Business Traveler a assisté mardi au lancement de la nouvelle marque Eurostar, suite à la fusion avec Thalys plus tôt cette année.
La nouvelle marque fussionnera Thalys sous le nom d'Eurostar. Un nouveau site Web, un système de réservation, ainsi qu'un programme de fidélité commun seront dévoilés d'ici octobre 2023.
Cela devrait faciliter les réservations à travers l'Europe continentale, y compris pour les destinations allemandes telles que Cologne.
La PDG du groupe Eurostar, Gwendoline Cazenave, a déclaré que « les villes où nous opérons deviendront des hubs ouverts », avec des passagers pouvant accéder à 3 600 destinations depuis Bruxelles.
Le Groupe a annoncé son objectif de transporter 30 millions de passagers d'ici 2030 et de « devenir l'épine dorsale du voyage durable en Europe ». L'opérateur ferroviaire avait transporté 19 millions de passagers en 2019, avant le début de la pandémie.
Changements de marque
Commentant le nom de la marque, Cazenave a déclaré qu’Eurostar était « très connue en Europe et au-delà ». Le nom Thalys disparaîtra, mais son « esprit vivra » au sein de la nouvelle marque.
La nouvelle identité de marque, créée par DesignStudio, propose une palette de dix couleurs et sera affichée au grand public à partir d'octobre 2023.
Dès la fin de l'année, tous les points de contact avec les clients, y compris les 51 trains, arboreront le nouveau symbole et le nouveau logo inspirés de l'Etoile du Nord, le service ferroviaire original reliant Paris, Bruxelles et Amsterdam et en hommage au premier logo Eurostar.
La conférence de presse a également précisé qu'il y aura de nouvelles classes de voyage en 2024, bien qu'aucune autre information n'ait été fournie à ce sujet.
Réductions de capacité
Eurostar fait face à des réductions de capacité depuis la pandémie, le directeur commercial d'Eurostar, François Le Doze, déclarant « qu’une grande partie des trains sont limités » malgré la demande importante.
« Dommage qu'on ne puisse pas offrir assez de places à cause du goulot d'étranglement des gares », explique Gwendoline Cazenave.
« Nous avons [un] réseau européen incroyable. Le réseau domestique est immense et très efficace, il est donc essentiel pour nous d'être très bien connectés pour avoir une expérience client de bout en bout d'une ville à l'autre. C'est notre objectif principal et la façon dont nous allons grandir.
Gwendoline Cazenave a déclaré qu'il fallait actuellement 30% de temps supplémentaire pour traiter les passagers en raison des contrôles aux frontières et de la vérification des passeports après le Brexit. De tels délais de traitement signifient que l'opérateur ferroviaire ne vend actuellement que 550 des 900 sièges sur les premiers trains de la journée Londres-Paris, Paris-Londres et Londres-Bruxelles.
Pour améliorer la situation, Gwendoline Cazenave a des idées : « cela ne veut pas dire qu'il est impossible de s'y attaquer. Nous devons rendre cela possible à nouveau, mais cela signifie que nous devons être mieux organisés, [avec] plus de personnel policier, plus d'investissements dans des portails électroniques automatisés (et ceux-ci ne fonctionnent pas très bien).
«Nous devons ajouter plus de cabines et plus de portes électroniques à St Pancras et à la Gare du Nord : la longueur de la gare doit être retravaillée. A Bruxelles, le problème, c'est qu'il y a de grands stands mais pas assez. Nous travaillons dur avec la UK Border Force et la Police aux Frontières."
Le PDG reste optimiste quant à la croissance, d'autant plus que les voyages loisirs sont revenus en force et que les voyages d'affaires atteignent désormais 80-85% des niveaux de 2019. « Il y a toujours la même volonté de voyager entre le Royaume-Uni et l'Europe continentale », a-t-elle déclaré. « Notre travail est de rendre cela possible ».
Cependant, Cazenave a décrit le futur système d'entrée et de sortie (EES) pour les voyageurs en provenance de pays tiers comme une « préoccupation majeure pour tous les acteurs », le système étant susceptible de faire empirer la congestion dans les gares.
L'EES devait être lancé en mai, mais a été officiellement reporté à la fin de l'année 2023 .
Eurostar a également confirmé qu'il prévoyait une cinquième fréquence sur la liaison Londres-Amsterdam en 2024 et que la flotte Thalys était en cours de rénovation, Cazenave déclarant qu’e sa capacité allait augmenter de 10% avec 30 sièges en plus sur les 300 sièges existants.
Beaucoup de nos lecteurs ont exprimé leurs inquiétudes concernant l'arrêt d'Eurostar à Ashford et Ebbsfleet International. En réponse à la question de savoir quand ceux-ci reviendraient, Cazenave a déclaré à Business Traveller : « tant que nous n'aurons pas résolu nos problèmes frontaliers à Londres et à Paris, nous ne pouvons pas imaginer remettre [les services] en marche »
Développement durable
La conférence de presse a défendu l'Eurostar comme une option durable pour voyager à travers l'Europe continentale, avec l'empreinte carbone d'un passager d'un vol entre Londres et Amsterdam équivalant à sept trajets en Eurostar.
Néanmoins, les trains doivent être abordables pour que les gens puissent passer de l'avion au train. Malheureusement, tant qu'il y a un problème de capacité, il est difficile pour Eurostar de proposer des tarifs moins chers.
Business Traveler a interrogé le directeur commercial d'Eurostar sur l'impact des plafonds de capacité sur les tarifs, qui doivent être plus accessibles pour que les gens passent de l'avion au train.
« Si je plafonne [la capacité], alors je n'ai pas beaucoup d'incitation à faire des promotions à 29 £ », explique François Le Doze.
