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Coronavirus: pont ferroviaire pour les malades

Coronavirus: pont ferroviaire pour les malades

Le gouvernement utilise désormais des TGV médicalisés pour transférer des malades...

Les hôpitaux du Grand Est notamment mais aussi ceux de l'Ile-de-France sont en très forte tension.

Les hôpitaux de ces régions sont engorgés par l'afflux de malades notamment dans les services de réanimation.

La faute au fort développement de l'épidémie en France alors que le gouvernement n'a pas choisi la solution des pays qui ont maitrisés l'épidémie soit : contrôle des frontières et quarantaine suivie pour les étrangers, tests pour tous, isolement des malades et des personnes faibles du reste de la population et masques pour tous.

Ce jour la Slovénie a rendu obligatoire le port du masque dans l'espace public et pour faire des courses et l'Autriche a dit vouloir généraliser leur port pendant que la porte-parole du gouvernement disait il y a quelques jours : «les français ne pourront pas acheter de masques en pharmacie car ce n'est pas nécessaire».

En terme de tests, l'Allemagne fait actuellement 300 à 500000 tests par semaine contre 35 à 85000 en France. Les tests sont prônés depuis le début par l'OMS et le Pr Raoult de l'IHU de Marseille.

La France n'aurait actuellement pas les capacités technologiques de l'Allemagne ou de la Corée du Sud pour réaliser le même nombre de tests : 12 automates de diagnostic Roche en France contre une centaine en Allemagne, tests effectués uniquement dans des hôpitaux et non en laboratoire en France contrairement à l'Allemagne, pas d'industrie de biologie moléculaire en France selon Michel Bendahan un pharmacien biologiste cité par le Monde, premier protocole de test recommandé par l'OMS développé par une équipe allemande, pas de société comme Bio Sensor en Corée du Sud capable de produire massivement des tests...Notre sous-investissement latent dans l'industrie et la R&D et la revente de nos industries ces dernières années décidée par les derniers gouvernements ont conduit à la situation actuelle. L'exemple de la société basée à Plaintel et rachetée par l'américain Honeywell illustre bien cette naïveté française : après rachat l'usine de masques chirurgicaux a été fermée en France, les machines détruites et la production transférée en Tunisie. Ou comment tuer la cocnurrence en la rachetant? On en aurait bien besoin aujourd'hui de cette capacité de production de masques mais l'industrie cela ne compte pas nous disaient nos énarques!

Le résultat de ce non endiguement de l'épidémie est une saturation des services de santé aggravée par le fait que de nombreux soignants tombent malades alors qu'ils n'ont pas droit à des masques et des protections nécessaires pour travailler avec des personnes contaminées.

Là encore le manque de masque provient d'une légèreté coupable alors qu'Agnès Buzyn, l'ancienne Ministre de la Santé avait déclaré il y a quelques semaines que «le risque d'introudctiond e ce virus était faible en France». Sic!

Le manque de masques et de tests fait d'ailleurs rager les soignants de toute la France : un collectif de soignants a lancé des procédures en justice contre le gouvernement et a réclamé les contrats de commandes de masques et de tests de dépistage ces trois derniers mois.

Gérer l'urgence avec un pont ferroviaire

Il reste qu'il faut désormais gérer l'urgence et que dans ce cas de vieilles méthodes sont appliquées: transporter les malades vers des régions épargnées par l'épidémie. Cette stratégie a un point faible : même si elle est logique pour soigner ces malades, ne va-t-elle pas disséminer encore plus l'épidémie sur le territoire national?

La Chine a préféré endiguer les régions touchées en les confinant à part pour permettre au reste du pays de travailler. Là encore une stratégie que n'a pas suivie la France.

En attendant la SNCF délocalise les malades à grande vitesse, on peut même parler d'un pont ferroviaire.

Un TGV médicalisé a été mis en service : la SNCF a publié  un tweet à ce sujet (voir ci-dessous).

Chaque voiture peut transporter 4 patients avec une équipe médicale composée d'un docteur en soins intensifs, d'un anesthésiste, d'un médecin junior et de 3 infirmières.

Au total on compte une équipe de 50 personnes à bord. La voiture-bar a été transformée en un centre médical avec des brancards.

Le premier TGV médicalisé a été mis en service le 26 mars et a permis de transporter 20 patients de Strasbourg et Mulhouse vers les Pays de Loire.

Lionel Lamhaut, le médecin en charge de l'opération a déclaré à France 2 : « la région Grand Est est actuellement au pic de la vague. Chaque région va connaitre ce pic dans les prochaines semaines mais à différents moments. L'idée est de profiter de cette différence entre les régions pour transférer les patients vers les régions moins touchées».

288 patients convoyés par TGV

Lundi 29 mars, Une plus grande opération a eu lieu. Deux TGV médicalisés ont transféré 36 patients de Nancy vers Bordeaux et de Mulhouse vers Poitiers.

Ce mercredi 1er avril deux TGV médicalisés sont partis de le gare d'Austerlitz pour emporter 36 patients d'Ile-de-France vers des hôpitaux en Bretagne.

