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L'Outre-mer français cherche sa voie

L'Outre-mer français cherche sa voie

L'Outre-mer français est confronté globalement à une baisse de la fréquentation ces 10 dernières années. Un rapport du Conseil Economique et Social vient d'être publié et propose des préconisations pour un tourisme plus durable...

« La progression du tourisme en Outre-mer a connu un coup d'arrêt au début des années 2000. Le constat montre plusieurs replis dans la fréquentation qui s'expliquent par le développement des destinations concurrentes dans le bassin régional puis la succession de crises: attentats de 2001, crise financières de 2008 et crises locales (mouvements sociaux aux Antilles et épidémies du Chikungunya à la Réunion) » indique le rapport du Conseil Economique et Social dans son introduction.

Il s'agit du premier rapport réalisé spéciquement dans les 11 territoires français d'outre-mer : Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Mayotte, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna.

L'un des principaux problèmes des régions et territoires d'Outre-mer tient à leur niveau de vie, en général supérieur aux pays voisins.

Les territoires doivent donc attirer une clientèle prête à dépenser plus, ce qui est possible mais en offrant un haut niveau de service et des prestations touristiques originales.

Le problème de formation et d'accueil a été souvent présent en Outre-mer bien que les choses se soient améliorées dernièrement selon les rapporteurs.

philippe edmond mariette martinique

« Il est vrai que la décision du groupe Accor de se retirer des Antilles (en 2002) a été difficile et il est vrai que nous avons eu par le passé des problèmes au niveau de l'accueil et de la formation mais les choses se sont considérablement améliorées ces 2 dernières années » explique Philippe Edmond Mariette, le représentant de la Martinique au CESE (à droite sur la photo).

La fin du modèle du tourisme balnéaire?

« Le modèle du tourisme balnéaire de masse arrive à ses limites. Il faut inventer un autre tourisme soucieux des impacts environnementaux, sociaux, économiques...en mettant en avant le patrimoine culturel. Cela suppoose une forte volonté politique » estime Inès Bouchaut Choisy, représentante de St Barthélemy (à gauche sur la photo).

ines bouchaut choisy st barthelemy

St Barthélemy et la Polynésie ont développé des stratégies de niche

 Saint Barthélemy est justement un territoire qui a su attirer une clientèle aisée de niche grâce à l'engouement originel de financiers new-yorkais pour cette île paradisiaque.

La Polynésie a également montré que l'on pouvait réussir tout en offrant des tarifs élevés : elle est l'une des destinations les plus chères au monde et connait pourtant une bonne progression touristique au contraire de certains territoires.

Christian Vernaudon, représentant de la Polynésie française au CESE explique les raisons de ce succès : « du fait du niveau de vie plus élevé que ses concurrents, l'Outre-Mer français ne peut pas parier sur le tourisme tropical de masse car on ne peut pas être compétitif. D'où l'obligation que nous avons eu en Polynésie de développer une stratégie de niche avec de petits bateaux de croisière, de petites unités hôtelières de luxe... Il faut effectivement développer cette forme d'hôtellerie de luxe mais il faut aussi développer les logements chez l'habitant de qualité. C'est cette panoplie d'offres d'hébergement peu densifiée qui préservera l'environnement. Nous voulons développer encore plus de produits authentiquement polynésiens...On s'inscrit pleinement dans ces préconisations ».

7 préconisations pour l'outre-mer

Le CESE suite à ce rapport a publié 7 préconisations pour l'Outre-mer français : identité au coeur de la stratégie et tourisme différencié pour chaque collectivité, réorienter le tourisme vers le tourisme durable avec une volonté politique forte, mettre en place des outils d'analyse, d'anticipation et de promotion des flux touristiques, mettre l'accent sur la formation, impliquer la population au développement durable par la découverte de la biodiversité et mettre en place des financements pour faciliter cette transition.

L'export trop négligé?

A notre avis il y a aussi beaucoup à faire au niveau du Business, du tourisme d'affaires. Alors que la France dispose de territoires dans les 3 océans, peu de ces régions sont utilisées comme bases par les entreprises françaises pour exporter dans les régions proches.

Ainsi Miami est une base importante pour toutes les sociétés américaines qui exportent en Amérique Latine. Pourquoi la Martinique et la Guadeloup ne le sont pas pour les sociétés françaises?

Ne pourrait-on pas inciter fortement les entreprises françaises exportatrices aux Etats-Unis ou en Amérique Latine à s'implanter en Martinique ou en Guadeloupe en développant parallèlement les liaisons aériennes régionales?

Pourquoi si peu d'entreprises exportant en Afrique sont présentes à la Réunion ? L'île de la Réunion est pourtant une base idéale pour se développer commercialement en Afrique du Sud, de l'Est, à Madagascar ou même en Inde du fait de la forte communauté indienne dans l'île.

Au delà du tourisme, c'est l'ensemble du modèle de développements de l'Outre-mer qui est à revoir alors que la France dispose d'immenses atouts avec ces terriroires...

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