Quelle surprise depuis le 1er janvier 2025 la plupart des titres de transport en Ile-de-France ont un prix unique de 2,50 euros à l’unité. On peut se poser la question du problème de la décorrélation des prix des billets et de leurs coûts réels.
Ce nouveau tarif s’applique aux tickets de métro, de RER, aux funiculaires, aux billets du Grand Paris Express mais aussi aux billets de tous les trains d’Ile-de-France. Les billets de bus à l’unité sont quant à eux facturés 2 euros.
Il y a des exceptions ou des suppléments notamment pour l’Orlyval ou les tarifs des billets vers les aéroports qui sont par ailleurs facturés 13 euros.
Ces évolutions drastiques font suite à une baisse régulière du prix des billets des trains régionaux et une hausse constante de celui des billets de métro.
La dernière augmentation fait passer le prix du billet cartonné de 2,15 euros à 2,5 euros et de 1,73 euros à 1,99 euros en format dématérialisé sur la carte Liberté+.
Le prix du billet de métro était de seulement 1,6 euro à l’unité en 2008 et de 11,4 euros en carnet, soit 1,14 euros l’unité avait noté le Figaro.
Hausse de 56% du billet de métro en 17 ans
Le prix de 1,99 euros en format dématérialisé représente donc le double du prix de 2008 et si l’on prend en compte le prix à l’unité il est passé de 1,6 euro à 2,5 euros soit une augmentation de 56 %. Une hausse vertigineuse !
Parallèlement le prix des billets régionaux s’effondre littéralement. Ainsi un billet pour un aller au sud de la Seine-et-Marne ne coûte plus que 2,5 euros.
Les banlieusards sont à première vue les grands bénéficiaires de cette révolution: ils pourront bénéficier de tous les avantages qu’offrent Paris (offre de travail, loisirs, culture) sans en avoir les inconvénients comme les prix élevés de l’immobilier
Les parisiens sont au contraire les grands perdants de cette évolution avec des tarifs pour se déplacer bien plus élevés et des prix de l’immobilier au plus haut. Finalement ces nouveaux tarifs ne vont-ils pas accentuer l’exode que l’on a vu ces dernières années à Paris avec une baisse de la population ? Ne vont-ils pas contribuer à faire baisser encore plus le prix de l'immobilier à Paris en faveur des villes de banlieues?
Sort-on de l'économie de marché avec ces tarifs?
Et si au final tout le monde était perdant?
Car un autre problème se pose. On peut douter que le coût réel d'un trajet aux extrémités de l'Ile-de-France soit de 2,5 euros. Si le prix réel est de 10 euros (au minimum) comme il l'était avant peu ou prou, on parle d'une différence de 7,5 euros. Qui va la payer?
Cette différence artificielle entre le prix de vente et le prix réel est contraire à l'économie de marché et conduit à renforcer l'économie administrée.
La perte sera compensée via des subventions de la région ou de l’État auprès de la SNCF.
Ces subventions seront payées par tous les habitants imposables dont beaucoup ne prennent jamais le train vers Paris. L’État et la région s'occuperont ainsi de la gestion des tarifs au détriment de la SNCF (ou d'une autre société privée), qui était plus dans son rôle de fixer les bons tarifs et les bons services.
Au final nous avons donc affaire à des gains artificiels pour les usagers et une hausse probable de leurs impôts ou taxes afférentes au niveau de la région ou de l’État pour financer des pertes. Cette fixation artificielle des tarifs est-elle un gain ?
Il s’agit dans tous les cas d’une évolution notable vers l'économie administrée: à chacun de se prononcer.
Il reste que c'est un pas de plus vers la hausse des dépenses publiques alors que le pays est gangrené par la dette, les dépenses et une sur administration qui devient de plus en plus problématique...