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Hôtels littéraires : comment se faire du bien en se cultivant

Rénover des hôtels en les consacrant à la littérature, pourquoi pas ? Mais cette thématique suscite-t-elle toujours l’engouement du public ? ou est-ce une occasion de marier détente et culture ? Entre vraie tendance ou simple opération marketing, on a cherché à savoir.

le swann suite

Lancée par un indépendant après l’ouverture de l’hôtel Swann à Paris, la collection «  les hôtels littéraires » consacrée à des grands écrivains ne date pas d’hier.

Cet engouement pour les belles lettres commence avec les grandes phases de rénovation des hôtels parisiens entre 2008 et 2010. L’ouverture de la Belle Juliette à Paris rue du Cherche-Midi, dont les chambres thématiques sont consacrées à Châteaubriand est un point de départ. En 2008, l’idée s’évade en province avec la rénovation à Toulouse par la Compagnie de Bagatelle du Grand Balcon, un hôtel à proximité du Capitole ayant été fréquenté par les aviateurs de l’Aérospatiale. Leur histoire sera racontée par Jean Philippe Nuel, l’architecte décorateur, qui aura même la sagesse de conserver « dans son jus » la suite préférée d'Antoine de Saint Exupéry. Une suite devenue une curiosité que l’on visite mais où on n’habite pas.

D’autres tentatives seront lancées avec plus ou moins de succès, surtout dans les villes de province. Comme à Charleville Mézières, avec l’hôtel le Dormeur du Val, un hôtel réalisé en hommage à Arthur Rimbaud, l’enfant du pays. Situé à proximité de la gare, excentré du centre- ville, en catégorie 4* pour rentabiliser les investissements, l’hôtel, réalisé dans un esprit trop décalé, trop sophistiqué n’a pas réussi à convaincre la clientèle régulière ni à en capter une nouvelle, et a du fermer quelques années après son ouverture.

le swann salle petit dejeuner

En revanche sur Paris, l’idée fait des émules. Le Pavillon des lettres, petit frère du Pavillon de la Reine, situé près de la place Bauvau, trouve son public. Membre des « Design Hotel » il s’impose grâce à ce réseau prestigieux auprès d’une clientèle européenne argentée, mais plus «  loisirs » que «  business ».

L’ouverture du Swann, entièrement consacré à Marcel Proust, va déterminer le lancement de la collection des « hôtels littéraires ». Entièrement consacré à ce grand écrivain, Jacques Letertre, son propriétaire a imposé lui-même la décoration. Il a installé une bibliothèque au rez-de-chaussée avec la totalité de l’œuvre et placé sur des étagères ou dans des vitrines des objets rares ou de collection ayant appartenu à l’écrivain : « j’ai une passion pour Proust, que j’ai voulu partager » précise-t-il.

Une année plus tard, il ouvre le Flaubert à Rouen, toujours sur l’idée de coller à l’univers de l’écrivain posant des papiers peints « à motifs perroquets » symboles du monde Flaubertien. La collection qui s’est déjà enrichie d’un autre hôtel à Clermont Ferrand, consacré à Alexandre Vialatte, devrait ouvrir dans peu de temps sur Paris un hôtel consacré à Marcel Aymé.

Aujourd’hui, alors que la collection semble s’élargir, peut-on vraiment parler d’engouement de la part des visiteurs pour ce type d’hôtels ? Car si la littérature et plus généralement la culture, fait partie du top 3 des motivations de visites des étrangers en France, elle séduit surtout une clientèle loisirs, composée de jeunes seniors ou d’intellectuels. `

Pour les clients qui remplissent régulièrement l’hôtel en semaine, la motivation «  culture » n’est pas la première des motivations. C’est du moins ce que nous explique l’un des directeurs de ces hôtels, «  nous avons 60% de clientèle corporate du lundi au jeudi. Pour eux, la situation de l’hôtel est la principale motivation de visite. Mais quand ils sont là, il n’est pas rare de les voir prendre un livre dans la bibliothèque ou poser des questions sur les objets d’exposition ».

Alors, procédé marketing ou tendance réelle, les hôtels littéraires sont pour la clientèle corporate un joli habillage, la seule chose qui compte réellement est le prix et l’emplacement. Le reste n'est-il que … littérature ?

le grand balcon chambre

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