On estime qu'au total 288 patients ont été convoyés des hôpitaux du Grand Est et de l'Ile-de-France vers plusieurs régions de Province dans l'Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est. Selon Jérôme Salomon ce «nombre est appelé à progresser».

Jusqu'à présent on avait jamais transporté autant de malades frappés aussi durement en réanimation.

France 2 a publié une vidéo montrant les coulisses de ces TGV trasnformés en Ambulance (voir ci-dessous).

Les cliniques privées sont utilisées?

Dernièrement une nouvelle polémique a éclaté alors que certains affirment que de nombreuses cliniques sont vides.

Certains reprochent au gouvernement de faire de la communication avec ces trains médicalisés.

Marc Villaceque, président du syndicat national des cardiologues a ainsi critiqué le fait que 75% des cliniques soient vides et qu'elles devraient être beaucoup plus utilisées pour désengorger les hôpitaux.

Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP regroupe 100 cliniques et hôpitaux) a déploré sur Sud Radio que certains établissements membres soient vides au 25 mars 2020.

«C'est un contre-sens, il faut que le public et le privé se parlent plus. Sur le Grand Est nous avons 14 places de libre en réanimation. Pourquoi ces lits restent-ils vides? En Ile-de-France c'est différent : là-bas une coopération public-privé s'est mise en place. Le privé a accueilli des patients en réanimation classique. Mais dans le reste de la France le Covid-19 est pour l'instant sanctuarisé dans les hôpitaux publics» assure-t-il.

Est ce un problème de budget? L'Etat et la Sécurité Sociale doivent payer les places au privé s'il était réquisitionné. Mais en cas d'urgence sanitaire avec réquisition des lits de l'Etat il est sans doute possible pour la Sécurité Sociale de bloquer les tarifs.

Patrick Wisniewski directeur d'une clinique privée à Strasbourg et président de la fédération de l'hospitalisation privée Grand Est estime de son côté  que la coopération public-privé a bien fonctionné dans le Grand Est. Deux sons de cloche différents donc au sein de la même fédération.

«Il ne faut pas chercher à opposer les établissements publics et privés pour la simple raison que la matrice qui forme ces médecins est la même» a-t-il expliqué sur Europe1. Il a assuré que c'est main dans la main que les établissements privés ont fait front et se sont mobilisés pour offrir leurs services. «Certains ont proposé les services de leurs infirmières, de leurs soignants, de leurs médecins aux hôpitaux publics et le tout se déroule sous la coordination de ce qu'on appelle les hôpitaux de référence au sein des groupements hospitaliers de territoire».

Il rejette ainsi les critiques faites par certaines établissements privés regrettant de ne pas être sollicités. Selon lui les cliniques privées ont été prêtes très vite et ont dû attendre les demandes des ARS. «Il y a eu peut-être  un léger décalage dans la constitution des coordinations territoriales de groupe hospitalier de territoire qui a fait qu'on a eu l'impression qu'on était l'arme au pied et on attendait. Mais ces choses là ont été réglées pour la plupart à compter du vendredi car pratiquement tous, le vendredi nous étions sollicités pour accueillir des patients Covid».

En Ile-de-France, selon la FHP les hôpitaux et cliniques privés ont augmenté leurs capacités de réanimation de 180 à 450 lits dans les 72H dernières heures. «Toutes les structures publiques et privées repoussent les murs de leurs services pour créer le plus de places possibles de réanimation» affirme un communiqué. La FHP a par ailleurs relayé auprès de tous ses adhérents les besoins exprimés par les établissements de santé, publics et privés, de Grand Est et d’Ile-de-France. Un appel à la solidarité a été lancé.

De son côté le Professeur Christophe Prudhomme a critiqué cette opération de transfert des patients par hélicoptère ou via des TGV : « c'est une débauche de moyens à visée médicale qui ne parait pas le plus pertinent. C'est du spectacle…C'est plus simple de transporter un respirateur que de transporter un malade vers Mulhouse et l'Ile-de-France où des chambres libres existent» a-t-il dit sur France2.

En attendant un grand bravo à tout le personnel médical qu'il travaille dans le public ou dans le privé! Les français et nos lecteurs leurs sont encore une fois très reconnaissants.

Petit rappel : l'idée des TGV a germé au sein de la SNCF suite à l'expérience japonaise. Ils ont été fabriqués par ALSTOM et ont fait la renommée mondiale de l'excellence ferroviaire française.

La division transport d'Alstom a failli être revendue à Siemens sous l'impulsion du gouvernement. La division énergie a été revendue à General Electric.

Rappelons que notre système actuel de sécurité sociale a été conçu après la seconde guerre mondiale par le Conseil National de la Résistance.

Il est l'un des systèmes de santé, sinon celui au monde, qui propose les meilleurs soins à titre gratuit notamment pour les maladies graves.

Dans de nombreux pays industrialisés, des habitants doivent parfois s'endetter lourdement lorsqu'ils sont frappés par une maladie grave. Tous les français doivent être plus que jamais fiers d'avoir hérité de notre système de protection sociale.

A l'heure où la bourse s'effondre, nous pouvons également être fier de notre système de retraite par répartition qui garantit un revenu à tous sans risque de perte de capital comme ce qui se passe actuellement pour les fonds de pension dans le monde.

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