Certains loueurs d'avions occidentaux ont été échaudés par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales qui ont entrainé des sanctions russes en retour. D’autres au contraire investissent alors que le marché chinois est promis à une belle croissance des 20 prochaines années.
Beaucoup de loueurs ont vu leurs avions immobilisés en Russie suite aux sanctions occidentales et russes en rétorsion alors que 75% des avions des compagnies russes appartenaient de fait à des sociétés de leasing. Sur un total de 980 avions en service en Russie 515 sont loués à des sociétés de leasing étrangères selon le cabinet d'études Cirium L'Union Européenne avait demandé aux sociétés de leasing de résilier leurs contrats avec des compagnies aériennes russes.
L'américaine Air Lease et l'irlandaise AerCap avaient suspendu leurs contrats. Chez AerCap, 152 avions soit environ 5% de sa flotte était louée à des compagnies russes. Il s'agissait de la société la plus exposée selon le New York Times avec une valeur de ces avions loués aux compagnies russes évaluée à 2,5 milliards de dollars.
Même si il y a eu des règlements de litiges notamment avec la société Aercap et la société SMBC comme nous en avons parlé dans cet article sur Aeroflot, les pertes restent conséquentes alors que la Russie a permis à ces avions de voler en Russie et d'être immatriculés.
Certains loueurs réduisent leurs actifs en Chine...
Fort de ce constat certains loueurs ont décidé de réduire leur exposition en Chine du fait des incertitudes liées à l’avenir de Taïwan.
Selon Eddy Pueniazek, directeur de la société de consultinfg Ishka cité par le Financial Times, « les loueurs sont au début d’une tendance qui visent à réduire les risques chinois notamment celui d’une guerre dans les prochaines années » dans le détroit de Taïwan. « Si vous regardez ce qui s’est passé en Russie, les avions ont été détenus cela pourrait se passer en Chine si les mêmes sanctions sont imposées ».
La société américain Air Lease Corporation a ainsi réduit de 20 à 7% la part de ses actifs en Chine ces 5 dernières années. L’objectif est désormais d’avoir 4 à 5% des actifs en Chine.
Le loueur irlandais Avolon a également réduit ses actifs en Chine de 13,4% fin 2019 à 9,5% en septembre de cette année.
...d'autres loueurs au contraire parient sur la Chine
Mais tout n’est pas noir. Ainsi les sociétés qui ont réglé une partie de leur litige avec la Russie comme Aercap ou SMBC Aviation ont augmenté leu exposition en Chine.
La situation pourrait s’améliorer alors qu’on semble s’orienter vers une capitulation en Ukraine et que les frictions entre l’est et l’ouest pourrait s’amenuiser. De plus le marché chinois est colossal et la Chine est en passe de détrôner les Etatst_unis comme première économie au monde ce qui a déjà été fait en parité de pouvoir d’achat depuis 2018 avec environ 23000 milliards de dollars contre 20000 pour les Etats-Unis.
Les loueurs auraient donc tort de se priver du marché chinois de l’aviation l’un des plus grands au monde. Alors que la reprise a été lente en Chine dans le secteur des voyages du fait des mesures drastiques mises en place par les autorités, les flux de voyageurs internationaux ont repris en 203 et devraient s’accélérer en 2024. La Chine par ailleurs devient de plus en plus puissante technologiquement ce qui devrait permettre de développer la richesse de la classe moyenne au contraire de pays comme la France où l’industrie est en régression. Selon Airbus la Chine aura besoin de 8400 avions neufs ces 20 prochaines années soit plus de 20% de la demande mondiale. La croissance moyenne du marché sera de 5% par an contre 4% dans le reste du monde.