Du fait de problème de gestion de passagers au Royaume-Uni, Eurostar va réduire le nombre de passagers de 30% à la gare de Saint Pancras à Londres ce qui va conduire à des tarifs plus élevés...
L'industrie ferroviaire est notoirement opaque.
Il est donc rafraîchissant de voir la réponse d'Eurostar aux questions posées par le député Huw Merriman, président du comité anglais des transports.
Le député avait précédemment demandé au PDG d'Eurostar, Jacques Damas, pourquoi les trains ne feraient pas escale dans ses deux gares du Kent avant 2025. Il avait également demandé pourquoi Eurostar mettait fin à son populaire train Disneyland Paris à partir de juin 2023.
Dans sa réponse, Jacques Damas rejette la faute sur le Brexit, ce qui oblige selon lui Eurostar à se concentrer sur les routes principales.
Le Brexit a entrainé pour les voyageurs des délais plus longs pour accomplir les formalités à St Pancras. Cela signifie essentiellement qu'Eurostar doit réduire le volume de passagers de 30%.
Cela signifie des tarifs plus élevés même si, pour des raisons commerciales, on ne sait pas combien de sièges restent vacants.
Comme Business Traveler l'a signalé précédemment, les tarifs Eurostar sont très élevés. Dans certains cas, le tarif en classe standard le moins cher équivaut à ce qu'une compagnie aérienne facturerait pour la classe affaires.
Le blogueur de voyage Paul Lucas indique : « choisissez simplement une date au hasard dans six semaines. À moins que vous ne souhaitiez voyager à des heures épouvantables, cela coûte 100 £ + s'il vous plaît. Un aller simple ! »
Mais ce n'est pas tout. Eurostar affirme qu'il souffre de coûts d'infrastructure élevés, en particulier lors de l'utilisation du HS1 (entre Londres et Folkstone).
Jacques Damas affirme que son coût est « trois à quatre fois plus cher au km que son équivalent français ».
Enfin, certains clients se demandent pourquoi Eurostar attend si longtemps pour reprendre ses liaisons vers les gares du Kent. On prétend que l'utilisation d'Ebbsfleet et d'Ashford réduirait la congestion à St Pancras.
En réponse, Jacques Damas soutient que « la réouverture des gares intermédiaires (où la demande et la rentabilité sont plus faibles) aggraverait encore les choses car cela priverait les ressources vitales de la police des frontières de Londres ».
Quelle est l’opnion des équipages à bord ds trains ?
Le directeur principal des trains d'Eurostar, Justin, a tweeté : « il est difficile d'exagérer à quel point c'est un soulagement d'avoir ces informations au grand jour. Le printemps et l'été ont été des moments vraiment éprouvants pour nous avec des files d'attente et des retards horribles parfois. J'espère que les gens pourront voir que nous faisions de notre mieux au regard des contraintes ».
ALLRAIL, un organisme qui cherche à favoriser la concurrence ferroviaire a de son côté déclaré : « Eurostar blâme les contrôles aux frontières après que le Royaume-Uni ait quitté l'UE. Mais s'il y avait eu un concurrent [Eurostar détient un monopole depuis 1994], Eurostar n’aurait-elle pas été plus encline à trouver des solutions? Dans quel type de marché ferroviaire vivons-nous où l'opérateur dominant admet qu'à l'avenir, il « devra se concentrer sur la génération d’une rentabilité plus élevée à partir d'une base de clients et de services plus limités? »
Voir la lettre du PDG dans son intégralité. Jacques Damas quittera prochainement ses fonctions. Sa remplaçante sera Gwendoline Cazenave.
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