Le directeur export du groupe Rozenbal a écrit un livre très intéressant sur les coulisses du métier de directeur export…
Le métier de directeur export fait rêver pour les voyages et l'autonomie, mais il est aussi très exigeant.
Comme l'explique Xavier Bessard, un directeur export doit être prêt à voyager le week-end et répondre aux emails ou aux appels téléphoniques à presque toute heure (du fait du décalage horaire). Mais c'est surtout l'éloignement lié aux voyages qui peut être difficile pour l'homme et sa famille : « lorsque ma fille était toute petite (un an), elle avait peur de moi lorsque je revenais car j'étais le seul homme qu'elle voyait et j'étais un réel intrus» explique-t-il.
Son livre, l'herbe est-elle plus verte ailleurs, est une véritable plongée dans les coulisses de la vie d'un directeur export.
Il montre que cette fonction s'apparente parfois à un véritable sacerdoce, même si elle offre de nombreuses satisfactions.
«Vous êtes l'ambassadeur, le patron de votre entreprise à l'étranger» assure-t-il avant de prévenir : «vous serez seul. En même temps cette solitude sera votre retraite et vous permettra de vous reconstituer, tout comme votre famille vous aidera à retomber sur terre».
Hormis les risques commerciaux liés aux incoterms ou au choix des partenaires, le directeur export doit également de faire face aux risques sécuritaires.
«Sans tomber dans la paranoïa, le risque sécuritaire est de plus en plus important…Dans certains pays il faut prendre un maximum de sécurité» prévient-il.
Il est vrai que ces dernières années, de nombreuses zones auparavant tranquiles comme une partie du Moyen-Orient ou de l'Afrique sont devenues des zones à risque, ce qui complique la tâche des directeurs export.
Xavier Bessart raconte notamment son retour à Brazaville en 1999 à l'hôtel Méridien alors que tout était détruit : «la chambre était constituée d'un lit, d'une planche sur des tréteaux et d'une salle d'eau avec de l'eau froide. Une planche avec un verrou tenait lieu de porte. L'important était d'être là» assure-t-il.
L'auteur met également l'accent sur l'importance de la compréhension des moeurs, des cultures pour mener des négociations : «en Russie, la véritable négociation se déroule à table avec un repas naturellement accompagné de vodka. Après ce repas les relations changent et les affaires commencent».
Dans la seconde moitié du livre l'auteur livre ses avis sur les différentes zones du monde où il a voyagé avec un fort accent sur le secteur de la distribution : la société Rozendal fabrique en effet des accessoires de nettoyage, pour les cuisines et salles de bain vendus par ce canal.
Au final, ce livre montre que même si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, ce sont des hommes comme Xavier Bessart qui permettent à certaines entreprises françaises de devenir des champions mondiaux.
Malheureusement, depuis 2006 le solde la balance commerciale de l'industrie est déficitaire en France et il serait grand temps de rendre plus attractifs les métiers de l'export auprès des jeunes générations.
En 2012, les exportations représentaient 41,5% du PIB allemand contre environ 20% en France et entre 2000 et 2010, la France a perdu 3,5% de part de marché à l'export dans la zone euro. Il s'agit du plus fort recul des pays de la zone avec l'Italie (-1,8%)!
Heureusement la part de marché des entreprises françaises en zone euro semble se stabiliser depuis 2011 même si ce n'est pas encore suffisant!
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=41024.
Prix : 16,5 euros, éditions l'Harmattan.
A lire:
https://www.agefi.fr/articles/les-parts-de-marche-a-l-export-de-la-france-dans-la-zone-euro-se-stabilisent-1292767.html
https://www.valeursactuelles.com/politique/economie-le-grand-decrochage-43058#
