Alors qu'ADP travaille main dans la main avec Air France dans le cadre du projet Hub2012, le sort d'ADP est loin d'être lié uniquement à Air France. François Rubichon nous parle des investissements d'ADP dans les autres terminaux de Roissy et des importantes perspectives commerciales de l'aéroport de Roissy qui se transforme progressivement en un luxueux grand magasin.
Trois questions à François Rubichon, Directeur Général Délégué d’Aéroports de Paris.
BusinessTravel.fr: avec le nouveau terminal S4 dans le cadre du projet Hub2012, ADP va fortement renforcer son offre commerciale. Une bonne année en perspectivé Est-ce le signe d’un changement de business model pour les aéroports parisiens?
François Rubichon: le nouveau satellite S4 ajoutera 6000 M2 à notre offre (voir photo ci-dessous) soit une hausse d’environ 10% de la surface commerciale de l’aéroport de Roissy (ndlr: 50200 M2 en 2010, 59400 M2 prévu en 2015).
Un grand magasin parisien y sera présent et nous aurons une avenue du luxe avec les plus belles marques françaises et internationales.
Nous comptons beaucoup sur la clientèle chinoises friande de produits de luxe et plus généralement sur les voyageurs des pays émergents (ndlr: il y aura également de nombreux nouveaux commerces dans le bâtiment de jonction 2A/2C pour cibler les voyageurs internationaux des vols des compagnies membres de oneworld ou d’Emirates, Etihad…).
Le satellite S4 comprendra aussi un musée, une première dans un aéroport parisien.
Le commerce est un axe fort de développement, notamment le luxe, très prisé par la clientèle étrangère (ndlr: les redevances des compagnies aériennes ne représentent plus qu’environ un tiers des revenus d’ADP et Air France 50% de ces redevances selon ADP. Sur un chiffre d'affaires total de 2,5 milliards d'euros en 2011, l'activité aéronautique réprésente 1,5 milliard dont 835 millions de redevances des compagnies aériennes contre 841 millions pour les commerces et services, 241 millions pour l'immobilier et 255 millions pour les autres activités comme Hub Télécom, ADPI, Alyzia Sureté)
BusinessTravel.fr: avec votre projet Hub2012, les deux plus récents terminaux de Roissy, le 2E et le 2F, vont être réservés à Air France. Selon des sondages récents, Roissy serait le pire et le meilleur des aéroports européens (voir Egencia dresse le portrait type du voyageur d'affaires). Cette dichotomie entre les terminaux 2E/2F et les autres n’est-elle pas la raison de la mauvaise image de Roissy?
François Rubichon: nous faisons régulièrement des enquêtes de satisfaction clients auprès de nos passagers.
Ceux-ci ont indiqué que les terminaux 1 et 2 ABCD étaient ceux dont l’image avait le plus progressé.
Nous avons investi 250 millions d’euros entre 2004 et 2010 pour rénover ces terminaux.
150 millions ont été dépensés dans la rénovation du terminal 1 où se sont installées toutes les compagnies membres de Star Alliance (ndlr: notamment au niveau de la signalétique, des espaces intérieurs et extérieurs avec le ravalement de la façade cette année en 2011).
En 2011, nous avons dépensé 30 millions d’euros pour moderniser le satellite 7 d’où vole SAS. Un autre satellite du terminal 1 sera rénové cette année puis chaque année un satellite dans le futur.
Par ailleurs le terminal B devrait être totalement fermé pour rénovation à partir de 2013.
BusinessTravel.fr: on sait désormais qu'Air France va occuper les terminaux 2E et 2F, mais comment vont se répartir les autres compagnies à Roissy?
François Rubichon: le terminal 1 restera celui de Star Alliance et les terminaux 2A et 2C devraient être occupés par les compagnies membres de Oneworld.
Nous venons d'inaugurer un bâtiment qui relie les terminaux 2A et le 2C de Roissy ce qui facilite les correspondances et les transferts de passagers.
Nous avons enfin beaucoup investi au terminal 2A ces dernières années: nous avons refait les salles d’embarquement, les toilettes et on a créé une grande zone d’attente.
Easyjet pourrait occuper à terme le terminal 2B, car c’est une compagnie importante à Roissy. (ndlr: les vols d’Easyjet devraient déménager pendant plusieurs années au terminal 2D avant que la compagnie s’installe à nouveau au 2B, d’ici 2, 3 ans le temps que les travaux soient terminés).