presse touristiques qui n’ont pas reçu d’aide), Azureva a pu bénéficier du report de charges et d’un PGE et du fait de sa forte présence en France, elle ne souffre pas trop de l’arrêt du tourisme international.
« Pour l'année 2021 nous espérons que pour les vacances scolaires, comme ce fut le cas au mois d'août, les familles partiront quand même en vacances. Notre souci particulier est pour les ailes de saison pour lesquelles les groupes et les séminaires d'entreprises forment la majorité de notre clientèle. Face aux contraintes sanitaires, il est difficile pour eux d'organiser des séjours pour leurs adhérents et pour leurs salariés, malgré les mesures sanitaires qui semblent pouvoir être rassurantes au sein de nos établissements, qui je le rappelle, ont l'habitude d'encadrer des groupes dans leurs activités. Pour ce qui est du futur du tourisme en France, et bien qu'il soit difficile de se projeter, je pense que la crise que nous connaissons actuellement aura pour conséquence positive de développer plus encore le besoin de lien social, que ce soit pour des activités en plein air ou des activités festives. Je pense aussi que la découverte des territoires français imposée par la difficulté de se rendre à l'étranger aura permis à une certaine clientèle de voir qu'il est bon de passer des vacances en France et d'y découvrir les richesses régionales qui forment notre pays. Si tel devait être le cas, les villages vacances devraient se positionner dans l'avenir comme l'hébergement le plus efficace, puisque depuis toujours nous avons comme valeurs de développer le lien social, de faire découvrir les régions et d'en partager leur richesse. Je suis donc relativement optimiste pour l'après crise en ce qui concerne notre activité et espère que l'année 2021 sera celle de la sortie définitive de cette situation particulièrement dangereuse ».
Mais qu’en est-il pour la plupart des entreprises du tourisme qui contrairement à Azureva ont une forte activité à l’international?
« Je pense qu’il pourrait y avoir des faillites en 2021 voire 2022 » nous confie-t-il.
Qui du paiement des PGE et des reports de charges en 2021?
Le danger futur provient du fait est que les entreprises françaises ont été abreuvées d’aides pour survivre, comme si elles étaient nationalisées temporairement mais cela pose un problème à long-terme. Comment vont-elles payer les reports de charges en 2021? Si l’activité ne repart pas, l’Etat devra prendre en charge les Prêts Garantis, ce qui augmentera fortement la dette de celui-ci.
La situation actuelle avec les frontières fermées et des mesures très strictes pose donc un problème vital pour l’économie : il n’y a pas de reprise et l’activité est à l’arrêt pour de nombreux secteurs. Il y aura soit des faillites, qui engendreront des licenciements terribles, soit une très forte hausse de la dette de l’Etat qui risque de mettre la France sous tutelle comme la Grèce. On prévoit déjà une dette de 116% du PIB en 2021 soit 2798 milliards contre seulement 1050 milliards en 2003. La France fait désormais partie du cercle des 4 pays qui dépassent 100% du PIB en dette avec la Grèce, l’Italie et le Portugal.
Dans tous les cas on voit que les mesures économiques sévères qui ont été prises pour une épidémie qui ne touche qu’une faible partie de la population vont avoir des conséquences terribles dans les années à venir…Comme en Asie il aurait été plus simple d’isoler les malades avec symptômes et de prendre des précautions pour les personnes à risque que l’on connait bien maintenant (personnes de plus de 65 ans souffrant de maladies cardiovasculaires/diabète). Dans plusieurs pays d’Asie, au contraire l’activité est repartie et les voyages reprennent. Ce qui montre l’énorme gouffre qui sépare certains pays Européens des pays asiatiques très bien gérés comme Singapour, Taïwan, la Corée, le Japon. L’Asie semble plus que jamais être le phare du monde…
Les occidentaux passant leur temps à délibérer sur des sujets de société qui divisent les hommes/Femmes, jeunes/vieux, blancs/Noirs alors que les sociétés asiatiques sont bien plus consensuelles...